A Mossoul après la guerre, un semblant de normalité malgré la lente reconstruction

Dans la vieille ville ravagée par les combats, à quelques pas de l'emblématique mosquée al-Nouri, en travaux, Bandar Ismaïl, 26 ans, a co-fondé en novembre 2018 le café culturel Bytna (Notre maison). (AFP).
Dans la vieille ville ravagée par les combats, à quelques pas de l'emblématique mosquée al-Nouri, en travaux, Bandar Ismaïl, 26 ans, a co-fondé en novembre 2018 le café culturel Bytna (Notre maison). (AFP).
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Publié le Mercredi 07 décembre 2022

A Mossoul après la guerre, un semblant de normalité malgré la lente reconstruction

  • Cinq ans après la victoire proclamée par l'Irak contre le groupe Etat islamique (EI), Mossoul, un temps érigée en "capitale" jihadiste, se reconstruit tant bien que mal
  • Dans la vieille ville ravagée par les combats, à quelques pas de l'emblématique mosquée al-Nouri, en travaux, Bandar Ismaïl, 26 ans, a co-fondé en novembre 2018 le café culturel Bytna (Notre maison)

MOSSOUL: Après ses années vécues dans des camps de déplacés, Ghazwan Turki a retrouvé un semblant de normalité en louant une maison à Mossoul, dans le nord de l'Irak. Mais entre services publics défaillants et difficultés économiques, le quotidien demeure ardu pour le quadragénaire et ses 12 enfants.

Cinq ans après la victoire proclamée par l'Irak contre le groupe Etat islamique (EI), Mossoul, un temps érigée en "capitale" jihadiste, se reconstruit tant bien que mal même si beaucoup de ses 1,5 million d'habitants souffrent de la précarité.

Ici, des ouvriers installent les barres de fer pour les fondations d'un nouveau pont.

Plus loin, cafés et restaurants ont rouvert, mais des hôpitaux publics sont toujours détruits, de nombreux immeubles affichent une toiture à moitié effondrée ou des impacts de balles, témoignant des combats dévastateurs et des bombardements aériens ayant permis aux forces irakiennes de reconquérir la ville en 2017, avec le soutien d'une coalition internationale.

Reconnaissant "des progrès" dans la reconstruction, M. Turki réclame "des opportunités d'emploi pour les familles qui n'ont pas de revenus, afin d'améliorer leurs conditions de vie".

Agriculteur reconverti en chauffeur de taxi, il enchaîne les petits boulots. Cela ne suffit pas à joindre les deux bouts, dans une province de Ninive où le chômage touche un actif sur trois et la pauvreté 40% de la population.

"On doit emprunter de l'argent et s'endetter pour couvrir la moitié des besoins de la famille, après on rembourse", déplore M. Turki, keffieh traditionnel sur le crâne.

« Des écoles bondées »

Originaire du village de Rabia, M. Turki s'est installé en 2020 dans la périphérie de Mossoul, partageant avec son frère sa maison en parpaing de plain-pied.

Il se plaint "des écoles bondées, où il y a 60 à 70 enfants par classe".

Venu en aide à 100.000 personnes à Mossoul cette année, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) a pu constater "une hausse du chômage, une déscolarisation importante et des opportunités économiques limitées", reconnaît Noor Taher, chargée de la communication.

Si "la reconstruction se poursuit", trois doléances persistent: "les écoles qui manquent de ressources, les enseignants débordés et le manque d'emplois", ajoute-t-elle.

Le 9 décembre 2017, Bagdad proclamait sa victoire contre l'EI, après avoir reconquis les territoires perdus en 2014. Il faudra attendre mars 2019 pour voir l'organisation radicale s'effondrer en Syrie voisine. Dans les deux pays, les défis de la reconstruction restent immenses.

A Mossoul, les autorités planchent sur plusieurs "projets stratégiques" pour "mieux servir le citoyen", assure le maire, Amin al-Meemari.

Mais il a besoin de plus de financements: malgré la construction de 350 écoles en deux ans, il en faudrait un millier pour mettre fin à "l'étranglement" du secteur, dit-il.

"Il y a un manque important dans le domaine de la santé", ajoute-t-il, soulignant la nécessité de "construire plusieurs hôpitaux" et de réintroduire des "spécialisations", comme la chirurgie cardiovasculaire ou les traitements contre les cancers.

"Avant, nous avions tout cela à Mossoul", déplore-t-il.

« L'âme du vieux Mossoul »

Dans la vieille ville ravagée par les combats, à quelques pas de l'emblématique mosquée al-Nouri, en travaux, Bandar Ismaïl, 26 ans, a co-fondé en novembre 2018 le café culturel Bytna (Notre maison).

"On a essayé de faire revivre l'âme du vieux Mossoul en ouvrant ce café, pour attirer les habitants et les faire revenir dans leur quartier", se souvient-il. "Au début c'était difficile économiquement".

"Les gens se moquaient en nous disant, +qui viendra ici+. Tout le secteur était détruit, personne n'y habitait, il devait y avoir seulement deux familles".

Désormais, autour de lui, des clients sirotent un thé ou un café turc, d'autres fument le narguilé. Son institution, qui organise soirées musicales et évènements artistiques, a reçu en 2021 la visite du président français Emmanuel Macron.

Dans le quartier, boulangeries et restaurants bon marché ont rouvert. "Il y a plus de stabilité, plus de sécurité", ajoute M. Ismaïl.

Mais "les conditions économiques à Mossoul demeurent désastreuses pour de nombreuses familles", regrettait récemment le Comité international de secours (IRC), pointant du doigt une "flambée alarmante" du travail des enfants.

Environ 90% des ménages sondés "ont un enfant ou plus qui travaillent", assure l'ONG après avoir interrogé 411 foyers, mais aussi 265 enfants. Environ 75% d'entre eux ont un emploi "informel et dangereux, dans la collecte des ordures, de la ferraille ou dans la construction".


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.