Vaulx-en-Velin endeuillé par un incendie tragique: dix morts, dont cinq enfants

Photo partagée par Olivier Klein, le ministre délégué à la Ville et au Logement, sur Twitter.
Photo partagée par Olivier Klein, le ministre délégué à la Ville et au Logement, sur Twitter.
Short Url
Publié le Samedi 17 décembre 2022

Vaulx-en-Velin endeuillé par un incendie tragique: dix morts, dont cinq enfants

  • Trente-huit familles, soit une centaine de personnes, sont en «besoin urgent de relogement» après cet incendie «tragique»
  • Les secours «ont pu sauver 15 personnes en prenant des risques considérables pour leur propre vie, en escaladant l'immeuble de l'extérieur car on ne pouvait pas entrer de l'intérieur et en sauvant jusqu'au 7e étage des enfants, des bébés»

VAULX-EN-VELIN: Accident ? Vétusté du bâtiment ? Trafic de drogue ? L'incendie qui a fait dix morts, dont cinq enfants, et 24 blessés, dont quatre grave, à Vaulx-en-Velin (banlieue de Lyon), dans la nuit de jeudi à vendredi, soulève colère et questions.

Trente-huit familles, soit une centaine de personnes, sont en "besoin urgent de relogement" après cet incendie "tragique", a indiqué la métropole de Lyon dans un communiqué.

"Tous les appartements ont été saccagés par le feu, je l'ai vu de mes propres yeux, c'est assez choquant, il n'y a pas de portes coupe-feux... pas d'extincteur", a déclaré à l'AFP Yasmine, une étudiante de 22 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

"Sans la rapidité des sapeurs-pompiers et leur héroïsme, il y aurait eu un bilan encore plus dramatique", a souligné le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, accouru sur place avec le ministre du Logement, Olivier Klein.

Les secours "ont pu sauver 15 personnes en prenant des risques considérables pour leur propre vie, en escaladant l'immeuble de l'extérieur car on ne pouvait pas entrer de l'intérieur et en sauvant jusqu'au 7e étage des enfants, des bébés", a-t-il détaillé.

Les flammes se sont propagées depuis le rez-de-chaussée de l'immeuble de sept étages situé dans un quartier populaire en pleine rénovation urbaine. Des résidents se sont précipités dans le vide, une mère a même jeté son fils du quatrième étage pour le sauver avant de sauter elle-même de son balcon, selon des informations recueillies par l'AFP.

"J'ai entendu des gens crier +au secours, au secours, au secours, aidez-nous+", a déclaré à l'AFP Assed Belal, un jeune habitant du quartier. "Il y avait des gens par terre, d'autres bloqués sur les balcons et les pompiers avaient du mal à intervenir à cause des arbres".

Le parquet de Lyon a ouvert une enquête pour déterminer les causes de l'incendie en précisant n'écarter aucune hypothèse, "notamment la piste criminelle". Dans la soirée, les enquêteurs travaillaient encore à "identifier avec certitude les dix personnes décédées", selon la même source.

«Effroyable»

Le feu s'est déclaré peu après 03H00 et a mobilisé près de 180 pompiers et 70 engins, selon la préfecture.

"C'était effroyable", a déclaré à l'AFP Mohamed, le cousin d'un habitant du 4e étage qui a réussi à s'échapper avec ses deux enfants.

Les autorités ont rapidement évacué les sinistrés dans une salle municipale, tandis que les habitants apportaient des vêtements et de la nourriture.

De son côté, le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez a annoncé qu'il mettait les 96 places de l’internat d'un lycée de Villeurbanne à disposition des sinistrés jusqu'à la fin des vacances scolaires.

"Ma cousine (est) restée coincée et reste portée disparue, on attend que les policiers et pompiers nous disent si elle est sur la liste des personnes décédées", a confié à l'AFP Murat Kara.

"Un des voisins de mes parents m'a dit que sa fille de 20 ans était dans l'immeuble et qu'il n'a toujours pas de nouvelles", a confié Samir, professeur au lycée professionnel des Canuts.

«Beaucoup d'hypothèses»

M. Darmanin a rappelé que l'origine de l'incendie était encore inconnue, en évoquant "beaucoup d'hypothèses".

"Les familles ont évoqué évidemment les points de deal", notamment un point à la fois de deal et de squat localisé dans l'immeuble, a-t-il dit, tout en rappelant qu'il était "beaucoup trop tôt pour en tirer des conclusions".

La maire socialiste de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, "signale très souvent les immeubles de sa commune, et notamment du quartier du Mas du Taureau, qui présentent des risques en terme de sécurité", a pour sa part rappelé le député LR Alexandre Vincendet dans un communiqué.

