Arabie saoudite: 1,4 milliard de dollars pour encourager la production locale de matériel militaire en 2021 et 2022

Le gouverneur de l'Autorité générale des industries militaires, Ahmed al-Ohali (Capture d'écran)
Le gouverneur de l'Autorité générale des industries militaires, Ahmed al-Ohali (Capture d'écran)
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Publié le Mardi 13 décembre 2022

Arabie saoudite: 1,4 milliard de dollars pour encourager la production locale de matériel militaire en 2021 et 2022

  • Au cours des deux dernières années, l'Arabie saoudite a dépensé 5,1 milliards de riyals saoudiens (SAR) sous forme d'incitations visant à stimuler son industrie militaire locale
  • La production locale de matériel militaire générera davantage d'emplois dans le Royaume, souligne le gouverneur de l'Autorité générale des industries militaires

RIYAD: Au cours des deux dernières années, l'Arabie saoudite a dépensé 5,1 milliards de riyals saoudiens (SAR), soit 1,4 milliard de dollars (1 dollar = 0,95 euro), sous forme d'incitations visant à stimuler son industrie militaire locale. Cette déclaration a été faite par le gouverneur de l'Autorité générale des industries militaires, Ahmed al-Ohali, lors de la deuxième journée du Forum sur le budget de l'année 2023.

M. Al-Ohali a précisé que ces incitations comportaient 3,3 milliards de SAR consacrés à la recherche et au développement dans les industries militaires pour les exercices 2021 et 2022.

Le reste du montant, soit 1,8 milliard de SAR, a été alloué à des entreprises, parmi lesquelles Saudi Arabian Military Industries (Sami), a indiqué M. Al-Ohali lors du forum organisé par le ministère des Finances afin de faire le bilan des performances du gouvernement pour l'année 2022.

Parmi les intervenants du forum figure le PDG de Sami, Walid Aboukhaled. Ce dernier a fait savoir que son entreprise allait privilégier dans les prochaines années les systèmes sans pilotes, les radars et la cybersécurité.

M. Al-Ohali a également révélé que le secteur de production de matériel militaire en Arabie saoudite apporterait une contribution de 95 milliards de SAR à l'économie du Royaume d'ici à 2030.

La production locale de matériel militaire générera davantage d'emplois dans le Royaume, souligne le gouverneur.

M. Aboukhaled reconnaît que les industries militaires et la production locale de matériel militaire font partie intégrante de la Vision 2030. «L’indépendance des industries militaires prouve que le Royaume a réussi dans ce domaine», a-t-il expliqué.

De son côté, le vice-ministre de l'Industrie et des Ressources minérales, Osama al-Zamil, a annoncé que le Royaume allait lancer en 2023 sa Stratégie nationale pour l'industrie sur des bases solides. Cette dernière vise à multiplier par trois le PIB du secteur industriel pour le porter à 895 milliards de SAR.

Elle prévoit par ailleurs d'augmenter de 100% la valeur des exportations de produits industriels, qui pourraient ainsi atteindre 557 milliards de SAR, a précisé M. Al-Zamil.

D'après lui, les investissements dans le secteur devraient s'élever à 1,3 billion de SAR grâce à cette stratégie.

Le programme Made in Saudi Arabia («Fabriqué en Arabie saoudite») a consolidé l'identité de l'industrie saoudienne dans tous les domaines. La stratégie industrielle a créé 800 opportunités d'investissement pour une valeur de 1 000 milliards SAR, affirme le vice-ministre.

M. Al-Zamil a insisté sur le rôle que joue le secteur privé dans la stimulation des investissements liés au développement des infrastructures et aux facilitateurs financiers. Ce rôle se manifeste notamment dans le secteur industriel.

Le PDG du Fonds saoudien de développement industriel, Ibrahim al-Mojel, faisait partie des intervenants du forum. Il a souligné que le fonds s'impose désormais comme le principal catalyseur financier de la transformation du Royaume en une puissance industrielle de premier plan. Les résultats que ce fonds a obtenus en six ans sont supérieurs à ceux qui ont été réalisés au cours des trente-cinq dernières années.

