Liban: La mort d’un Casque bleu irlandais, signe de l’insécurité qui règne dans le pays

Des Casques bleus se rassemblent près d’un véhicule criblé de balles, le 15 décembre 2022 (Photo, AFP).
Des Casques bleus se rassemblent près d’un véhicule criblé de balles, le 15 décembre 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 16 décembre 2022

Liban: La mort d’un Casque bleu irlandais, signe de l’insécurité qui règne dans le pays

  • Le commandement de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a confirmé qu’un membre de l’unité irlandaise de maintien de la paix est décédé et que trois autres ont été blessés
  • «Les responsables du meurtre du Casque bleu irlandais doivent être tenus pour responsables», a déclaré l’ambassadeur britannique au Liban, Ian Collard

BEYROUTH: Un Casque bleu irlandais travaillant dans une force de maintien de la paix de l’ONU au Liban a été tué lorsque son convoi blindé a été la cible de tirs lors d’affrontements avec les habitants de la ville d’Al-Aqbya, dans le sud du Liban.

Le commandement de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a confirmé qu’un membre de l’unité irlandaise de maintien de la paix est décédé et que trois autres ont été blessés dans l’incident survenu mercredi soir.

Ce développement a suscité de nouvelles préoccupations en matière de sécurité après que le Parlement libanais a échoué jeudi, pour la dixième fois, à élire un successeur au président Michel Aoun.

Al-Aqbya se trouve à la périphérie de la région du Litani, dans le sud du pays, zone d’opération de la Finul en vertu de la résolution 1701. La force de maintien de la paix n’y a pas de mandat.

Bien que cette fusillade soit la première du genre, des différends ont déjà eu lieu entre la Finul et les habitants de plusieurs villes du sud après que des Casques bleus ont prétendument pénétré dans des propriétés privées ou photographié des quartiers résidentiels.

Les partisans du Hezbollah s’opposent fréquemment aux activités de la force de maintien de la paix.

«Un Casque bleu a été tué la nuit dernière et trois autres ont été blessés dans un accident survenu à Al-Aqbya, près de Sarafand, en dehors de la zone d’opération de la Finul, dans le sud du Liban», a déclaré le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti.

Certaines informations indiquent qu’un véhicule de la Finul se serait renversé près d’Al-Aqbya après avoir essuyé des tirs. Les habitants des environs se sont plaints que le véhicule empruntait une route privée.

Selon la chaîne de télévision Al-Manar, qui appartient au Hezbollah, le convoi circulait sans escorte libanaise au nord du fleuve Litani, lorsque le véhicule du Casque bleu irlandais a dévié de la route principale approuvée.

Le reportage télévisé prétend que le véhicule a heurté un groupe de jeunes rassemblés dans la rue pour regarder un match de la Coupe du monde, faisant un blessé.

«Au lieu de s’arrêter, il a accéléré et a percuté d’autres véhicules. Il s’est retourné au moment où il a été la cible de tirs d’armes légères. Les Casques bleus irlandais et le citoyen qui a été renversé ont été transportés à l’hôpital», mentionne le reportage.

Les Forces de défense irlandaises ont confirmé que le soldat a été tué «lorsqu’un convoi de deux véhicules blindés, transportant huit soldats et se dirigeant vers Beyrouth a été attaqué avec des armes légères».

Un soldat blessé était dans un état critique et a subi une intervention chirurgicale après l’incident, tandis que deux autres ont été soignés pour des blessures mineures, a-t-il précisé.

Les responsables libanais ont immédiatement condamné l’incident, tandis que des responsables internationaux, notamment la coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, Joanna Wronecka, ont appelé à mener une enquête.

«Les responsables du meurtre du Casque bleu irlandais doivent être tenus pour responsables», a déclaré l’ambassadeur britannique au Liban, Ian Collard.

Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a souligné que les autorités devaient enquêter sur l’incident, mais a exhorté toutes les parties à faire preuve de patience.

Le chef de l’appareil sécuritaire du Hezbollah, Wafic Safa, a assuré que les services de sécurité devraient être autorisés à enquêter sur l’incident.

Le député Achraf Rifi considère que «l’attaque contre la Finul est un crime supplémentaire commis par le Hezbollah au nom des “résidents locaux”, contre le Liban et sa stabilité».

Il a ajouté que les responsables devaient être traduits en justice, «sinon (cet incident) perpétuera le pouvoir des armes illégales et conduira à la suspension définitive de la résolution 1701, qui constitue une garantie pour le Liban».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

Short Url
  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Short Url
  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

Short Url
  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".