Coupures d'électricité, transports chaotiques: Les Etats-Unis frappés par une tempête «historique»

Les voyageurs font la queue au contrôle de sécurité du terminal 1 d'United Airlines avant les vacances de Noël à l'aéroport international O'Hare le 22 décembre 2022 à Chicago (Photo, AFP).
Les voyageurs font la queue au contrôle de sécurité du terminal 1 d'United Airlines avant les vacances de Noël à l'aéroport international O'Hare le 22 décembre 2022 à Chicago (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 24 décembre 2022

Coupures d'électricité, transports chaotiques: Les Etats-Unis frappés par une tempête «historique»

  • Vendredi matin, plus de 240 millions de personnes, soit 70% des Américains, étaient concernées par des alertes ou des appels à la prudence aux Etats-Unis
  • Le phénomène a provoqué le chaos dans les transports

CHICAGO: Presque 1,5 million de foyers américains privés d'électricité, des milliers de vols annulés, des autoroutes fermées et des accidents parfois mortels: les Etats-Unis abordent samedi Noël au lendemain d'une journée perturbée par une tempête hivernale d'une rare intensité.

"Historique" selon le service météorologique américain (NWS), elle a engendré d'importantes chutes de neige, des rafales glacées, et des températures descendant jusqu'à -48°C par endroits, capables de transformer de l'eau bouillante en gouttelettes de glace en un instant.

Vendredi matin, plus de 240 millions de personnes, soit 70% des Américains, étaient concernées par des alertes ou des appels à la prudence aux Etats-Unis.

Le phénomène a provoqué le chaos dans les transports. Une tuile au moment où des millions d'Américains déferlent sur les routes et dans les aéroports pour les fêtes de fin d'année.

Dans l'Etat de New York, une interdiction de se déplacer a été émise dans le comté d'Erie. "On reste chez nous (...) Je ne peux pas voir de l'autre côté de la rue" à cause de la neige, a déclaré à l'AFP Jennifer Orlando, touchée par cette interdiction dans la ville d'Hambourg.

A cause de l'accident d'un véhicule contre une ligne électrique, elle s'est retrouvée privée de courant durant environ quatre heures, a-t-elle raconté.

Jusqu'à environ 1,5 million de foyers ont été privés électricité vendredi, notamment en Caroline du Nord, dans le Maine ou encore en Virginie, selon le site spécialisé Poweroutage.us. Vendredi soir, ils étaient encore un million dans le noir.

La tempête était particulièrement impressionnante de par son ampleur, s'étendant de la frontière canadienne au nord jusqu'à la frontière mexicaine au sud.

A El Paso au Texas, des refuges ont ainsi été ouverts pour que les migrants venus du Mexique puissent se protéger des risques d'hypothermie face aux températures négatives.

Mais beaucoup sont trop méfiants pour accepter cette offre et nombre d'entre eux "dorment simplement enroulés dans des couvertures", a expliqué à l'AFP Rosa Falcon, bénévole de 56 ans.

Chaos dans les transports

Vendredi soir, le site spécialisé Flightaware recensait 5 500 vols annulés aux Etats-Unis, les aéroports les plus touchés étant ceux de Seattle, New York, Chicago ou encore Detroit.

Pour arriver jusqu'à Los Angeles, Christine Lerosen n'a pas pu embarquer depuis Vancouver au Canada et a dû persuader son frère de la conduire jusqu'à Seattle, pour prendre un autre avion, avec une étape à Denver.

"Mon vol depuis Seattle a été retardé, mon vol depuis Denver a été retardé et maintenant ils ont perdu mon bagage", a-t-elle soupiré auprès de la chaîne ABC 7.

Plusieurs Etats ont déclaré l'état d'urgence, comme New York, l'Oklahoma, le Kentucky, la Géorgie et la Caroline du Nord. Avec une visibilité proche de zéro, le blizzard et le gel qui affectent une bonne partie du pays, les routes sont devenues très dangereuses.

"Les gens doivent rester chez eux, ne pas s'aventurer sur les routes", a prévenu sur CNN le gouverneur du Kentucky, Andy Beshear. "Votre famille veut vous voir à la maison pour Noël, mais elle veut surtout vous voir en vie."

Il a confirmé que trois personnes étaient décédées sur les routes du Kentucky. Dans l'Oklahoma, au moins deux personnes sont mortes sur la route, selon l'agence en charge de la gestion des urgences dans cet Etat.

Dans l'Ohio, une collision massive d'une cinquantaine de véhicules sur une autoroute a fait au moins un mort, selon les médias locaux. Dans le Michigan, la circulation sur une autoroute a été coupée vendredi en milieu de matinée, à cause d'un accident impliquant neuf semi-remorques.

«Bombe dépressionnaire»

Cette tempête d'une rare intensité est causée par une "bombe dépressionnaire": un puissant conflit entre deux masses d'air, une très froide en provenance de l'Arctique et l'autre tropicale venue du Golfe du Mexique, aggravé car la pression atmosphérique a chuté très vite, en moins de 24 heures.

