L'espoir d'un accord ravivé à la COP15 sur la biodiversité

(G-D) La Secrétaire exécutive de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, Elizabeth Maruma Mrema ; le ministre chinois de l'Ecologie et de l'Environnement, Huang Runqiu ; et le ministre canadien de l'Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, tiennent une conférence de presse conjointe lors de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP15) à Montréal, Québec, Canada, le 17 décembre 2022 (Photo, AFP).
(G-D) La Secrétaire exécutive de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, Elizabeth Maruma Mrema ; le ministre chinois de l'Ecologie et de l'Environnement, Huang Runqiu ; et le ministre canadien de l'Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, tiennent une conférence de presse conjointe lors de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP15) à Montréal, Québec, Canada, le 17 décembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 18 décembre 2022

L'espoir d'un accord ravivé à la COP15 sur la biodiversité

  • L'ambition de cette COP sur la biodiversité reste de sceller d'ici le 19 décembre un accord sur la biodiversité aussi historique que celui de Paris pour le climat en 2015
  • Parmi les principaux objectifs du projet, figure l'engagement de protéger 30% des terres et des océans d'ici à 2030, la diminution de moitié de l'usage des pesticides, la restauration de milliards d'hectares de terres dégradées

MONTRÉAL: Un vent d'optimisme soufflait samedi à la COP15 pour la biodiversité où un accord de compromis semblait se dessiner même si la question financière, cruciale pour les pays du Sud, restait en suspens.

"Je suis très confiant dans le fait que nous allons pouvoir maintenir nos ambitions et obtenir un accord", a déclaré devant la presse samedi le ministre chinois de l'Environnement, Huang Runqiu, président de la COP15.

L'ambition reste de sceller d'ici le 19 décembre un accord sur la biodiversité aussi historique que celui de Paris pour le climat en 2015.

"Portons ensemble l'accord le plus ambitieux qui soit. Le monde en a besoin", a twitté samedi le président français Emmanuel Macron

"Les pays les plus vulnérables hébergent des trésors de biodiversité. Nous devons augmenter nos financements pour les accompagner, mettre le paquet", a-t-il ajouté avant un appel à élargir le groupe des donateurs du Nord.

En l'absence des chefs d'Etat ou de gouvernement à ce sommet de la décennie, crucial pour l'humanité et la planète, les ministres de l'Environnement sont à pied d'œuvre.

Le texte se veut une feuille de route pour les nations jusqu'en 2030, le dernier plan décennal signé au Japon en 2010 n'ayant atteint aucun de ses objectifs, notamment en raison de l'absence de mécanismes de suivi.

Parmi les principaux objectifs, toujours débattus, figure la proposition de protéger 30% des terres et des océans d'ici à 2030, la diminution de moitié de l'usage des pesticides, la restauration de milliards d'hectares de terres dégradées, etc.

"Nous avons fait d'énormes progrès", s'est félicité Steven Guilbeault, ministre de l'Environnement du Canada, qui accueille le sommet.

Fort des avancées de ces dernières heures, le président chinois de la COP15 a promis de délivrer aux différents pays une "proposition de texte" dimanche à 08H00 (13H00 GMT) qui sera "ambitieux, équilibré et applicable".

Toutefois, de nombreux points sont encore âprement discutés dans leurs détails, notamment avec les pays du Sud.

Ceux-ci craignent des critères trop restrictifs, incompatibles avec leurs besoins de développement ou leurs moyens techniques et financiers.

«Nous ne pouvons plus attendre»

Les pays en développement, où se trouve la majeure partie de la biodiversité mondiale, estiment par ailleurs que le partage des bénéfices des ressources naturelles, objectif au cœur de la Convention sur la diversité biologique (CDB) de 1992, n'a pas eu lieu.

Pour s'engager sur des objectifs ambitieux, ils réclament donc 100 milliards de dollars par an. Le montant, calqué sur celui de la promesse non tenue de l'aide internationale pour le climat, équivaudrait à multiplier par dix les transferts actuels du Nord vers le Sud au titre de la biodiversité.

