La Croatie intègre l'espace Schengen, Bulgarie et Roumanie recalées

La question de l'élargissement de l'espace Schengen est revenue sur la table à un moment où les arrivées irrégulières aux frontières extérieures de l'UE sont en forte hausse (Photo, AFP).
La question de l'élargissement de l'espace Schengen est revenue sur la table à un moment où les arrivées irrégulières aux frontières extérieures de l'UE sont en forte hausse (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 09 décembre 2022

La Croatie intègre l'espace Schengen, Bulgarie et Roumanie recalées

  • A partir du 1er janvier 2023, les contrôles aux frontières terrestres et maritimes de la Croatie avec les autres membres de l'espace Schengen seront levés
  • La Roumanie et la Bulgarie devront encore patienter: leurs candidatures se sont heurtées à un veto de l'Autriche, tandis que les Pays-Bas s'opposaient à celle de la seule Bulgarie

BRUXELLES: La Croatie fera son entrée dans l'espace Schengen de libre circulation en janvier : les Etats membres de l'Union européenne ont approuvé jeudi son adhésion, mais rejeté celles de la Roumanie et de la Bulgarie.

A partir du 1er janvier 2023, les contrôles aux frontières terrestres et maritimes de la Croatie avec les autres membres de l'espace Schengen seront levés, a indiqué la présidence tchèque du Conseil de l'UE. Les contrôles aux aéroports le seront à partir du 26 mars.

Avec ce feu vert unanime des ministres de l'Intérieur réunis à Bruxelles, la Croatie devient le 27ème membre de cette vaste zone au sein de laquelle plus de 400 millions de personnes peuvent voyager librement, sans contrôles aux frontières intérieures.

Ce pays de 3,9 millions d'habitants, membre de l'UE depuis 2013, rejoindra aussi la zone euro en janvier.

"L'intégration de la Croatie dans Schengen va bénéficier à tout le monde, les citoyens, l'économie, la Croatie et l'UE", a tweeté le ministre croate de l'Intérieur Davor Božinović.

En revanche la Roumanie et la Bulgarie devront encore patienter : leurs candidatures se sont heurtées à un veto de l'Autriche, tandis que les Pays-Bas s'opposaient à celle de la seule Bulgarie.

Vienne, qui fait face à une forte hausse des demandes d'asile, redoutait que la levée des contrôles aux frontières avec ces deux pays n'accroisse encore le flux des arrivées de migrants.

La question de l'élargissement de l'espace Schengen est revenue sur la table à un moment où les arrivées irrégulières aux frontières extérieures de l'UE sont en forte hausse, particulièrement via la route des Balkans occidentaux.

«Très déçue»

Le président roumain Klaus Iohannis a fustigé "l'attitude regrettable et injustifiée de l'Autriche (qui) risque de compromettre l'unité et la cohésion européennes".

Le ministre bulgare de l'Intérieur Ivan Demerdjiev a épinglé la position des Pays-Bas: "Il n'y a rien de constructif (...), pas d'arguments concrets", a-t-il déploré.

Le ministre néerlandais chargé des Migrations, Eric van der Burg, a expliqué que son pays avait des inquiétudes concernant "la corruption et les droits humains" dans cet Etat des Balkans et demandait à la Commission un rapport sur ces points.

Les dossiers d'adhésion de ces deux anciens pays communistes, entrés en 2007 dans l'UE et qui frappent à la porte de Schengen depuis plus de dix ans, ont été liés du point de vue procédural et le rejet de l'un entraînait de toute façon celui de l'autre.

La présidente du Parlement européen Roberta Metsola s'est dite "très déçue" du refus essuyé par Sofia et Bucarest. Même sentiment chez la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson, qui s'est toutefois dite confiante sur une adhésion de ces pays "avant la fin du mandat" de la Commission en 2024.

La Commission et le Parlement européen réclamaient de longue date d'inclure les trois pays dans cette zone qui comprend la plupart des Etats de l'Union européenne plus l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.

L'adhésion de la Croatie aura notamment pour effet de supprimer les files d'attente de véhicules à ses frontières avec la Hongrie et la Slovénie et d'encourager le tourisme.

En contrepartie, les pays de Schengen doivent assumer un contrôle rigoureux des frontières extérieures de cet espace et s'engager à une coopération policière pour lutter contre la criminalité organisée ou le terrorisme.

Accusations de refoulements

Mais huit organisations de défense des droits humains, dont Human Rights Watch et Amnesty International, ont dénoncé le feu vert accordé à la Croatie, accusant ce pays de "refuser régulièrement aux réfugiés, demandeurs d'asile et migrants l'accès à son territoire et au droit d'asile" et de "mener des expulsions collectives, y compris des refoulements violents".