Ce type de tempête n'intervient "qu'une fois par génération", selon le National Weather Service américain à Buffalo.

A Chicago, où il faisait vendredi autour de -20°C en journée, l'organisation d'aide aux sans-abri Night Ministry s'est inquiétée du nombre de lits mis à disposition par la ville, insuffisant selon elle.

"Certains des gens que nous accueillons maintenant sont devenus SDF juste cette année", a expliqué à l'AFP le major Caleb Senn, responsable de l'Armée du Salut à Chicago. "Certains ont vraiment peur. C'est la première fois qu'ils sont à la merci de la nature sans endroit où aller."

Le Canada doit lui aussi affronter ce phénomène, avec des alertes au froid extrême, à la tempête, voire au blizzard, lancées pour une grande majorité du territoire.

Mais à Toronto, les températures glaciales n'ont pas rebuté Jennifer Campbell, venue faire des achats de Noël de dernière minute dans le centre-ville.

"Nous avons des grosses tempêtes régulièrement et nous nous adaptons", a évacué cette touriste venue de l'Ontario. "Nous sommes Canadiens, c'est notre manière de faire."


Meta accepte de payer 25 millions de dollars à Trump après sa plainte sur la suspension de ses comptes

Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
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  • Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram
  • Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021

WASHINGTON: Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram, a annoncé mercredi à l'AFP un porte-parole du groupe.

Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021, lors de son premier mandat, pour avoir encouragé ses partisans lors de l'assaut du Capitole à Washington la veille.

Le Wall Street Journal a été le premier à faire état de cet accord, dont un porte-parole de Meta a ensuite confirmé la teneur à l'AFP.

La décision sans précédent de Meta avait été imitée à l'époque par la plupart des réseaux sociaux grand public, dont Twitter.

Meta avait annoncé deux ans plus tard mettre fin à la suspension des comptes de Donald Trump.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, le républicain a beaucoup misé sur les magnats de la technologie, oubliant sa rancune à l'égard de Mark Zuckerberg, qui a assisté à sa cérémonie d'ouverture.

Le patron du groupe californien a multiplié les annonces ce mois-ci pour aligner sa société avec la nouvelle administration américaine.

Il a nommé plusieurs alliés du président à des postes clefs et mis fin à des programmes (anti-désinformation, pro-diversité, pro-modération des contenus) très critiqués par les conservateurs.


Suède: l'homme ayant brûlé des exemplaires du Coran en 2023 tué par balles

Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
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  • Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi
  • Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées

STOCKHOLM: Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi.

Un tribunal de Stockholm devait rendre son jugement jeudi sur les accusations d'incitation à la haine portées contre lui. Il a indiqué avoir reporté sa décision au 3 février "suite à la confirmation du décès de M. Momika".

La police a expliqué avoir été appelée pour des tirs mercredi soir dans un immeuble d'habitation à Sodertälje, à 40 km au sud-ouest de Stockholm, où vivait cet Irakien de confession chrétienne.

A son arrivée dans l'immeuble, elle a trouvé "un homme touché par balles qui a été emmené à l'hôpital", avant d'indiquer plus tard qu'il était mort, sans citer son nom.

Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées.

"Je peux confirmer que nous enquêtons sur le meurtre de Salwan Momika", a dit de son côté le procureur Rasmus Öman à l'AFP.

"Nous n'en sommes qu'au stade initial, cela ne fait même pas 24 heures. Il y a donc beaucoup d'informations à recueillir. Cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans cette affaire ont été arrêtées", a-t-il ajouté.

Selon plusieurs médias, Momika était en direct sur les réseaux sociaux et son meurtre a peut-être été filmé. Le quotidien Aftonbladet affirme que le meurtrier a pu s'infiltrer dans l'immeuble par le toit.

En août, Momika, ainsi qu'un autre homme, Salwan Najem, ont été renvoyés en jugement pour "agitation contre un groupe ethnique" à quatre reprises au cours de l'été 2023.

Selon l'acte d'accusation, le duo a profané le Coran, y compris en le brûlant tout en faisant des remarques désobligeantes sur les musulmans, notamment une fois à l'extérieur d'une mosquée de Stockholm.

"Je suis le prochain sur la liste", a dit Salwan Najem sur X après la mort de Momika.

-Permis de séjour révoqué-

En mars 2023, Momika s'était rendu en Norvège après la révocation de son permis de séjour suédois mais il avait été expulsé du pays et était revenu en Suède.

L'agence suédoise des Migrations avait révoqué le permis de séjour de Momika, disant qu'il leur avait fourni de fausses informations lors de sa demande d'asile. Un permis temporaire lui avait cependant été octroyé, faute de pouvoir le renvoyer en Irak.

