La «Red Sea Company» d'Arabie saoudite vise le leadership du tourisme mondial

Le PDG John Pagano a déclaré qu'il aime la maxime de Victor Hugo: «Rien n'est plus puissant qu'une idée dont le moment est venu» (SPA)
Le PDG John Pagano a déclaré qu'il aime la maxime de Victor Hugo: «Rien n'est plus puissant qu'une idée dont le moment est venu» (SPA)
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Publié le Mercredi 18 novembre 2020

La «Red Sea Company» d'Arabie saoudite vise le leadership du tourisme mondial

  • Avant la Covid-19, le tourisme représentait plus de 10% du PIB mondial, et fournissait un emploi sur dix
  • Pagano a noté que l'évolution vers le développement durable est non seulement souhaitable, elle est essentielle

DJEDDAH: La Saudi Red Sea Development Company compte prendre les commandes de la transition vers le développement durable, selon son PDG John Pagano.

«Nous voulons être en tête du secteur mondial du tourisme dans la transition vers le développement durable. Nous voulons et devons même faire davantage. La durabilité ne nous suffit pas, nous devons viser plus haut. Nous voulons que la régénération devienne le but ultime du tourisme mondial», a-t-il déclaré.

S'exprimant sur la durabilité et le tourisme régénérateur lors d'une conférence de presse du G20 mardi, Pagano a déclaré qu'il aime la maxime de Victor Hugo: «Rien n'est plus puissant qu'une idée dont le moment est venu».

Il a rappelé que la pandémie a accordé une pause aux gens, un moment de réflexion pour évaluer ce qui est important dans la vie. «On dit ouvertement que le monde ne sera plus le même après la Covid-19, et je pense que c'est vraiment le cas».

Le PDG a ajouté que la pandémie, d'une manière ou d'une autre, est liée à notre crise écologique et climatique actuelle. «On estime que plus de 75% de toutes les maladies infectieuses émergentes chez l'homme sont zoonotiques, c'est-à-dire qu'elles sont transférées des animaux aux humains, facteur qui est lui-même directement lié aux activités humaines, comme la déforestation et la destruction des zones humides. Alors, saisissons cette occasion historique pour appuyer sur le bouton de remise à zéro. Intégrer dans ce nouveau monde courageux un plus grand respect de notre environnement, de la biodiversité et de la planète».

Pagano a noté que l'évolution vers le développement durable est non seulement souhaitable, elle est essentielle. Il rappelle que le monde dispose aujourd'hui assez de connaissances, de technologies, et de solutions fondées sur la nature, pour parvenir à un développement durable.

Il a ajouté que la mission de la Red Sea Development Company est «simple: utiliser le potentiel de transformation du secteur du tourisme, et accélérer la transition mondiale vers le développement durable, tout en contribuant à réaliser l'une des principales ambitions de la Vision 2030, qui est de  diversifier l'économie».

Il a souligné le fait que le tourisme est stratégiquement important en tant que secteur économique mondial. Avant la Covid-19, le tourisme représentait plus de 10% du PIB mondial, et fournissait un emploi sur dix.

Au milieu de l’impuissance mondiale actuelle, a-t-il ajouté, il y a un sentiment d'optimisme émergent, et il estime que l'industrie du tourisme se rétablira rapidement une fois les frontières ouvertes à nouveau.

Pagano précise que ses prévisions ne reposent pas sur l'optimisme, mais plutôt sur les leçons de l'histoire. «Pensez à la grande crise financière ou aux pandémie précédente comme le SRAS ou le MERS. Prenez même le 11 septembre: quand la sécurité aérienne a été rétablie, les gens se sont rués vers les avions, mille fois plus nombreux», a-t-il déclaré. «Si nous regardons les récentes réservations de croisières et d’occupations d’hôtels, elles laissent présager un fort désir de recommencer à voyager».

Plus récemment, a-t-il ajouté, si nous examinons la réaction du marché boursier aux annonces de Pfizer et de Moderna, les actions liées aux voyages ont bondi de 30 à 40%. Ceci suggère que le marché juge que les voyages vont revenir en force.

