Attentats de Bruxelles: les débats s'ouvrent avec un coup d'éclat d'Abrini

Des policiers spéciaux se tiennent derrière les accusés dans une boîte en verre spécialement conçue dans la salle d'audience lors du procès de djihadistes présumés accusés d'avoir dirigé ou aidé des attentats-suicides dans le métro et l'aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016, au bâtiment Justitia à Bruxelles le 5 décembre 2022 (Photo de Benoit DOPPAGNE / sources diverses / AFP)
Des policiers spéciaux se tiennent derrière les accusés dans une boîte en verre spécialement conçue dans la salle d'audience lors du procès de djihadistes présumés accusés d'avoir dirigé ou aidé des attentats-suicides dans le métro et l'aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016, au bâtiment Justitia à Bruxelles le 5 décembre 2022 (Photo de Benoit DOPPAGNE / sources diverses / AFP)
La présidente du tribunal Laurence Massart prend place dans la salle d'audience avant le début du procès des djihadistes présumés accusés d'avoir dirigé ou aidé des attentats-suicides dans le métro et l'aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016, au bâtiment Justitia à Bruxelles le 5 décembre 2016. 2022. (Photo de Olivier Matthys / POOL / AFP)
La présidente du tribunal Laurence Massart prend place dans la salle d'audience avant le début du procès des djihadistes présumés accusés d'avoir dirigé ou aidé des attentats-suicides dans le métro et l'aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016, au bâtiment Justitia à Bruxelles le 5 décembre 2016. 2022. (Photo de Olivier Matthys / POOL / AFP)
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Publié le Lundi 05 décembre 2022

Attentats de Bruxelles: les débats s'ouvrent avec un coup d'éclat d'Abrini

  • Les débats, suspendus vers 16H15, doivent reprendre mardi avec le début de la lecture de l'acte d'accusation, prévue sur trois jours
  • Les accusés sont censés être interrogés à partir du 19 décembre, et les premiers témoignages de victimes attendus à la mi-janvier

BRUXELLES: "On nous humilie !" Les débats au procès des attentats djihadistes de 2016 à Bruxelles se sont ouverts lundi avec un premier coup d'éclat de Mohamed Abrini, un des principaux accusés, qui a menacé de rester mutique si les conditions de sécurité ne sont pas assouplies.

Le Belgo-marocain connu comme "l'homme au chapeau" --qui a renoncé le 22 mars 2016 à se faire exploser à l'aéroport de Bruxelles-- a demandé la parole quand la présidente assurait que ce procès ne devait pas être "une vengeance d'Etat".

"Ça fait sept ans que je subis une vengeance", a-t-il lancé, jugeant "pitoyables" les conditions de transfert vers le palais de justice, marquées par des fouilles à nu, avec les yeux bandés et "de la musique satanique à fond".

"Les choses doivent changer, sinon je garderai le silence jusqu'à la fin du procès", a mis en garde celui qui avait longuement parlé dans la procédure française du 13 novembre.

Le matin du 22 mars 2016, deux djihadistes se sont fait exploser dans le hall des départs de l'aéroport de Bruxelles-Zaventem, et un troisième une grosse heure plus tard dans une station de métro du quartier européen. Bilan: 32 morts et plusieurs centaines de blessés.

Ces attentats-suicides, revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), ont été perpétrés par la cellule djihadiste déjà à l'origine des attaques du 13 novembre 2015 (130 morts à Paris et Saint-Denis).

Neuf hommes comparaissent à ce procès dont Mohamed Abrini et le Français Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos du 13-Novembre. Un dixième est jugé par défaut car il est présumé mort en Syrie.

«Pas digne»

Après le tollé suscité en septembre par un box non conforme au droit européen (ce qui a retardé le procès de près de deux mois), les contestations de la défense se sont portées dès les premières heures des débats sur les conditions drastiques de sécurité imposées aux sept accusés détenus.

"Tous les matins on examine les plis de l'anus de mon client. Est-ce que ça c'est digne ? Qu'est ce qui va sortir de l'anus de mon client ? Un revolver ?" a lancé Jonathan De Taye, avocat d'Ali El Haddad Asufi.

Il a annoncé une mise en demeure du ministère de la Justice afin d'obtenir l'assouplissement des mesures.

L'ambiance a été beaucoup moins électrique après la suspension de la mi-journée. La cour a procédé pendant trois heures à l'appel des centaines de personnes - de diverses nationalités - qui souhaitent obtenir réparation d'un préjudice.

Selon la cour d'appel, on recensait 957 parties civiles constituées avant le début de l'audience. De nouvelles constitutions pourront intervenir la semaine prochaine.

Seules quelques dizaines de ces parties civiles étaient présentes lundi. Parmi elles, la maman de Sascha et Alexander Pinczowski, une soeur et un frère dans la vingtaine, tués à l’aéroport de Zaventem d'où ils devaient s'envoler pour New York.

Après avoir ouvert les débats en début de matinée, la présidente de la cour Laurence Massart s'est livrée à un long exercice de pédagogie à destination des jurés -- 12 titulaires et 22 suppléants sur les 24 prévus.

«On doit être impartiaux»

"Notre rôle, c'est de décider, trancher. On doit être impartiaux", a expliqué la magistrate.

Malgré les quelque "300 cartons" de procès-verbaux, le principe est l'oralité des débats, a insisté Mme Massart. "Toute l'enquête va revivre devant vous".

Six des dix accusés ont déjà été condamnés dans le procès-fleuve qui s'est achevé en juin en France pour les attentats du 13-Novembre. Abdeslam et Abrini ont chacun écopé d'une peine de prison à vie à Paris.

Avant la prise de parole d'Abrini lundi à la mi-journée, l'attitude d'un de ses voisins de box, Osama Krayem, avait déjà fait naître des doutes sur la participation des accusés.

Ce djihadiste suédois d'origine syrienne, qui a accompagné le kamikaze du métro avant de rebrousser chemin, a de nouveau refusé lundi de se lever et de répondre aux questions au moment de l'appel.

Les débats, suspendus vers 16H15, doivent reprendre mardi avec le début de la lecture de l'acte d'accusation, prévue sur trois jours.

Les accusés sont censés être interrogés à partir du 19 décembre, et les premiers témoignages de victimes attendus à la mi-janvier.

Les débats doivent durer "jusqu'à fin juin-début juillet", selon la présidente.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.