BRUXELLES: L'Union européenne a sanctionné lundi un haut dignitaire religieux et des responsables de la radio télévision d'Etat iranienne pour leur implication dans la répression en Iran après l'exécution d'un deuxième homme condamné en lien avec les manifestations qui secouent le pays.
"Les autorités iraniennes poursuivent la répression des manifestations et exécutent des manifestants. Nous visons ceux qui sont impliqués dans cette répression", a expliqué le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell au cours d'une conférence de presse après l'adoption de ces nouvelles mesures par les ministres des Affaires étrangères de l'UE.
L'UE a inscrit un haut dignitaire religieux chiite, Sayyid Ahmad Khatami, quinze responsables militaires et quatre membres de l'IRIB, la radio télévision d'Etat sur sa liste noire des personnes interdites d'entrée dans l'UE.
L'Iran a exécuté lundi par pendaison un homme condamné pour avoir participé aux manifestations qui secouent le pays depuis près de trois mois. Il s'agit de la deuxième exécution liée à la contestation déclenchée par la mort d'une jeune Kurde iranienne, Mahsa Amini, durant sa détention par la police des moeurs en septembre,
Ces exécutions sont "une tentative flagrante d'intimider" les manifestants afin qu'ils ne puissent "s'exprimer dans la rue et demander à vivre librement", a dénoncé la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock.
L'UE a également sanctionné la fourniture à la Russie de drones iraniens utilisés contre l'Ukraine. Les ministres ont ajouté quatre personnes à leur liste noire, dont le directeur de la société MADO, fabriquant de drones, et deux entités: la compagnie DAMA, fabriquant de drones, et une entreprise du Corps des Gardiens de la Révolution islamique spécialisée dans le développement de missiles balistique.
Josep Borrell a précisé avoir informé le ministre iranien des Affaires étrangères des nouvelles sanctions approuvées par l'UE. "Nous devons continuer à nous parler malgré nos désaccords, et conserver des canaux de communication", a-t-il expliqué.
L'UE tente de sauver l'accord sur le nucléaire conclu avec Téhéran en 2015. "La situation est difficile, mais il n'y a pas de meilleure possibilité pour éviter que l'Iran se dote de l'arme nucléaire", a-t-il expliqué. "Les sanctions et le nucléaire sont deux dossiers séparés", a-t-il insisté.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a affirmé vendredi que son pays faisait preuve "de la plus grande retenue face aux émeutes", en réponse aux réactions indignées de pays européens après la première exécution d'un homme impliqué dans le mouvement de contestation.
Les autorités iraniennes ont fait état de plus de 200 morts au cours de ces manifestations et arrêté des milliers de personnes, parmi lesquelles 11 ont été condamnées à mort.