Elles indiquent que "de début août à fin novembre, un total de 1.395 personnes ont signalé avoir été illégalement refoulées de la Croatie vers la Bosnie-Herzégovine, selon des données du Conseil danois pour les réfugiés".

Dans un rapport publié jeudi, le réseau "Border Violence Monitoring Network" a quant à lui compilé plus de 1 600 témoignages concernant au total près de 25 000 personnes, battues, humiliées, détenues arbitrairement et refoulées illégalement, dans quinze pays de l'UE et des Balkans occidentaux, dont la Croatie, la Hongrie, l'Italie, la Grèce.


Cinq candidats retenus pour la présidence de la Banque africaine de développement

Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD), s'exprime lors de la célébration du 60e anniversaire de l'institution à l'hôtel Sofitel Ivoire d'Abidjan, le 10 septembre 2024. (AFP)
Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD), s'exprime lors de la célébration du 60e anniversaire de l'institution à l'hôtel Sofitel Ivoire d'Abidjan, le 10 septembre 2024. (AFP)
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  • Cinq candidats ont été officiellement retenus pour succéder au Nigérian Akinwumi Adesina à la tête de la Banque africaine de développement (BAD), lors de l'élection prévue le 29 mai
  • La BAD, fondée en 1964, compte 81 pays membres, dont 54 pays africains

Abidjan, Côte d'Ivoire: Cinq candidats ont été officiellement retenus pour succéder au Nigérian Akinwumi Adesina à la tête de la Banque africaine de développement (BAD), lors de l'élection prévue le 29 mai, a annoncé vendredi l'institution basée à Abidjan.

Deux candidats viennent d'Afrique de l'ouest: les anciens ministres de l'Economie du Sénégal (2019-2022), Amadou Hott et de Mauritanie (2008-2015) Sidi Ould Tah.

Deux autres sont originaires d'Afrique australe: l'économiste zambien Samuel Munzele Maimbo et la Sud-Africaine Bajabulile Swazi Tshabalala qui a été vice-présidente de l'institution.

Le dernier candidat est l'ancien gouverneur de la Banque des Etats d'Afrique centrale (2017-2024), le Tchadien Abbas Mahamat Tolli.

La BAD, fondée en 1964, compte 81 pays membres, dont 54 pays africains.

Elle fait partie des grandes banques multilatérales de développement et ses ressources proviennent notamment des souscriptions des pays membres, des emprunts effectués sur les marchés internationaux, et des remboursements et revenus des prêts.

Elle aide les pays africains en favorisant l'investissement dans des projets dans divers secteurs comme l'agro-industrie, le transport ou encore l'énergie ou la santé.

M. Adesina passe la main à la tête de l'institution après deux mandats de cinq ans pendant lesquels le capital souscrit de la BAD a plus que doublé, à près de 200 milliards de dollars.

Il avait été réélu en 2020, unique candidat, malgré des accusations de mauvaise gestion et de favoritisme. Il avait été disculpé peu avant par un comité d'experts.

Le président de la BAD est élu par le conseil des gouverneurs constitué des représentants des 81 pays membres, qui sont habituellement les ministres des Finances et du Plan ou des gouverneurs de banques centrales.

L'élection doit se tenir le 29 mai à Abidjan, siège de l'institution.


L'UE conditionne son aide au Liban à une réforme bancaire et un accord avec le FMI 

La Banque centrale du Liban. (AFP)
La Banque centrale du Liban. (AFP)
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  • Vendredi, la commissaire européenne pour la Méditerranée, Dubravka Suica, a précisé que, sur les fonds alloués, "500 millions avaient déjà été adoptés en août dernier, et 500 millions supplémentaires seront bientôt débloqués"
  • "La principale condition préalable est la restructuration du secteur bancaire (...) ainsi qu'un bon accord avec le FMI", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec le président Joseph Aoun

BEYROUTH: Une responsable de l'Union européenne (UE) en visite au Liban a déclaré vendredi que le versement d'un demi-milliard d'euros de financement était conditionné à une restructuration du secteur bancaire et à la conclusion d'un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).

En mai dernier, l'UE avait annoncé une aide d'un milliard d'euros pour le Liban afin d'endiguer l'immigration clandestine vers l'Europe. Cette aide vise à renforcer les services de base, notamment l'éducation et la santé, alors que le pays traverse une grave crise économique.

Vendredi, la commissaire européenne pour la Méditerranée, Dubravka Suica, a précisé que, sur les fonds alloués, "500 millions avaient déjà été adoptés en août dernier, et 500 millions supplémentaires seront bientôt débloqués, mais certaines conditions doivent être remplies".