Les relations entre la Suède et plusieurs pays du Moyen-Orient se sont déteriorées à l'été 2003 en raison des actes de profanation du Coran perpétrés par les deux hommes.

En juillet 2023, des manifestants irakiens ont pris d'assaut l'ambassade de Suède à Bagdad à deux reprises, déclenchant la seconde fois des incendies dans l'enceinte de la représentation diplomatique.

En août de la même année, le service de renseignement suédois Sapo avait relevé son niveau de menace à quatre sur une échelle de cinq, les profanations du Coran ayant fait du pays une "cible prioritaire".

Le gouvernement suédois a condamné ces profanations tout en rappelant que la liberté d'expression et de réunion était protégée par la Constitution.

En octobre 2023, un tribunal suédois a reconnu un homme coupable d'incitation à la haine pour avoir brûlé le Coran en 2020, première condamnation de ce type.

Auparavant, la justice estimait qu'un tel geste était protégé par la liberté d'expression mais depuis lors, il peut également être considéré comme une "agitation contre un groupe ethnique".

Le meurtre de Momika intervient en pleine vague de violence en Suède, marquée par une recrudescence d'attaques à l'explosif. Plus de 30 attaques à l'engin explosif ont été commises depuis le début de l'année, liées selon la police à des tentatives d'extorsion et d'intimidation.


Un avion avec 64 personnes et un hélicoptère s'écrasent dans un fleuve à Washington

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
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  • Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain
  • Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens

WASHINGTON: Un avion d'American Airlines avec 64 personnes à bord et un hélicoptère militaire se sont écrasés mercredi soir dans le fleuve Potomac après une collision au-dessus de Washington, déclenchant une opération de recherches "extrêmement difficiles".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain.

Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens, pour ne pas se trouver dans la "trajectoire d'approche parfaite" de l'avion.

La capitale fédérale est sans cesse survolée par des avions et hélicoptères à très basse altitude, avec son aéroport Ronald-Reagan au bord du Potomac, fleuve qui sépare la ville de l'Etat de Virginie à l'est.

"Profond chagrin" 

"Les deux appareils sont dans l'eau", a dit lors d'une conférence de presse depuis l'aéroport la maire de Washington Muriel Bowser.

Transportant 60 passagers et quatre membres d'équipage, l'avion appartient à la compagnie PSA, une filiale régionale d'American Airlines.

Son patron, Robert Isom, a exprimé dans une vidéo son "profond chagrin".

La police de Washington a souligné qu'il n'y avait "à ce stade aucune information confirmée sur des victimes".

Une très vaste opération de recherche et de secours avec policiers, pompiers, et garde-côtes est en cours sur les lieux de l'accident, dans les eaux glaciales et boueuses du Potomac, par une nuit noire.

"Les conditions sont extrêmement difficiles" pour les secouristes, dont des plongeurs, a reconnu John Donnelly, chef des pompiers de la ville.

Il a évoqué le "froid", un "vent fort" et de "la glace" sur le Potomac, les températures ayant chuté fin janvier jusqu'à -12°C.

Le Washington Post a évoqué plusieurs personnes sorties de l'eau sans que l'on sache si elles étaient vivantes ou décédées.

Depuis l'accident, des hélicoptères survolent le fleuve, balayant les eaux avec des faisceaux lumineux. Autour de l'aéroport, des dizaines de gyrophares sont visibles depuis les rives du Potomac, à Washington et en Virginie, selon des journalistes de l'AFP.

On voit aussi dans la nuit des dizaines de camions de pompiers dont certains avec des remorques tirant des canots pneumatiques à proximité de l'aéroport, dont les pistes sont au bord du fleuve.

"Lumière jaune très brillante" 

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie.

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a donné les premiers éléments sur les deux appareils impliqués dans l'accident: un avion du constructeur Bombardier exploité par PSA "entré en collision à altitude moyenne" avec un hélicoptère Sikorsky H-60 au moment de l'approche pour atterrir à l'aéroport Ronald-Reagan.

L'avion venait de Wichita, au Kansas, et devait atterrir à Washington à 21H00 (02H00 GMT jeudi).

Un responsable du Pentagone a précisé que trois militaires étaient à bord de l'hélicoptère et une porte-parole de l'armée a confirmé que l'appareil effectuait "un vol d'entraînement", selon un message relayé sur les réseaux sociaux par le nouveau ministre de la Défense Pete Hegseth.

Evoquant un "incident aérien" sur son compte X, l'aéroport Ronald-Reagan a annoncé avoir "suspendu" tous les décollages et atterrissages jusqu'au moins jeudi matin.

Tout près de l'accident de mercredi soir, un Boeing 737-222 d'Air Florida avait percuté un pont enjambant le Potomac pendant une tempête de neige et s'y était abîmé, le 13 janvier 1982. L'accident avait fait 78 morts, dont quatre automobilistes qui se trouvaient sur le pont.