Centrafrique: les derniers militaires français ont quitté le pays

Cette photographie prise le 11 août 2022 et publiée par l'État Major des Armées montre des soldats de la mission militaire française au Sahel connue sous le nom de «Barkhane» pliant un drapeau français dans une installation militaire non divulguée. (Photo, AFP)
Cette photographie prise le 11 août 2022 et publiée par l'État Major des Armées montre des soldats de la mission militaire française au Sahel connue sous le nom de «Barkhane» pliant un drapeau français dans une installation militaire non divulguée. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 15 décembre 2022

Centrafrique: les derniers militaires français ont quitté le pays

Cette photographie prise le 11 août 2022 et publiée par l'État Major des Armées montre des soldats de la mission militaire française au Sahel connue sous le nom de «Barkhane» pliant un drapeau français dans une installation militaire non divulguée. (Photo, AFP)
  • Les 47 derniers militaires français de la mission logistique (MISLOG-B) ont décollé de l'aéroport de Bangui vers 12H15 (11H15 GMT), à bord d'un avion cargo C130
  • Ancienne puissance coloniale, la France avait déployé en 2013 plus d'un millier de soldats en Centrafrique dans le cadre de l'opération Sangaris, avec le feu vert de l'ONU

BANGUI: Les derniers militaires français déployés en Centrafrique ont quitté jeudi le pays, en proie à une guerre civile depuis 2013 et qui a recours au groupe paramilitaire russe Wagner, après la fin de l'opération antidjihadiste Barkhane au Sahel et le retrait de l'armée française au Mali.

Les 47 derniers militaires français de la mission logistique (MISLOG-B) ont décollé de l'aéroport de Bangui vers 12H15 (11H15 GMT), à bord d'un avion cargo C130. L'essentiel des 130 militaires qui composaient le contingent avait quitté la Centrafrique ces dernières semaines, a précisé l'armée française.

Le départ de cet ex-bastion de la France en Afrique centrale intervient près de quatre mois après la sortie du Mali des militaires français, au terme du divorce consommé entre Paris et la junte au pouvoir à Bamako, qui a également choisi de se rapprocher de la Russie pour qu'elle l'aide à sécuriser le pays.

Selon Paris, il s'agit là aussi de mercenaires de Wagner, ce que Bamako dément, évoquant le recours à des instructeurs russes.

Le camp centrafricain de M'Poko où les Français étaient basés est vide, les drapeaux tricolores ont disparu, seules quelques peintures murales témoignent encore de leur présence.

A la mi-journée, les soldats armés ont formé deux colonnes avant de s'engouffrer dans le ventre de l'aéronef à destination de Paris, a constaté une journaliste de l'AFP.

"En 2021, alors que la présence de la société militaire privée Wagner était de plus en plus intrusive dans le pays, la France a considéré que les conditions n'étaient plus réunies pour que nous continuions à travailler au profit des forces armées centrafricaines", a déclaré le général François-Xavier Mabin, à la tête de la MISLOG.

A l'été 2021, Paris avait décidé de suspendre sa coopération militaire avec Bangui, jugé "complice" d'une campagne antifrançaise téléguidée par la Russie. La France accuse régulièrement les paramilitaires russes de commettre des exactions contre les civils et d'avoir instauré un régime de "prédation" des ressources de la Centrafrique.

Ancienne puissance coloniale, la France avait déployé en 2013 plus d'un millier de soldats en Centrafrique dans le cadre de l'opération Sangaris, avec le feu vert de l'ONU, pour y faire cesser les violences intercommunautaires. Sangaris, qui a compté jusqu'à 1 600 hommes, a duré jusqu'en 2016.

«Wagner»

En Centrafrique, le contingent français assurait la logistique du camp M'Poko pour les militaires de l'EUTM (mission de formation de l'Union européenne) et un contingent de la Mission des Nations unies en République centrafricaine (Minusca), dont une dizaine de soldats français.

Cette mission avait remplacé en juin 2021 le Détachement d'appui opérationnel français de Bangui qui faisait de la coopération et notamment de l'instruction militaire auprès des forces armées centrafricaines (FACA).

"C'est avec beaucoup de regrets que nous constatons ce retrait unilatéral", a déclaré à l'AFP Fidèle Gouandjika, ministre conseiller spécial du président centrafricain Faustin Archange Touadéra.

"Aujourd'hui nous avons une armée aguerrie, merci à la France qui l'a formée et équipée pendant 62 ans (...) Maintenant nous allons faire avec Wagner", a-t-il ajouté.

Ce départ des troupes françaises "est un signe de mécontentement très fort", analyse Roland Marchal, chercheur à Sciences Po Paris. "D'un point de vue militaire ça ne changera pas grand chose car le sens de cette mission était de plus en plus limité", souligne-t-il cependant.

Pays parmi les plus pauvres au monde, la Centrafrique est en proie à une énième guerre civile depuis 2013, quand une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka, avait renversé le président François Bozizé. Celui-ci avait ensuite organisé et armé des milices dites anti-balakas, majoritairement chrétiennes et animistes, pour tenter de reprendre le pouvoir.

Le conflit en Centrafrique, extrêmement meurtrier pour les civils, a culminé en 2018 avant de baisser d'intensité. Séléka et anti-balakas sont accusés par l'ONU d'avoir perpétré de nombreux crimes de guerre et contre l'humanité.

A la faveur du vide créé par le départ du plus gros des troupes françaises, Moscou a dépêché dans le pays des "instructeurs militaires" en 2018, puis des centaines de paramilitaires en 2020 à la demande de Bangui, confrontée à une rébellion menaçante.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.