BRUXELLES: La consommation de gaz naturel de l'Union européenne a chuté de 20,1% sur août-novembre par rapport à la moyenne des cinq années précédentes pour cette même période, soit plus que son objectif de 15%, a annoncé mardi Eurostat.
Face aux réductions drastiques de livraisons de gaz russe, dans le contexte de la guerre en Ukraine, les 27 pays de l'UE s'étaient mis d'accord fin juillet pour réduire volontairement leur consommation de gaz entre le 1er août 2022 et le 31 mars 2023.
L'objectif d'une baisse de 15% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, via des "mesures de réduction volontaire", avait été fixé.
D'août à novembre 2022, la consommation a baissé "dans la plupart des Etats membres", a souligné l'office européen des statistiques dans un communiqué.
Eurostat n'a pas fourni d'analyse sur les raisons de cette baisse, qui pourrait s'expliquer en partie par un automne particulièrement doux en Europe, par des efforts supplémentaires réalisés par les consommateurs ou encore par une baisse de production dans certaines industries.
Dans 18 pays de l'UE, la consommation a baissé au-delà de l'objectif, parfois très nettement. Ainsi la consommation de gaz a chuté de 52,7% en Finlande, de 43,2% en Lettonie et de 41,6% en Lituanie.
Six autres pays ont réussi à faire baisser leur consommation, mais sans atteindre l'objectif. C'est notamment le cas de l'Espagne, de l'Italie et du Portugal.
Enfin, deux pays membres, Malte (+7,1%) et la Slovaquie (+2,6%) ont vu leur consommation augmenter.
La baisse constatée en France s'est située dans la moyenne de l'UE.
Eurostat souligne que la consommation de gaz de l'UE est restée depuis janvier constamment sous la moyenne des cinq dernières années.
La chute des livraisons de gaz russe suscite l'inquiétude sur l'approvisionnement de l'Europe. Afin d'augmenter ses chances de reconstituer ses stocks l'an prochain, l'UE cherche à réduire sa consommation.
Elle a également décidé de procéder à des achats communs entre pays membres, sur une base volontaire. Le vice-président de la Commission européenne, Maros Sefcovic, a déclaré mardi qu'il souhaitait conclure la première transaction de ce type "bien avant l'été prochain".