La métropole de Lyon a confirmé que l'immeuble faisait partie d'un ensemble de copropriétés "dégradées" pour lesquelles un plan de sauvegarde avait été voté en janvier.

Selon le ministre du Logement, le bâtiment touché par l'incendie est "une copropriété dans laquelle des travaux d'urgence avaient été réalisés en 2019" et "on ne peut pas incriminer à ce stade l'état de l'immeuble".

La métropole de Lyon avait lancé au début des années 2000 un programme de 100 millions d'euros pour réhabiliter le quartier du Mas du Taureau, en développant commerces de proximité et transports en commun.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Short Url
  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".


Le lycée Averroès, «un bastion de l'entrisme islamiste», selon Retailleau

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Short Url
  • "Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme"
  • "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation"

MARSEILLE: Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, disant souhaiter "que l'Etat fasse appel".

"Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme", a déclaré le ministre. "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation", a-t-il ajouté, lors d'un déplacement à Marseille.

 


Accélérer "l'électrification" de la France: des acteurs de l'énergie mobilisent les parlementaires

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot (G), et le Premier ministre français, François Bayrou, quittent le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 21 avril 2025. (AFP)
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot (G), et le Premier ministre français, François Bayrou, quittent le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 21 avril 2025. (AFP)
Short Url
  • Une vingtaine de fédérations et organisations professionnelles de l'énergie appellent jeudi députés et sénateurs à engager une "véritable rupture dans l’électrification des usages" pour réduire la dépendance de la France aux énergies fossiles importées
  • Sur proposition du Premier ministre François Bayrou, l'Assemblée nationale le 28 avril, puis le Sénat le 6 mai accueilleront un débat sur la souveraineté énergétique

PARIS: A l'approche d'un débat au Parlement sur la souveraineté énergétique, une vingtaine de fédérations et organisations professionnelles de l'énergie appellent jeudi députés et sénateurs à engager une "véritable rupture dans l’électrification des usages" pour réduire la dépendance de la France aux énergies fossiles importées et coûteuses.

"Chaque jour, ce sont 180 millions d’euros qui s’envolent pour couvrir notre consommation d'énergies fossiles – soit plus de 65 milliards d’euros par an versés à des puissances étrangères, parfois hostiles à nos intérêts", selon cette lettre ouverte aux députés et aux sénateurs.

Parmi les signataires figurent l'Union française de l'électricité, des acteurs des renouvelables (Enerplan, France Hydro Électricité, France Renouvelables, SER) et du nucléaire (Gifen, SFEN).

Ils soulignent "l'urgence" d'accélerer "les transferts d’usage vers l’électricité", dans les transports, l'industrie et les bâtiments encore très dépendants des énergies fossiles.

Sur proposition du Premier ministre François Bayrou, l'Assemblée nationale le 28 avril, puis le Sénat le 6 mai accueilleront un débat sur la souveraineté énergétique après 4 ans d'une large concertation pour bâtir la nouvelle feuille énergétique de la France pour la période 2025-2035.

Cette programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) doit mettre la France sur la voie de la neutralité carbone en 2050 en réduisant la part des énergies fossiles dans la consommation d'environ 60% en 2023 à 30% en 2035.

Ce projet a été approuvé le 27 mars dernier par le conseil de supérieur de l'énergie, et restait à publier le décret. Or l'adoption de cette PPE a été fortement critiquée par des partis allant du centre à l'extrême droite au Parlement, ainsi que par les défenseurs de l'énergie nucléaire, dénonçant un soutien trop important aux énergies renouvelables au détriment de l'atome selon eux.

De nombreux acteurs de l'énergie pressent pour que le décret soit publié au plus vite et appellent à cesser les tergiversations politiques, craignant l'absence de visibilité pour investir et recruter.

"La question n’est pas tant de savoir si l’électricité doit sortir d’un (réacteur) EPR, d’un SMR (mini réacteur), d’un barrage (...) d’une éolienne ou d’un panneau solaire, mais surtout de savoir comment cette électricité, produite intégralement en France et décarbonée, peut se substituer aux énergies fossiles importées", soulignent les signataires.

Le décret sera publié "d'ici à l'été", à l'issue du débat sans vote au Parlement, indiquait début avril le cabinet de la porte-parole du gouvernement Sophie Primas. Le décret pourra faire l'objet "d'éventuelles modifications en fonction des débats parlementaires qui auront lieu lors de la discussion" d'une proposition de loi du sénateur LR Daniel Gremillet. Celle-ci déjà adoptée en première lecture par le Sénat sera discutée à l'Assemblée nationale "la deuxième quinzaine de juin", selon Mme Primas.