PARIS: Les députés Clémentine Autain et François Ruffin, écartés de la "nouvelle coordination" du mouvement emmenée par Manuel Bompard, ont critiqué dimanche respectivement "le repli" et le "rétrécissement" à la tête de LFI.
"Le repli et le verrouillage ont été assumés de façon brutale", a dénoncé la députée de Seine-Saint-Denis dans un entretien à Libération, reprochant à la direction d'avoir "été choisie par cooptation, ce qui favorise les courtisans et contribue à faire taire la critique".
Déplorant la "marginalisation de ceux qui ont une parole différente du noyau dirigeant actuel", elle ne voit pas "comment on peut porter la VIe République et assumer un tel fonctionnement".
"Il faut démocratiser LFI: une force à vocation majoritaire ne peut être un bloc monolithique", ajoute la députée.
"Je suis un peu triste que plutôt qu’un élargissement, on ait un rétrécissement", a aussi déploré sur LCI François Ruffin, élu de la Somme, y voyant le "consensus d’un petit groupe qui s’est mis d’accord avec lui-même".
"C’est la moitié de l’équipe qui reste au vestiaire (…) Je vais discuter avec mes camarades", a-t-il ajouté.
Le manque de démocratie interne menace une fois de plus de plonger La France insoumise dans la crise alors que Manuel Bompard, proche de Jean-Luc Mélenchon, s'apprête à prendre, sous les protestations, la tête du mouvement, qui n'inclut pas plusieurs de ses figures, dont également les députés Alexis Corbière et Eric Coquerel.
Sur son blog, Jean-Luc Mélenchon a réagi dimanche à cette nouvelle organisation en "recommandant l’entente".
"Face à la montée des dangers et alors que nous sommes bien menacés de tous côtés il faut savoir participer à un effort collectif", écrit-il.
"Pour se distinguer, autant briller dans l’action et la prise de parole sans se sentir obligé de dénigrer les autres ou de rendre la vie commune impossible par des confidences de presse qui rendent impraticable la discussion collective et les lieux où elle est censée avoir lieu sans problème", ajoute l'ancien candidat à l'Elysée.
"Dire aujourd’hui qui sera le ou la mieux placée pour porter nos couleurs en 2027 est impossible", a par ailleurs répondu Clémentine Autain au sujet de la prochaine élection présidentielle.
Et d'ajouter: "Quand la question se posera, si je pense que je dois prendre mes responsabilités, ne vous inquiétez pas, je vous le dirai".