Kurdes tués à Paris: Garde à vue levée, le suspect en service psychiatrique

Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin arrive sur le site où plusieurs coups de feu ont été tirés rue d'Enghien dans le 10e arrondissement, à Paris le 23 décembre 2022 (Photo, AFP).
Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin arrive sur le site où plusieurs coups de feu ont été tirés rue d'Enghien dans le 10e arrondissement, à Paris le 23 décembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 25 décembre 2022

Kurdes tués à Paris: Garde à vue levée, le suspect en service psychiatrique

  • «Le médecin qui a examiné le mis en cause ce jour (samedi) en fin d'après midi a déclaré que l'état de santé de l'intéressé n'était pas compatible avec la mesure de garde à vue»
  • «La mesure de garde à vue a donc été levée dans l'attente de sa présentation devant un juge d'instruction lorsque son état de santé le permettra»

PARIS: La garde à vue du retraité français qui dit avoir tué trois Kurdes vendredi à Paris parce qu'il est raciste a été levée samedi et l'intéressé conduit à l'infirmerie psychiatrique, après une journée de manifestations émaillées de violences en hommage aux victimes.

"Le médecin qui a examiné le mis en cause ce jour (samedi) en fin d'après midi a déclaré que l'état de santé de l'intéressé n'était pas compatible avec la mesure de garde à vue", a communiqué le parquet de Paris en fin de journée. "Le mis en cause a été conduit à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police. La mesure de garde à vue a donc été levée dans l'attente de sa présentation devant un juge d'instruction lorsque son état de santé le permettra".

L'homme de 69 ans, un conducteur de train à la retraite de nationalité française, a fait feu à plusieurs reprises vendredi devant un centre culturel kurde situé dans un quartier commerçant animé et prisé de la communauté kurde dans le centre de Paris.

Trois personnes, deux hommes et une femme, ont été tuées et trois autres hommes blessés, dont un sérieusement, selon le dernier bilan.

Maîtrisé par plusieurs personnes avant l'intervention de la police, l'homme, qui avait déjà commis des violences avec arme par le passé, a indiqué lors de son interpellation avoir agi parce qu'il était "raciste", a rapporté une source proche du dossier.

"Le mobile raciste des faits" a été "ajouté" à l'enquête ouverte pour assassinats, tentatives d'assassinats, violences avec arme et infractions à la législation sur les armes, a fait savoir samedi le parquet.

A côté du suspect a été découverte "une mallette" contenant "deux ou trois chargeurs approvisionnés, une boîte de cartouches calibre 45 avec au moins 25 cartouches à l'intérieur", selon la source proche du dossier. L'arme utilisée est un "Colt 45 de 1911" de l'armée américaine, "d'apparence usée".

«Assassinats politiques»

La femme tuée, Emine Kara, était une responsable du Mouvement des femmes kurdes en France, selon le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F). Elle avait fait une demande d'asile politique "rejetée par les autorités françaises", a précisé vendredi le porte-parole du mouvement, Agit Polat.

Les deux hommes décédés sont Abdulrahman Kizil, "un citoyen kurde ordinaire", et Mir Perwer, un artiste kurde reconnu comme réfugié politique et "poursuivi en Turquie pour son art", selon le CDK-F.

Une source policière a confirmé les identités d'Emine Kara et Abdulrahman Kizil.

Un hommage aux victimes, rassemblant plusieurs milliers de personnes à Paris, a été le théâtre de violences en début d'après-midi, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Onze personnes ont été interpellées, 31 membres des forces de l'ordre ont été blessés légèrement ainsi qu'un manifestant, a indiqué le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, sur la chaîne BFMTV.

Au moins quatre voitures ont été renversées, dont au moins une incendiée, et des poubelles brûlées. Quelques dizaines de manifestants ont jeté des projectiles sur les forces de l'ordre qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène. "Vive la résistance du peuple kurde", criaient plusieurs d'entre eux.

A Marseille (sud), 1.500 personnes, selon la préfecture de police, ont défilé. La manifestation s'est terminée par des incidents, avec au moins deux voitures de police incendiées, a constaté l'AFP.

La piste d'un attentat a été écartée à ce stade des investigations, suscitant l'incompréhension et la colère du CDK-F.

"Le fait que nos associations soient prises pour cible relève d'un caractère terroriste et politique", a déclaré Agit Polat après sa rencontre avec le préfet de police. "Nul doute pour nous que ce sont des assassinats politiques".

Antécédents judiciaires

Le suspect, qui fréquentait un stand de tir, a "voulu s'en prendre à des étrangers" et "manifestement agi seul", avait estimé vendredi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

"Il n'est pas sûr que le tueur qui a voulu assassiner ces personnes (...) l'ait fait spécifiquement pour les Kurdes", avait-il souligné.

"Rien ne permet à ce stade d'accréditer une quelconque affiliation de cet homme à un mouvement idéologique extrémiste", avait également indiqué la procureure de Paris Laure Beccuau.

Dans une autre affaire, le tireur présumé est mis en examen depuis décembre 2021 pour violences avec armes, avec préméditation et à caractère raciste, et dégradations, pour des faits commis le 8 décembre 2021.