Les pays du Sud poussent donc toujours pour la création d'un nouveau fonds distinct, à l'image de celui obtenu en novembre pour les aider à affronter les dégâts climatiques.

"Je pense que nous allons obtenir un accord, la question est sa qualité: nous avons besoin d'ambition autant sur le financement que sur les cibles de conservation", a commenté Li Shuo, conseiller chez Greenpeace.

L'optimisme est partagé par Alfred DeGemmis, conseiller de la Wildlife Conservation Society, même s'il reste "beaucoup de travail et de compromis prudents à élaborer" pour que "les gouvernements saisissent cette occasion, peut-être la dernière, d'éviter une extinction de masse".

Plusieurs textes provisoires publiés samedi, sur des questions techniques mais essentielles, laissaient entrevoir un accord final.

L'un des documents concerne les mécanismes de suivi et de contrôle, indispensables pour ne pas répéter l'échec précédent. L'autre porte sur la promesse de résoudre un point sensible pour le Sud: l'absence de partage avec eux des bénéfices des médicaments ou produits cosmétiques issus de leurs ressources biologiques.

"Il y a une obligation morale" à stopper la perte de la biodiversité, affirment plus de 3 100 chercheurs de 128 pays dans une lettre ouverte samedi, inquiets de voir les négociations piétiner.

"C'est réalisable si nous agissons maintenant, et de manière décisive", et "nous le devons à nous-mêmes et aux générations futures - nous ne pouvons plus attendre", ont-ils lancé.

Car le temps presse: 75% des écosystèmes mondiaux sont altérés, largement à cause de l'activité humaine, plus d'un million d'espèces sont menacées de disparition sur la planète, etc.

Et au-delà des implications morales, c'est toute la prospérité du monde qui est en jeu, rappellent les experts: plus de la moitié du PIB mondial dépend de la nature et de ses services.


L’humoriste Stephen Colbert défend les manifestants propalestiniens sur les campus après les critiques de Trump

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
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  • L’humoriste estime que les manifestations devraient être autorisées à se poursuivre tant qu’elles sont pacifiques
  • Donald Trump prétend que le rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville n’est «rien» par rapport aux manifestations propalestiniennes dans les universités

LONDRES: L’humoriste américain Stephen Colbert a défendu les manifestants propalestiniens sur les campus, s’opposant ainsi aux récentes critiques de l’ex-président Donald Trump.

La semaine dernière, ce dernier avait comparé les regroupements d’étudiants au rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville, en Virginie, affirmant que ce dernier n’était «rien» en comparaison.

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza.

L’animateur a déclaré que les manifestations pacifiques «devraient être autorisées», reprochant à M. Trump de «banaliser l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire américaine».

«Même si vous n’êtes pas d’accord avec le sujet de leurs manifestations, tant que ces dernières sont pacifiques, les étudiants devraient être autorisés à manifester. C’est le droit que leur confère le premier amendement.» 

L’ancienne star de l’émission The Colbert Report a critiqué la réaction des responsables universitaires et des forces de l’ordre aux récents événements survenus à l’université Columbia, dénonçant le recours à des policiers lourdement armés et les menaces de faire appel à la garde nationale comme une «tactique classique de désescalade».

M. Trump a, quant à lui, salué la manière dont les forces de l’ordre ont géré la situation, félicitant la police de la ville de New York.

Les propos de M. Colbert ont coïncidé avec le déploiement de la police antiémeute au Hamilton Hall de l’université Columbia, ce qui a entraîné l’arrestation de nombreux étudiants propalestiniens qui occupaient le bâtiment.

Les descentes de police ont été condamnées par des groupes de pression tels que Jewish Voice for Peace et la rapporteuse spéciale de l’ONU, Francesca Albanese. Le maire de New York a indiqué que 282 étudiants avaient été arrêtés.

Des affrontements entre des groupes propalestiniens, des contre-manifestants et les forces de l’ordre ont ensuite éclaté dans d’autres campus des États-Unis.

Par ailleurs, l’université Brown, dans le Rhode Island, a conclu un accord avec les manifestants mardi. Il semble que ce soit la première fois qu’une université américaine accepte de voter sur le désinvestissement en réponse aux manifestations.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

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  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.