Cependant, a déclaré le PDG, la question est de savoir «comment utiliser cette opportunité pour reconstruire quelque chose de bien plus durable que ce que nous avons jamais eu dans le passé.»

Avant que la pandémie ne frappe, les voyageurs étaient déjà à la recherche d'expériences utiles et responsables. Il a affirmé que les voyageurs recherchent des expériences transformatrices pour renouer avec la nature et les destinations, ou simplement pour voyager avec un but.

Selon Pagano, les voyages seront plus verts, plus intelligents, et moins bondés dans le monde de l’après Covid-19. «Telles étaient les fondements de notre projet avant la pandémie. Nous y étions déjà. La nouvelle destination idéale doit montrer l’exemple de protection des atouts locaux, à commencer par ses ressources naturelles. On parle d'environnement, de protection de la qualité de vie des populations locales, et de nouvelles opportunités pour profiter du tourisme».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.c


La plateforme Booking épinglée en France pour «pratiques restrictives de concurrence»

La plateforme de réservation en ligne Booking a été épinglée en France pour "pratiques restrictives de concurrence" envers les hôteliers français par la Répression des fraudes, qui lui ordonne sa mise en conformité d'ici fin 2025, a annoncé cette dernière jeudi dans un communiqué. (Photo capture d'écran Booking)
La plateforme de réservation en ligne Booking a été épinglée en France pour "pratiques restrictives de concurrence" envers les hôteliers français par la Répression des fraudes, qui lui ordonne sa mise en conformité d'ici fin 2025, a annoncé cette dernière jeudi dans un communiqué. (Photo capture d'écran Booking)
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  • Booking a jusqu'au 31 décembre au plus tard pour mettre en conformité les "clauses et pratiques non conformes" dans ses contrats avec les hôteliers, sous peine d'une "astreinte financière journalière "
  • Cette décision s'appuie sur une législation européenne, le règlement P2B, qui oblige les plateformes à davantage de transparence envers les entreprises, ainsi que sur le code du commerce français

PARIS: La plateforme de réservation en ligne Booking a été épinglée en France pour "pratiques restrictives de concurrence" envers les hôteliers français par la Répression des fraudes, qui lui ordonne sa mise en conformité d'ici fin 2025, a annoncé cette dernière jeudi dans un communiqué.

Booking a jusqu'au 31 décembre au plus tard pour mettre en conformité les "clauses et pratiques non conformes" dans ses contrats avec les hôteliers, sous peine d'une "astreinte financière journalière dont le montant total pourra atteindre 69,35 millions d'euros", précise dans son communiqué la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Cette décision s'appuie sur une législation européenne, le règlement P2B, qui oblige les plateformes à davantage de transparence envers les entreprises, ainsi que sur le code du commerce français.

Selon la DGCCRF, les conditions générales de prestations (CGP) de Booking "comportent des clauses manifestement déséquilibrées au détriment des hôteliers français".

La Répression des fraudes souligne que, selon le code du commerce, "il est interdit de tenter de soumettre ou de soumettre l'autre partie à des obligations créant un déséquilibre significatif dans les droits et obligations des parties". Or, "le fait d'entraver la liberté commerciale et tarifaire des hôteliers contrevient notamment à cet article", note-t-elle.

Le règlement P2B, lui, oblige les plateformes à "garantir l'accessibilité des conditions générales, lesquelles doivent être rédigées de manière claire et compréhensible", et à "notifier aux entreprises utilisatrices, sur un support durable, tout changement envisagé de leurs conditions générales".

"La plateforme se doit d'indiquer et de décrire, dans ses conditions générales, les principaux paramètres déterminant le classement des biens et services proposés en justifiant l'importance relative de ces paramètres par rapport aux autres", indique encore la DGCCRF.

Et "en cas de suspension ou de résiliation du compte d'une entreprise utilisatrice, la plateforme doit systématiquement lui transmettre un exposé des motifs", ajoute l'administration.

