PARIS: L'équipe de France de football va disputer mercredi contre le Maroc la septième demi-finale de Coupe du monde de son histoire. Retour sur les six précédentes:
1958, la blessure de Jonquet
La France de Raymond Kopa et Roger Piantoni atteint le dernier carré d'un Mondial pour la première fois lors de cette 6e édition organisée en Suède. Elle y échoue face aux futurs vainqueurs brésiliens (5-2). En plus de Didi et Garrincha, ceux-ci peuvent compter sur un jeune prodige de 17 ans, Pelé, qui inscrit un triplé en seconde période. Avant cela, Just Fontaine égalise à la 9e minute après l'ouverture du score de Vava. Le tournant intervient à la demi-heure de jeu avec la double fracture du péroné du capitaine Robert Jonquet. A l'époque, les remplacements ne sont pas autorisés et la blessure du défenseur central du Stade de Reims, même s'il revient sur le terrain après une injection d'anti-douleurs, est rédhibitoire. Ce match reste la seule victoire du Brésil sur la France en Coupe du monde en quatre affrontements.
1982, le traumatisme de Séville
La demi-finale contre l'Allemagne à Séville, à l'intensité dramatique exceptionnelle, demeure un traumatisme pour toute une génération de supporters de l'équipe de France. En première période, Pierre Littbarski ouvre le score et Michel Platini lui répond sur pénalty. A la 57e minute, le gardien allemand Harald Schumacher vient percuter Patrick Battiston, qui doit être évacué inconscient sur une civière avec trois dents cassées, sans que l'arbitre ne sanctionne cette agression. Manuel Amoros voit son tir frapper la barre transversale à l'ultime minute du temps réglementaire. Puis les Bleus, déchaînés, mènent 3-1 en prolongations grâce à Marius Trésor et Alain Giresse. Mais Karl-Heinz Rummenigge, entré en jeu, et Klaus Fischer permettent à la RFA d'égaliser. Lors des tirs au but, Maxime Bossis, le sixième tireur français, échoue, scellant la qualification allemande.
1986, l'Allemagne encore
Epuisés par leur quart de finale contre le Brésil (1-1 a.p., victooire aux tirs au but) sous le soleil cuisant de Guadalajara, les Bleus de Platini et Giresse, tous deux amoindris physiquement, sont incapables dans ce même stade de Jalisco de prendre leur revanche sur les Allemands, qui les dominent logiquement (2-0). Cueillis à froid dès la 9e minute sur un coup franc d'Andreas Brehme, bien aidé par une erreur du gardien Joël Bats, les joueurs d'Henri Michel ne parviennent pas à bousculer la RFA de Lothar Matthäus. En fin de match, Battiston et Bossis échouent devant Schumacher. A la 90e, Rudi Völler, en contre, éteint les derniers espoirs français. La "bande à Platoche", titrée à l'Euro 1984, ne connaîtra jamais la consécration mondiale.
1998, Thuram le sauveur
A domicile, la sélection d'Aimé Jacquet affronte de surprenants Croates, dans le dernier carré pour leur première participation. Lilian Thuram est le héros du match au Stade de France (2-1). Fautif sur l'ouverture du score de Davor Suker au retour des vestiaires, le latéral droit égalise seulement une minute après, bien servi par Youri Djorkaeff. Et il inscrit ensuite le but vainqueur à la 70e d'une frappe enroulée du gauche. Un improbable doublé -ses deux seules réalisations sous le maillot bleu, qu'il portera à 142 reprises. Les coéquipiers de Didier Deschamps, qui perdent Laurent Blanc, exclu, accèdent pour la première fois à la finale d'un Mondial.
2006, le pénalty de Zidane
La France retrouve le Portugal dans un remake de la demi-finale de l'Euro-2000, arrachée en prolongations au but en or (2-1). Des frappes lointaines de Deco et Maniche inquiètent Fabien Barthez mais à la 33e, Ricardo Carvalho manque son intervention dans la surface et déstabilise Thierry Henry. Zinédine Zidane marque le pénalty. Face à Luis Figo et Cristiano Ronaldo notamment, les Bleus souffrent dans une atmosphère de plus en plus étouffante en seconde période. Mais la solidité du quatuor défensif Abidal-Gallas-Thuram-Sagnol permet de maintenir le but français inviolé.
2018, le «seum» belge
A Saint-Pétersbourg, Antoine Griezmann et les siens affrontent la redoutable Belgique d'Eden Hazard, tombeuse du Brésil au tour précédent. Samuel Umtiti marque le seul but du match, de la tête, sur un corner (51e). Les Belges se montrent très menaçants, en particulier sur une frappe d'Axel Witsel. Mais, dans les arrêts de jeu, Corentin Tolisso est tout près de doubler la marque. Le portier belge Thibaut Courtois laissera éclater sa frustration après l'élimination des Diables Rouges, estimant que "la Belgique a perdu contre une équipe qui ne joue pas mais qui défend". La France, elle, est en route pour sa 2e étoile.