Argentine: condamnée à six ans de prison, Kirchner annonce un pas de côté politique

La vice-présidente argentine Cristina Fernandez de Kirchner salue les partisans depuis un balcon du Congrès, à Buenos Aires, le 23 août 2022 (Photo, AFP).
La vice-présidente argentine Cristina Fernandez de Kirchner salue les partisans depuis un balcon du Congrès, à Buenos Aires, le 23 août 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 07 décembre 2022

Argentine: condamnée à six ans de prison, Kirchner annonce un pas de côté politique

  • Douze ans de prison et une inéligibilité à vie ont été requis en août contre Mme Kirchner, 69 ans, au procès portant sur des attributions de marchés publics dans son fief politique de Santa Cruz
  • Le ministère public avait dénoncé «un système de corruption institutionnel», «probablement la plus grande opération de corruption» du pays

BUENOS AIRES: 

La vice-présidente argentine Cristina Kirchner a été condamnée mardi à six ans de prison, dont une immunité parlementaire la préserve, et à une inéligibilité à vie, dans un procès pour fraude et corruption pendant sa présidence, verdict qu'elle a imputé à une "mafia judiciaire".

Dans la foulée, l'ex-cheffe de l'Etat a affirmé qu'elle "ne sera candidate à rien, ni sénatrice, ni vice-présidente, ni présidente" aux élections générales de 2023, paraissant renoncer à une immunité future. Même si plusieurs niveaux de recours ne devraient rendre la sentence effective avant des années.

Cristina Kirchner, 69 ans, a été reconnue coupable "d'administration frauduleuse" au préjudice de l'Etat, dans ce procès sur des attributions de marchés publics dans son fief politique de Santa Cruz (sud), pendant ses deux mandats présidentiels (2007 à 2015).

Douze ans de prison, et l'inéligibilité, avaient été requis contre elle.

L'ex-présidente (centre-gauche), qui sept ans après son départ de la présidence, reste une figure incontournable et à la fois clivante de la politique argentine, a toujours nié toute malversation. Ses avocats plaidaient la relaxe.

Elle a dénoncé, tout au long de la procédure depuis 2019, un procès "politique", mené par des juges selon elle instrumentalisés par l'opposition de droite, en particulier le camp "macriste", en référence à son successeur à la présidence (2015-2019), le libéral Mauricio Macri.

De longs recours en vue

Sa position de présidente du Sénat, synonyme d'immunité parlementaire lui évite la prison. Immunité à laquelle elle a paru renoncer à l'avenir en annonçant qu'elle ne sollicitera pas de mandat en 2023 mais "rentrera chez elle". "Qu'ils me mettent en prison!" a-t-elle lancé, défiante.

Pour autant, une peine -prison ou inéligibilité- ne serait effective qu'au bout de maints recours, dont un éventuellement à la Cour suprême, ce qui, prédisait cette semaine le politologue Rosendo Fraga à l'AFP, pourrait prendre six-sept ans, voire davantage.

En août, le réquisitoire -12 ans- avait déclenché de larges manifestations de soutien à Mme Kirchner, dans plusieurs villes d'Argentine, et plusieurs soirs sous les fenêtres de son domicile à Buenos Aires, donnant lieu à des heurts avec la police.

Pour autant, le verdict n'a engendré mardi qu'une mobilisation modeste. Aucune directive forte n'avait d'ailleurs émané de l'entourage de la vice-présidente.

Quelques centaines de partisans --syndicalistes, militants péronistes-- étaient rassemblés dans le calme dans l'après-midi aux abords du tribunal, cherchant désespérément l'ombre par plus de 35°C, a constaté l'AFP. Dans la soirée un autre rassemblement modeste, s'est calmement formé aux abords du Parlement.

"Le message de Cristina était que les organisations ne se déplacent pas, mais on est venu spontanément, montrer qu'on la soutiendra toujours. Pour ce qu'elle a fait pour nous, notre dignité de travailleurs, pour les enfants des quartiers pauvres", expliquait à l'AFP Ariel Alvarez, 37 ans, dénonçant un verdict "hors sujet, corrompu", concocté par "ceux qui détiennent le pouvoir depuis 30 ans, depuis la dictature. Ce sont les mêmes."

L'hypothèse de fortes mobilisations avait fait craindre un accès de fièvre comme en août. Des débordements, tensions avaient indirectement créé le contexte pour l'attentat contre Mme Kirchner, le 1er septembre. Le tireur -dont le coup n'était pas parti- s'était faufilé dans une mêlée désordonnée de partisans devant chez elle.

Kirchner dénonce une «mafia judiciaire»

Huit des douze co-accusés de Mme Kirchner au procès, parmi lesquels un entrepreneur du bâtiment et des ex-responsables de l'organisme des chantiers routiers Vialidad, ont été condamnés à des peines de trois ans et demi a six ans de prison. Trois autres ont été relaxés, un a bénéficié d'une prescription.

"La sentence était écrite. L'idée était de me condamner", a réagi Cristina Kirchner sur ses comptes de réseaux sociaux depuis son bureau du Sénat, peu après le verdict. Elle a dénoncé "un Etat parallèle", une "mafia judiciaire".

Lundi, elle avait comparé son sort à celui de Luiz Inacio Lula da Silva, président réélu du Brésil, incarcéré en 2018-19 pour corruption, des condamnations finalement annulées pour vice de forme.

«La sentence était écrite»

Huit des 12 co-accusés au procès, dont un entrepreneur du bâtiment, des ex-dirigeants de l'organisme des chantiers routiers Vialidad, ont été condamnés à des peines de trois ans et demi à six ans de prison. Quatre on été relaxés ou bénéficé de prescription.

"La sentence était écrite. L'idée était de me condamner", a réagi au verdict Mme Kirchner dans une allocution vidéo depuis son bureau du Sénat. Elle a dénoncé "un Etat parallèle", une "mafia judiciaire".

"Aujourd'hui, en Argentine, une personne innocente a été condamnée (...) quand la politique entre dans les tribunaux, la justice passe par la fenêtre", a tweeté le président argentin Alberto Fernandez.

Le chef de l'Etat mexicain Andrés Manuel López Obrador (gauche) a également exprimé sa solidarité envers Mme Kirchner, victime selon lui "d'une vengeance politique et d'une bassesse antidémocratique du conservatisme".

Lundi, elle avait comparé son sort à Luiz Inacio Lula da Silva, président réélu du Brésil, incarcéré en 2018-19 pour corruption, des condamnations finalement annulées.

Un parallèle jusqu'au come-back ? Techniquement c'eût été possible, jusqu'à son annonce mardi de ne rien briguer en 2003. Mais son avenir politique national était hypothéqué depuis ses présidences. Et son camp péroniste, conscient du rejet qu'elle suscite de nos jours, au-delà d'un noyau dur de 20-25% de fidèles.

Récemment, elle a distillé des signaux suggérant qu'elle ne se projetait plus en mandataire, plutôt comme une super-influenceuse. Comme en 2019, quand elle avait adoubé Alberto Fernandez.  "La politique, ce n'est pas seulement occuper un poste (...), être président, vice-président, sénateur ou député. C'est le pouvoir de faire passer des idées", déclarait-elle lundi.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.