L'Umih, principale organisation professionnelle dans l'hôtellerie et la restauration, a salué jeudi dans un communiqué l'"avancée significative" que constitue cette injonction, qui doit permettre "un rééquilibrage des relations entre les plateformes numériques et les professionnels du tourisme".

Booking, dont la maison mère est aux Pays-Bas, a indiqué à l'AFP que "bien que Booking.com soit en désaccord avec les conclusions de l'enquête", l'entreprise s'emploie "activement à dissiper toutes les préoccupations".

Elle assure avoir "collaboré étroitement avec la DGCCRF afin de répondre à ses préoccupations et d'élaborer des solutions qui continuent de stimuler la demande pour (ses) partenaires d'hébergement en France, tout en satisfaisant les besoins des consommateurs".


Tutelle du FMI: «nous n'en sommes pas là», dit le gouverneur de la Banque de France

Une intervention du FMI, comme en Grèce au tournant des années 2010, parait improbable, d'autant que l'Union européenne a depuis mis en place ses propres dispositifs d'intervention d'urgence, à travers le Mécanisme européen de stabilité (MES) et la Banque centrale européenne (BCE). (AFP)
Une intervention du FMI, comme en Grèce au tournant des années 2010, parait improbable, d'autant que l'Union européenne a depuis mis en place ses propres dispositifs d'intervention d'urgence, à travers le Mécanisme européen de stabilité (MES) et la Banque centrale européenne (BCE). (AFP)
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  • Le Fonds monétaire international "intervient dans une situation extrême, quand un pays ne peut plus s'en sortir tout seul. Nous n'en sommes pas là, nous avons dans les mains notre destin, mais c'est maintenant qu'il faut agir"
  • "Je redis avec un peu de gravité, avec toute l'indépendance de la Banque de France, qu'il y a là un sujet d'intérêt national"

PARIS: "Nous n'en sommes pas là", a répondu jeudi le gouverneur de la Banque de France, interrogé sur le risque agité par le gouvernement d'une mise sous tutelle de la France par le FMI en cas de dérive des comptes, à quelques jours de l'annonce d'un grand plan d'économies par Matignon.

Le Fonds monétaire international "intervient dans une situation extrême, quand un pays ne peut plus s'en sortir tout seul. Nous n'en sommes pas là, nous avons dans les mains notre destin, mais c'est maintenant qu'il faut agir", a dit François Villeroy de Galhau en présentant devant la presse le rapport annuel de la balance des paiements à la Banque de France à Paris.

"Je redis avec un peu de gravité, avec toute l'indépendance de la Banque de France, qu'il y a là un sujet d'intérêt national", a affirmé le gouverneur, selon qui "il y a un lien très direct entre le niveau de notre dette et la liberté de la France".

"J'espère que nous n'avons pas besoin du FMI pour réaliser que le sujet est extrêmement sérieux", a-t-il poursuivi, précisant qu'il n'avait lui-même "jamais employé cette expression", à propos du mot tutelle.

La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a de nouveau pointé mercredi le risque "qu'un jour, les institutions internationales décident pour nous", après avoir à plusieurs reprises ces dernières semaines évoqué le risque d'une "tutelle" des institutions internationales, dont le FMI, en cas de dérive des comptes publics.

Ces mises en garde surviennent avant que le gouvernement annonce, le 15 juillet, un grand plan d'économies qui doit représenter un effort budgétaire de 40 milliards d'euros.

"Il faut évidemment tout faire pour éviter ça, notre destin budgétaire, il est entre nos mains", a dit M. Villeroy de Galhau.

Une intervention du FMI, comme en Grèce au tournant des années 2010, parait improbable, d'autant que l'Union européenne a depuis mis en place ses propres dispositifs d'intervention d'urgence, à travers le Mécanisme européen de stabilité (MES) et la Banque centrale européenne (BCE).

L'économiste en chef de l'institution de Washington, interrogé mi-juin, avait affirmé que "la question pourrait se poser mais, j'ai envie de dire, ni demain ni après-demain. Si vraiment rien n'était fait (...), s'il n'y avait aucune volonté d'infléchir la trajectoire de la dette, évidemment qu'à un moment donné, la question se poserait", avait estimé Pierre-Olivier Gourinchas.