"La principale condition préalable est la restructuration du secteur bancaire (...) ainsi qu'un bon accord avec le FMI", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec le président Joseph Aoun.

"Une fois ces conditions remplies, nous poursuivrons bien sûr le versement" des fonds, a-t-elle ajouté.

La communauté internationale réclame depuis longtemps que le Liban mette en oeuvre des réformes pour débloquer des milliards de dollars d'aide et relancer son économie, après la crise financière de 2019, imputée à la gabegie et la corruption.

Le mois dernier, le Liban a élu un nouveau président après plus de deux ans de vacance du pouvoir, et un gouvernement a été formé ce mois-ci, remplaçant l'administration intérimaire.

Cette semaine, le FMI a déclaré être ouvert à un nouvel accord de prêt avec le Liban après des discussions avec son nouveau ministre des Finances.

Mme Suica a également dit avoir discuté avec Joseph Aoun d'un "nouveau pacte pour la Méditerranée", ce qui signifie, selon elle, que "nous allons entamer des accords globaux de partenariat stratégique bilatéraux avec des pays, dont le Liban".

L'UE cherche à stabiliser le pourtour méditerranéen afin d'éviter d'importants flux migratoires vers l'Europe. Le Liban affirme accueillir environ deux millions de Syriens, soit le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde, et constitue également un point de départ pour les migrants en route vers l'Europe.

 


Le pape François a passé une nouvelle «bonne nuit et s'est levé», selon le Vatican

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  • "La nuit s'est bien passée. Ce matin, le pape François s'est levé et a pris son petit déjeuner", indique un bref communiqué, une semaine après son hospitalisation
  • Le Vatican avait fait savoir jeudi soir que l'état de santé du pape était en légère amélioration

CITE DU VATICAN: Le pape François, 88 ans, a passé une nouvelle nuit calme à l'hôpital Gemelli de Rome où il est soigné pour une pneumonie touchant les deux poumons, a indiqué vendredi le Vatican.

"La nuit s'est bien passée. Ce matin, le pape François s'est levé et a pris son petit déjeuner", indique un bref communiqué, une semaine après son hospitalisation.

Le Vatican avait fait savoir jeudi soir que l'état de santé du pape était en légère amélioration.

"L'état clinique du Saint-Père s'améliore légèrement. Il est apyrétique (sans fièvre, ndlr) et ses paramètres hémodynamiques (circulation sanguine) restent stables", a annoncé le Vatican dans un bulletin de santé.

"Ce matin, il a reçu l'Eucharistie et s'est ensuite consacré à ses activités professionnelles", selon la même source.

Selon une source vaticane, il s'agit de contacts avec ses plus proches collaborateurs, la lecture et la signature de documents et des appels téléphoniques.

Dans la journée déjà, des cardinaux s'étaient montrés encourageants sur l'état de santé du pape argentin, assurant que ce dernier était "sur la bonne voie".

François a été admis à l'hôpital Gemelli de Rome vendredi dernier pour une bronchite, mais le Saint-Siège a révélé mardi qu'il avait développé une pneumonie dans les deux poumons, une infection du tissu pulmonaire potentiellement mortelle.

Cette hospitalisation, la quatrième depuis 2021, suscite de vives inquiétudes alors que le pape a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années, allant d'opérations du côlon et de l'abdomen à des difficultés à marcher.

Messages de soutien 

Ces préoccupations sont renforcées par la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux, notamment sur X, rapportant la mort du pape en plusieurs langues.

"Quelle perte de temps", a déploré le cardinal espagnol Juan José Omella, qui assure que le pape va "beaucoup mieux". "L'important est de savoir comment il réagit aux médicaments. Mais je pense qu'il y a de l'espoir", a-t-il affirmé aux journalistes.

Aucune indication n'a toutefois été fournie sur la durée de ce séjour et le Vatican n'a pas précisé si François, qui n'est plus apparu en public depuis le 14 février, pourrait présider dimanche la prière hebdomadaire de l'Angélus.

L'hospitalisation du pape, à la fois leader spirituel de 1,3 milliard de catholiques et chef de l'Etat de la Cité du Vatican, a relancé les spéculations autour de sa capacité à assurer sa charge, alors que le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altèrerait sa lucidité.

L'évêque de Rome a reçu de nombreux messages de sympathie du monde entier, de la part de responsables politiques et religieux, de fidèles ou des dessins d'enfants.

Malgré des alertes de santé à répétition ces dernières années, Jorge Bergoglio, connu pour sa force de caractère, a maintenu un rythme effréné, au grand dam de ses médecins qui ne cessent de lui répéter de ralentir la cadence.