Au cours de la deuxième journée du forum, cinq sessions de débat ont été lancées. Elles portaient sur les thèmes suivants: l'industrie nationale et son rôle face aux risques, la facilitation des affaires et son influence sur l'économie, la contribution du tourisme et de la culture au développement économique et la contribution du budget à l'émancipation des femmes.

Ce forum survient au moment où l'Arabie saoudite enregistre un excédent budgétaire exceptionnel salué par les gouverneurs du Royaume. Ils y voient un signe d’une économie «solide et durable, qui améliorera considérablement la vie des Saoudiens».

Le 7 décembre, l'Arabie saoudite a annoncé un excédent budgétaire de 102 milliards de SAR pour 2022, un chiffre supérieur de 12 milliards de SAR aux prévisions.

Le PIB du royaume a lui aussi augmenté pour atteindre 8,5% en 2022, contre 7,5% en décembre 2021. Le budget préliminaire publié à la fin du mois de septembre prévoyait une croissance de 8%.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Droits de douane: une «pause fragile», l'UE doit continuer à «mobiliser tous les leviers disponibles» affirme Macron 

Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà". (AFP)
Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà". (AFP)
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  • "Avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l'Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires", a-t-il déclaré après l'annonce de Donald Trump mercredi d'une pause dans la hausse de droits de douanes
  • Il a notamment alerté sur la nécessité pour l'Union européenne de se protéger "des flux de pays tiers", en particulier la Chine, qui reste taxée au maximum, et dont l'afflux de produits pourrait "déséquilibrer notre marché"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a prévenu vendredi que le rabaissement des droits de douane américains à 10% étaient "une pause fragile" et estimé que l'Europe devait continuer de "mobiliser tous les leviers disponibles pour se protéger", dans un message posté sur X.

"Avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l'Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires", a-t-il déclaré après l'annonce surprise de Donald Trump mercredi d'une pause dans la hausse de droits de douane, limitée à 25% pour l'acier, l'aluminium, les automobiles, et 10% pour les autres produits.

Il a notamment alerté sur la nécessité pour l'Union européenne de se protéger "des flux de pays tiers", en particulier la Chine, qui reste taxée au maximum, et dont l'afflux de produits pourrait "déséquilibrer notre marché".

Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà".

"Nous avons raison de nous battre, ce sont des emplois et la vie de nos territoires qui sont ici en jeu", a encore insisté le président français.

Son Premier ministre François Bayrou devait se rendre vendredi matin à la foire aux fromages et aux vins de Coulommiers (Seine-et-Marne) pour précisément apporter son soutien à des filières susceptibles d'être impactées par des droits de douane.


La Bourse de Paris célèbre la suspension des droits de douane de Trump

a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
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  • Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%
  • A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%

PARIS: La Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine.

Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%.

A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%.

Donald Trump a annoncé mercredi dans une spectaculaire volte-face qu'il allait ramener provisoirement à 10% les droits de douane imposés à la plupart des pays, si ces derniers n'ont pas riposté, à l'exception notable de la Chine.

"Les investisseurs espèrent que cette trêve de 90 jours donnera aux pays le temps de renégocier, de réorganiser les chaînes d'approvisionnement et d'atténuer le choc" des droits de douane, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

"C’est fondamentalement positif - que les droits de douane soient finalement appliqués ou non", poursuit-elle, "mais il ne faut pas encore sabrer le champagne".

Face à la Chine, les Etats-Unis s'enfoncent dans une guerre commerciale qui enfle de plus en plus. Donald Trump a annoncé mercredi durcir les surtaxes visant Pékin en raison d'un supposé "manque de respect", les portant à un niveau vertigineux de 125%, contre 104% auparavant.

Les incertitudes devraient ainsi "persister", même si le rebond actuel "repose sur des bases solides", affirme Mme Ozkardeskaya.

