KIEV: L'Ukraine a affirmé mercredi avoir détruit la totalité d'un essaim de drones lancés au petit matin par la Russie contre Kiev, dernière attaque en date de Moscou qui cherche à anéantir systématiquement les infrastructures énergétiques.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est félicité de l'efficacité de ses forces antiaériennes, affirmant que la totalité des 13 drones de fabrication iranienne Shahed avaient été abattus.
"Les terroristes ont commencé la matinée avec 13 Shahed", a déclaré M. Zelensky en référence aux drones kamikazes. "Selon des informations préliminaires, la totalité des 13 ont été abattus par notre système de défense antiaérienne", a-t-il ajouté.
"Je suis fier", a-t-il dit avant de rappeler à la population d'être vigilante quand retentissent les sirènes d'alarme, comme mercredi matin à 05H55 (03H55 GMT) peu avant que les drones n'arrivent.
L'alerte a été levée peu après 09H00 (07H00 GMT).
Des débris des appareils abattus sont retombés sur des bâtiments administratif et d'habitation dans l'ouest de la capitale ukrainienne, selon l'administration militaire de Kiev.
Pas de victime
"Les débris des drones sont tombés sur un bâtiment administratif et quatre immeubles d'habitations ont connu des dégâts mineurs", a-t-elle indiqué.
"Il n'y a pas de blessés", s'est-elle félicitée sur Telegram.
Des journalistes de l'AFP présents sur place ont vu police et secours déployés sur les lieux.
Le toit du bâtiment semblait en grande partie détruit et des débris de briques, bois et ferrailles jonchaient le sol gelé et enneigé.
Depuis octobre et une série d'humiliants revers militaires russes, Moscou lance régulièrement des frappes massives à l'aide de drones et de missiles.
Il s'agit de détruire, alors que les températures plongent et que la neige tombe, les infrastructures énergétiques en Ukraine, laissant des millions de personnes dans le froid et l'obscurité.
La précédente grande attaque russe visant des cibles énergétiques dans tout le pays remontait au 5 décembre.
Celle de mercredi matin sur Kiev intervient au lendemain d'une conférence internationale à Paris organisée en soutien à l'Ukraine, et cela alors que le président russe Vladimir Poutine a promis de continuer sa campagne de bombardements.
Les autorités de Kiev ont pu y engranger plus d'un milliard d'euros de promesses de dons pour aider la population à passer l'hiver.
"Notre pays ne sombrera pas dans le noir", s'est réjoui M. Zelensky, se félicitant du "signal puissant" de soutien à l'Ukraine du "monde civilisé".
Sur le milliard d'euros annoncé mardi, 415 millions seront alloués au secteur de l'énergie, 25 millions à celui de l'eau, 38 millions iront à l'alimentation, 17 millions à la santé, 22 aux transports, le reste, soit près de 493 millions d'euros, n'étant pas encore ventilé, a précisé mardi la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna.
Plus d'armes
L'Ukraine demande aussi à ses alliés occidentaux d'augmenter encore leur aide militaire, qui s'est avérée jusqu'ici cruciale pour repousser l'armada russe.
Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a réclamé mardi "plus de systèmes de défense antiaérienne et antimissiles et de munitions, de véhicules blindés".
Sur le front Est, dans la région de Donetsk, les combats d'artillerie continuaient de faire rage, en particulier aux abords de la ville, aujourd'hui largement détruite, de Bakhmout, que la Russie tente de conquérir depuis l'été, et de Avdiivka, a indiqué la présidence ukrainienne.
Elle affirme aussi que des attaques russes ont été repoussés dans la région de Kharkiv (nord-est), que l'armée ukrainienne a presque entièrement reconquise en septembre, infligeant une lourde défaite à la Russie.
Dans la partie de la région de Kherson (sud) reconquise en novembre par Kiev - un autre revers de taille pour le Kremlin -, l'artillerie russe a continué de pilonner des positions ukrainiennes et des localités peuplées, selon la présidence, qui n'a pas fait état de victimes.