DJEDDAH: Les forces ukrainiennes ont bombardé jeudi à l’artillerie lourde des régions sous contrôle russe dans l’est du pays. Ces attaques qualifiées comme étant les plus violentes depuis des années contre ces régions interviennent alors que les deux parties, russe et ukrainienne, ont exclu toute trêve de Noël dans cette guerre qui dure depuis presque un an.
Alexei Kulemzin, le maire pro russe la ville de Donetsk a affirmé que 40 projectiles ont été tirés par de multiples lance-roquettes BM-21 Grad sur des civils dans le centre-ville au petit matin.
Kulemzin qui a déclaré que cinq personnes dont un enfant ont été blesses suite aux bombardements, a qualifié l'attaque contre Donetsk de crime de guerre. Il s'agit selon lui de l’attaque la plus importante effectuée contre la ville depuis 2014, date du passage de la région sous le contrôle des séparatistes pro-russes.
De leur côté, les forces russes ont poursuivi leurs bombardements et leurs frappes aériennes sur toute la ligne de front orientale, tuant une personne, tandis que deux personnes ont été tuées dans la ville méridionale de Kherson, selon des responsables ukrainiens.
«Le Kremlin cherche à transformer le conflit en une confrontation armée prolongée», a déclaré le général de brigade ukrainien Oleksiy Gromov qui a écarté toute possibilité d'une trêve durant la période des fêtes.
Les propos du général ukrainien ont été tenus alors que son état-major affirme que les forces russes continuent d’attaquer les troupes ukrainiennes ainsi que les infrastructures civiles dans la région de Donetsk et dans les régions méridionales de Zaporizhzhia et de Kherson.
«Les Russes rampent comme des zombies sur nos positions à Bakhmut, créant une pression dans le sud de la région de Donetsk, ils savent que s'ils n'étirent pas le front maintenant, cet hiver sera pour eux un désastre», a écrit Andriy Yermak, chef du bureau du président ukrainien sur Telegram.
Sur un autre plan, et dans un geste destiné à renforcer considérablement la défense aérienne de Kiev, des responsables américains ont déclaré qu'une décision sur la fourniture du système de missiles Patriot à l'armée ukrainienne pourrait être annoncée prochainement.
Interrogé sur la possibilité que l'Ukraine obtienne les systèmes Patriot, le secrétaire britannique à la Défense Ben Wallace a affirmé que «rien n’est confirmé pour le moment», mais selon lui, «cela montre le degré de préoccupation que génère le ciblage délibéré par la Russie contre les infrastructures en Ukraine».
Le Kremlin a pour sa part déclaré que les États-Unis s'enfoncent «de plus en plus dans le conflit», et que les systèmes Patriot seraient des cibles légitimes, ce qui, selon le ministère russe des Affaires étrangères, s'applique à toutes les armes fournies à l'Ukraine par l'Occident. Moscou a ainsi déclaré que si les États-Unis confirmaient les informations, ce serait «un autre geste provocateur de leur part et qui pourrait déclencher une réaction».
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a qualifié lors d'un point de presse hebdomadaire les États-Unis de «partie prenante» à la guerre en Ukraine. Pour Zakharova, l’assistance militaire américaine à l’Ukraine est croissante, y compris en ce qui concerne le transfert d'armes sophistiquées, ce qui «signifie une implication encore plus large du personnel militaire américain dans les hostilités et pourrait entraîner des conséquences».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com