Il est soupçonné d'avoir blessé à l'arme blanche des migrants dans un campement à Paris et d'avoir lacéré leurs tentes.

Après un an en détention provisoire, il avait été remis en liberté le 12 décembre, comme l'exige la loi française, et placé sous contrôle judiciaire, selon la procureure.

Il avait en outre été condamné en 2017 à six mois de prison avec sursis pour détention prohibée d'armes et, en juin dernier, à 12 mois d'emprisonnement pour des violences avec armes commises en 2016 contre des cambrioleurs.

Le matin des faits, "il n'a rien dit en partant (...) Il est cinglé. Il est fou", a déclaré le père du suspect âgé de 90 ans, le décrivant comme "taiseux" et "renfermé".


Nucléaire iranien : Paris dit être «en contact étroit» avec Washington

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  • "Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique
  • Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir

PARIS: La France est "en contact étroit" avec les Etats-Unis sur le dossier du nucléaire iranien et soutient les efforts diplomatiques américains, a déclaré jeudi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, après une conversation entre les chefs de la diplomatie des deux pays.

"Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique visant à parvenir à un accord solide et durable", a dit Christophe Lemoine.

Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir.

Aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, partisan d'une ligne très dure, le président américain Donald Trump avait créé la surprise en annonçant lundi que les Etats-Unis étaient engagés dans des discussions "directes" avec l'Iran, alors que ces deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.

Mercredi, il avait ensuite souligné qu'une action militaire n'était pas exclue. "S'il faut recourir à la force, nous recourrons à la force", avait-il lancé. "Israël y sera bien évidemment très impliqué, il en sera le chef de file".

Cette menace survient à quelques jours de discussions qui doivent avoir lieu samedi dans le sultanat d'Oman et auxquelles participeront l'émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff ainsi que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

Interrogé sur le niveau de coordination entre les Américains et les Européens qui ont, quant à eux, des discussions en format E3 (Allemagne, France, Royaume Uni) avec l'Iran, le porte-parole du Quai d'Orsay est resté évasif.

"Nous sommes en lien étroit avec nos partenaires américains. Nous continuerons à discuter avec eux", a-t-il affirmé, se refusant à dire si les Européens avaient été informés en amont des négociations menées par Washington.

Christophe Lemoine a par ailleurs répété que l'objectif était que l'Iran ne se dote pas de l'arme nucléaire, réaffirmant que "la seule voie est diplomatique".

"Toute initiative visant à amener l'Iran à l'abandon de son programme nucléaire est bienvenue", a-t-il dit, même si la fenêtre est "étroite" pour y parvenir.

Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire se limitent à des fins civiles.


France: le blocage de Sciences Po Strasbourg levé par la police

Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.  Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP. Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
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  • C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université
  • Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage"

STRASBOURG: Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.

Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt.

C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université.

Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage".

La décision de maintenir le partenariat entre Sciences Po Strasbourg et la Lauder School of Government de l'Université Reichman en Israël - que les étudiants accusent de soutenir la politique du gouvernement israélien à Gaza - "est prise" et "il me semble, a été la plus démocratique possible", avait-elle observé.

Mardi soir, le conseil d'administration de l'établissement d'enseignement supérieur a approuvé le maintien du partenariat par 16 voix pour, 14 contre et trois abstentions. Il a ainsi décidé de ne pas suivre les conclusions d'un "comité d'examen du partenariat" composé de 10 membres (cinq étudiants et cinq enseignants) mis en place en mars pour tenter de dégager une solution consensuelle et ainsi mettre fin aux blocages qui s'étaient tenus depuis janvier.

Ce comité a préconisé de mettre un terme aux échanges entre l'IEP Strasbourg et la Lauder School of Government, et de rechercher un "partenariat alternatif" avec une autre université israélienne.


Wauquiez et Saint-Pierre-et-Miquelon: «pas de polémique» sur une proposition «déroutante», dit Retailleau

 Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
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  • Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence
  • "Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues"

PARIS: Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon.

"Je ne veux pas en rajouter. Je me suis engagé, quand j'ai déclaré ma candidature, à ne pas polémiquer avec un compétiteur de ma famille politique", a souligné le ministre de l'Intérieur, lors d'une conférence de presse, place Beauvau, sur le bilan de ses six mois en poste.

"Donc je ne polémique pas, pas plus maintenant que demain sur cette cette question, cette proposition qui est à première vue déroutante", a-t-il ajouté. "Mais chacun a le droit en démocratie de s'exprimer et de proposer", a-t-il conclu.

Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence des Républicains.

"Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues", a-t-il écrit sur le réseau social, proposant au ministre de l'Intérieur de "travailler ensemble" pour trouver des solutions.

Interrogé lors de sa conférence de presse sur l'hypothèse d'un départ de Beauvau s'il était désigné en mai président des LR, Bruno Retailleau l'a écartée: "Non, j'assume d'être candidat et ministre. Je pourrai assumer demain d'être président d'un parti et d'être ministre de l'Intérieur", a-t-il répondu. "Ce n'est pas ça qui constitue pour moi une butée. Ce qui constituerait une butée, c'est l'impossibilité d'agir ou d'autres éléments, mais nous n'en sommes pas là", a-t-il ajouté.