Un soldat français tué, deux autres blessés dans des combats au Mali

Un soldat français tué, deux autres blessés dans des combats au Mali
Short Url
Publié le Vendredi 24 juillet 2020

Un soldat français tué, deux autres blessés dans des combats au Mali

  • Le soldat a trouvé la mort lorsque son engin blindé a sauté au contact d'un véhicule suicide chargé d’explosifs
  • L'accrochage s'est déroulé dans la région de Gossi, à 150 km à l'ouest de Gao

Paris : La force antijihadiste française au Sahel, Barkhane, a perdu un soldat au combat jeudi, quelques semaines après avoir exécuté le chef d'Al-Qaïda dans la région et dans un contexte sécuritaire qu'elle estime malgré tout avoir renversé à son avantage ces derniers mois.
L'annonce est venue de la présidence française en début de soirée. Le soldat du 1er régiment de hussards parachutistes de Tarbes Tojohasina Razafintsalama a trouvé la mort lorsque "son engin blindé a sauté au contact d'un véhicule suicide chargé d’explosifs", a précisé ensuite la ministre des Armées Florence Parly dans un communiqué.
Lors de l'explosion, deux autres soldats constituant l'équipage du véhicule blindé léger, qui était en mission de reconnaissance, ont également été blessés et évacués dans un état grave vers l'hôpital militaire de Gao avant d'être rapatriés dans la soirée, a indiqué l'état-major.
L'accrochage s'est déroulé dans la région de Gossi, à 150 km à l'ouest de Gao.
Après l'attaque, "l'unité au contact a immédiatement engagé le combat. Dans le même temps, deux hélicoptères Tigre, puis un drone Reaper ont été déployés afin d'appuyer les éléments au sol", a indiqué l'état-major des armées.
L'identité du groupe armé n'a pas été immédiatement communiquée.
Fourmilière jihadiste
La région fourmille de mouvements jihadistes ayant prêté allégeance à Al-Qaida ou au groupe Etat islamique, dont certains se sont affrontés entre eux ces derniers mois.  
Le président Emmanuel Macron "s'incline avec un profond respect devant le sacrifice de ce militaire, mort dans l’accomplissement de sa mission au service de la France", a indiqué l'Elysée. "Il salue l’engagement, le courage et la détermination de nos militaires déployés au Sahel et leur renouvelle son entière confiance pour le succès de leur mission".
Tojohasina Razafintsalama était né le 20 octobre 1994 à Mahazarivo, à Madagascar. Ce célibataire sans enfant s'était engagé avec le 1er régiment de hussards parachutistes de Tarbes en 2018 et avait été déployé au Mali le 14 juillet dernier.
Son décès porte à 43 le nombre de soldats français morts au combat dans les opérations Serval (2013) et Barkhane (depuis 2014), selon l'état-major.
Il intervient après celui, début mai, de deux légionnaires de la force française Barkhane au Sahel, qui compte quelque 5.000 soldats. En novembre 2019, la France avait perdu 13 soldats dans un accident entre deux hélicoptères en opération au Mali.
Ces derniers mois, l'armée française et celles des pays du G5 Sahel ont multiplié les offensives dans la région, en particulier dans la zone dite des "trois frontières" entre Mali, Niger et Burkina Faso. 
"Ennemi aux abois"
Elles ont revendiqué la "neutralisation" de plusieurs dizaines de jihadistes au total, dont en juin l'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l'Algérien Abdelmalek Droukdal, figure du jihadisme dans la région depuis 20 ans.
"On a un ennemi qui est sur le reculoir, qui est aux abois et qui est affaibli mais on n'est jamais à l'abri. Il est encore capable de porter des coups. Le combat continue", a indiqué à l'AFP le colonel Frédéric Barbry, porte-parole de l'état-major.
Insécurité
Plusieurs sources ont néanmoins tempéré ce message ces dernières semaines, constatant que le niveau d'insécurité restait extrêmement élevé et rappelant que la disparition de chaque chef jihadiste était suivie de la nomination d'un autre. 
Les dirigeants du G5 Sahel et Emmanuel Macron avaient réaffirmé leur détermination à poursuivre le combat lors d'un sommet à Nouakchott le 30 juin, qui faisait suite à celui organisé à Pau en janvier.
A l'ensemble des forces déployées dans la région vient de s'ajouter la force européenne "Takuba", un groupement de forces spéciales destiné à accompagner les soldats maliens au combat face aux jihadistes. Elle est en action depuis le 15 juillet avec une centaine de militaires estoniens et français. 
Un deuxième contingent arrivera en octobre avec des Tchèques, puis en janvier avec des Suédois.
 


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
Short Url
  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Short Url
  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Short Url
  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".