Russie : les missiles américains Patriot ne contribueront pas à mettre fin au conflit en Ukraine

Les États-Unis ont annoncé une aide militaire supplémentaire de 1,85 milliard de dollars à l'Ukraine, y compris le système de défense aérienne Patriot pour l'aider à repousser les missiles russes. (Reuters)
Les États-Unis ont annoncé une aide militaire supplémentaire de 1,85 milliard de dollars à l'Ukraine, y compris le système de défense aérienne Patriot pour l'aider à repousser les missiles russes. (Reuters)
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Publié le Jeudi 22 décembre 2022

Russie : les missiles américains Patriot ne contribueront pas à mettre fin au conflit en Ukraine

  • «Cela montre que les Etats-Unis poursuivent leur ligne de guerre de facto et indirecte avec la Russie, jusqu'au dernier Ukrainien», a ajouté le porte-parole du Kremlin
  • Mercredi, le jour de la visite de Volodymyr Zelensky aux Etats-Unis, le Kremlin a mis en garde contre de nouvelles livraisons d'armes américaines à l'Ukraine, qui n'auront pour effet que d'«aggraver» le conflit

MOSCOU: Le Kremlin a dénoncé jeudi une absence de "volonté d'écouter la Russie" après la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky aux Etats-Unis, lors de laquelle il a reçu de nouvelles promesses d'aides, preuve pour Moscou que Washington mène une "guerre indirecte" en Ukraine.

Lors de ce voyage, son premier à l'étranger depuis le début de l'offensive russe en février, M. Zelensky a été reçu en héros à Washington, s'entretenant avec son homologue Joe Biden et prononçant un discours sous les applaudissements des parlementaires américains.

Le chef d'Etat ukrainien a engrangé la promesse d'une enveloppe massive de soutien de près de 45 milliards de dollars et de nouvelles livraisons d'armes avec, pour la première fois, la fourniture du système de défense anti-aérienne Patriot.

"Jusqu'à présent, nous pouvons constater avec regret que ni le président (américain Joe) Biden ni le président Zelensky n'ont dit quoi que ce soit qui puisse être perçu comme une volonté potentielle d'écouter les préoccupations de la Russie", a réagi jeudi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

Selon M. Peskov, il n'y a pas eu lors de cette visite "de véritables appels à la paix" ou de "mises en garde" américaines à M. Zelensky contre "la poursuite du bombardement des immeubles résidentiels dans les zones peuplées du Donbass", région de l'est de l'Ukraine en partie contrôlée par des séparatistes prorusses et régulièrement visée par les forces ukrainiennes.

"Cela montre que les Etats-Unis poursuivent leur ligne de guerre de facto et indirecte avec la Russie, jusqu'au dernier Ukrainien", a ajouté le porte-parole du Kremlin.

Mercredi, le jour de la visite de Volodymyr Zelensky aux Etats-Unis, le Kremlin a mis en garde contre de nouvelles livraisons d'armes américaines à l'Ukraine, qui n'auront pour effet que d'"aggraver" le conflit.

M. Zelensky avait lui affirmé que l'aide occidentale à son pays, qui est devenue un élément crucial du conflit, était un "investissement dans la sécurité mondiale et la démocratie", et "pas de la charité".

Renforcement de l'armée

La Russie a subi ces derniers mois d'importants revers sur le terrain: ses troupes ont été chassées de la région de Kharkiv, dans le nord-est, et de la ville de Kherson, dans le sud.

En réaction, Moscou a opté à partir d'octobre pour une tactique de bombardements massifs des infrastructures ukrainiennes, privant des millions de personnes d'électricité, d'eau et de chauffage en plein hiver.

Ces coupures ont notamment touché la capitale, Kiev, où la situation énergétique restait "difficile" jeudi, selon le chef de l'administration militaire de la ville, Serguiï Popko.

Le système Patriot fourni par les Etats-Unis doit justement renforcer "de manière significative" la défense ukrainienne face aux frappes russes, selon M. Zelensky.

En fixant les priorités de son armée pour 2023, Vladimir Poutine a promis lui de continuer à renforcer les capacités militaires de la Russie, y compris nucléaire.

Il a ainsi annoncé l'entrée en service "début janvier" des nouveaux missiles hypersoniques russes de croisière Zircon et envisagé d'augmenter les effectifs de l'armée russe à 1,5 million de soldats.

Son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a dans le même temps assuré que les troupes russes combattaient "les forces combinées de l'Occident" et révélé que Moscou entendait installer des bases de soutien à sa flotte à Marioupol et Berdiansk, deux villes occupées du sud de l'Ukraine.

M. Choïgou s'est d'ailleurs rendu pour une inspection sur les positions russes en Ukraine, a indiqué son ministère jeudi sans préciser le lieu ou la date de cette visite. Il s'était déjà rendu dans la zone de l'opération quelques jours auparavant, signe d'une volonté d'un contrôle plus étroit de Moscou sur ses troupes sur place.

Sur le terrain, les combats et les bombardements se poursuivaient jeudi avec au moins un mort et 14 blessés dans tout le pays au cours de la journée écoulée, selon la présidence ukrainienne.

Côté russe, l'ex-patron de l'agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, a été blessé dans une frappe ukrainienne sur un hôtel de Donetsk, fief des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine et doit se faire opérer.

Selon Moscou, cette frappe, qui a aussi tué et blessé plusieurs autres personnes, a "probablement" été menée à l'aide d'un canon français Caesar, dont plusieurs exemplaires ont été livrés à Kiev par Paris.

Le seul porte-avions russe, l'Amiral Kouznetsov, actuellement en réparation dans le Grand Nord, a lui été victime d'un incendie qui n'a pas fait de victimes, ont rapporté les agences de presse russes.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.