Jusqu'ici épargnée, la restauration rapide inquiète pour sa rentabilité

 Le secteur de la restauration rapide en France, dont la croissance est l'une des plus dynamiques de la restauration, s'inquiète de l'effet cumulé de plusieurs réformes sur sa rentabilité, dont celle des titres-restaurants, et a demandé au cabinet Xerfi d'en évaluer l'impact dans une étude publiée jeudi. (AFP)
Le secteur de la restauration rapide en France, dont la croissance est l'une des plus dynamiques de la restauration, s'inquiète de l'effet cumulé de plusieurs réformes sur sa rentabilité, dont celle des titres-restaurants, et a demandé au cabinet Xerfi d'en évaluer l'impact dans une étude publiée jeudi. (AFP)
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  • Le secteur de la restauration rapide en France, dont la croissance est l'une des plus dynamiques de la restauration, s'inquiète de l'effet cumulé de plusieurs réformes sur sa rentabilité, dont celle des titres-restaurants
  • Si le secteur pèse, selon Xerfi, plus de 50 milliards d'euros de chiffre d'affaires, son résultat net a été divisé par deux entre 2018 et 2023 sous l'effet de la hausse des charges d'exploitation

PARIS: Le secteur de la restauration rapide en France, dont la croissance est l'une des plus dynamiques de la restauration, s'inquiète de l'effet cumulé de plusieurs réformes sur sa rentabilité, dont celle des titres-restaurants, et a demandé au cabinet Xerfi d'en évaluer l'impact dans une étude publiée jeudi.

Commandée par le Syndicat national de l'alimentation et de la restauration rapide (Snarr), cette étude envisage plusieurs scénarios: une hausse de la TVA, un doublement de la "taxe soda" en 2026 (après un doublement déjà acté en 2025), une réduction des allègements de charges sur les petits salaires (déjà acté en 2025) et la réforme des titres-restaurants (dont l'utilisation pour faire toutes ses courses en supermarché devrait être pérennisée).

Si le secteur pèse, selon Xerfi, plus de 50 milliards d'euros de chiffre d'affaires, son résultat net a été divisé par deux entre 2018 et 2023 sous l'effet de la hausse des charges d'exploitation.

"Les taux de défaillance du secteur de la restauration rapide se situent aujourd'hui entre 2% et 2,5%, un taux qui n'est pas alarmiste mais toutefois beaucoup plus important que la moyenne des années précédentes", a indiqué à l'AFP Jérémy Robiolle, directeur du développement chez Xerfi.

"Il y a une accumulation de mesures dans le secteur, comme la loi Agec (qui oblige notamment à utiliser de la vaisselle réutilisable, NDLR), la +taxe soda+ ou la réforme des titres-restaurants et on a voulu objectiver les remontées de terrain qui sont assez négatives", a expliqué à l'AFP Esther Kalonji, présidente du Snarr.

L'utilisation des titres-restaurants pour faire toutes les courses alimentaires en supermarché représente selon Xerfi un manque à gagner de 100 millions d'euros pour la restauration rapide en 2025 et de 195 millions en 2026.

"C'est moins d'emplois soutenus, car un titre-restaurant dépensé en restauration rapide génère plus d'emplois qu'en grande surface", selon Clément Morin, auteur de l'étude.

Le Snarr, comme l'Umih et le GHR, autres organisations patronales de la restauration, s'est retiré des groupes de travail liés aux Assises de la restauration menées à Bercy pour protester contre cette réforme qualifiée par l'Umih de "décision funeste pour le secteur".

Xerfi a également évalué l'impact du doublement de la "taxe soda" en 2025, qui représentera 49,5 millions d'euros pour la restauration rapide et jusqu'à 55,5 millions d'euros en 2026 selon les scénarios.

En cumulant les scénarios, Xerfi estime qu'entre 16.500 et 26.200 entreprises du secteur pourraient basculer dans le rouge en 2026.