PARIS: L'accueil citoyen des réfugiés ukrainiens en France a été "exceptionnel", mais est "difficilement transposable à l'ensemble des demandeurs d'asiles", relève une étude présentée mardi lors d'une conférence organisée par l'Institut français des relations internationales (Ifri).
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l'hébergement citoyen, c'est-à-dire l'accueil de réfugiés chez des particuliers "s'est largement développé" et est même devenu "une des principales solutions d'accueil des personnes déplacées d'Ukraine", indique l'étude rédigée par Nadine Camp, experte en asile et migration à l'occasion de cette conférence intitulée "La mobilisation citoyenne: une solution pour l'intégration des réfugiés en Europe?"
Cependant, "nombre des personnes qui se sont proposées pour accueillir à leur domicile ne souhaitaient accueillir que des déplacés d'Ukraine, voire seulement des Ukrainiens", précise l'auteur.
La principale raison évoquée dans le rapport est "une proximité géographique et culturelle avec les Ukrainiens", qui rend "difficilement transposable aux autres nationalités" cet élan d'hébergement citoyen.
L'étude note cependant que cet élan de solidarité est retombé depuis le début du conflit: "Les nouvelles propositions d'hébergement sont rares. Parallèlement, les associations qui proposent de l'hébergement citoyen ont vu les offres d'accueil diminuer pour les autres publics", indique l'étude.
Dans sa présentation, Mme Camp décrit une forme "d'épuisement", car "les personnes donnent énormément de temps et d'énergie. Elles sont à leurs côtés (des réfugiés, ndlr) dans des situations complexes et des démarches administratives très lourdes".
Cette étude s'appuie sur une série d'entretiens réalisés avec des représentants d'institutions nationales et locales et 59 associations présentes dans la Métropole de Lyon et le département du Rhône.
Depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, entre 95 000 et 105 000 ukrainiens ont été accueillis en France, d'après Joseph Zimet, préfet en charge de la cellule de crise sur l'accueil des déplacés ukrainiens et également présent à la conférence mardi.
L'Etat a annoncé le 5 octobre une aide de 150 euros par mois pour les foyers hébergeant des réfugiés ukrainiens afin de "soutenir cet élan de solidarité spontanée".