Les bancaires au beau fixe

Très attaquées lors de la débâcle boursière des derniers jours, les valeurs bancaires caracolent désormais en tête avec le retour de l'appétit des investisseurs pour le risque.

Elles sont aussi portées par la stabilisation des taux d'emprunts longs des Etats après une flambée massive, un phénomène favorable à leurs marges.

Société Générale s'envolait de 9,14% à 37,50 euros, BNP Paribas décollait de 9,60% à 69,90 euros et Crédit agricole de 5,18% à 15,75 euros vers 10H30 heure de Paris.

L'industrie surfe sur la vague

La suspension des droits de douane de Donald Trump a aussi apporté un soulagement immédiat aux valeurs industrielles, l'aéronautique en tête, un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis étant lié au secteur.

Airbus flambait ainsi de 7,57% à 143,58 euros, Dassault Aviation gagnait 3,69% à 292,60 euros.

Les entreprises de matériaux de constructions profitent aussi de la dynamique, avec ArcelorMittal qui s'envolait de 7,99% à 23,65 euros, et Saint-Gobain de 9,48% à 83,82 euros.

 


Arabie saoudite: croissance de 89% des installations touristiques autorisées

Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
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  • Le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable»
  •  Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume

RIYAD: Le secteur du tourisme en Arabie saoudite a connu une croissance significative en 2024, le nombre d'établissements d'accueil autorisés ayant augmenté de 89% pour atteindre 4 425 dans les différentes régions du Royaume.

Dans un message publié sur X, le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable», ajoutant qu'elle reflétait les efforts déployés «pour soutenir la croissance du secteur et renforcer son attractivité en matière d'investissement».

Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume, stimulé par un afflux de voyageurs et par l'engagement du ministère à favoriser un environnement d'accueil de classe mondiale.

Le ministère a indiqué en mars que le nombre d'établissements hôteliers agréés à La Mecque atteindrait 1 030 à la fin de 2024, soit une augmentation de 80% par rapport à l'année précédente.

Cette augmentation place la province en tête du Royaume pour le plus grand nombre d'installations et de chambres autorisées, soulignant l'engagement de la région à améliorer l'expérience des visiteurs, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Cette mesure renforce également l'engagement du ministère à protéger les droits des visiteurs et des pèlerins de la Omra qui utilisent les services d'accueil à La Mecque, dans le cadre de ses efforts continus pour améliorer la qualité des services.

«Les équipes d'inspection du ministère effectuent des visites de contrôle et d'inspection régulières tout au long de l'année pour s'assurer que tous les établissements respectent les exigences en matière de licence, détecter les violations et imposer des amendes en vertu de la loi sur le tourisme et de la réglementation des établissements d'hébergement touristique», a déclaré SPA.

Le secteur de l'hôtellerie en Arabie saoudite se développe au-delà de La Mecque. À la fin du troisième trimestre 2024, le nombre total d'établissements d'accueil autorisés dans le Royaume dépassait 3 950, soit une augmentation de 99% par rapport au troisième trimestre 2023. Le nombre de chambres autorisées a atteint 443 000, soit un bond de 107% par rapport aux 214 000 chambres enregistrées un an plus tôt.

Selon CoStar, un fournisseur mondial de données immobilières, La Mecque et Médine auront respectivement 17 646 et 20 079 chambres à divers stades de développement en 2025.

Cela intervient alors que l'Arabie saoudite a enregistré 30 millions de touristes entrants en 2024, contre 27,4 millions en 2023, selon les données du gouvernement. Le Royaume vise à attirer 150 millions de visiteurs par an d'ici à 2030 et prévoit d'augmenter la contribution du secteur du tourisme au produit intérieur brut de 6 à 10%.

L'expansion dynamique de l'Arabie saoudite dans le domaine de l'hôtellerie et du tourisme souligne son ambition de se positionner en tant que plaque tournante mondiale du voyage, en s'adressant aux visiteurs religieux et aux touristes de loisir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com