Mondial: Messi et l'Argentine en quarts, les Pays-Bas dans le viseur

Lionel Messi célèbre sa victoire après s'être qualifié pour les quarts de finale après avoir battu l'Australie 2-1 (Photo, AFP).
Lionel Messi célèbre sa victoire après s'être qualifié pour les quarts de finale après avoir battu l'Australie 2-1 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 04 décembre 2022

Mondial: Messi et l'Argentine en quarts, les Pays-Bas dans le viseur

  • Pour le millième match de sa carrière, Messi a enfin marqué pendant la phase à élimination directe d'un Mondial, c'est-à-dire à partir des huitièmes!
  • Quatre ans après avoir chuté dès les huitièmes contre la France (4-3), future championne du monde, ce succès propulse l'Argentine vers la suite du tournoi

DOHA: Mémorable millième pour Lionel Messi! Enfin buteur dans un match couperet de Coupe du monde, l'attaquant aux 1.000 matches professionnels, a vaincu l'Australie (2-1) samedi et guidé l'Argentine vers les quarts du Mondial-2022, où l'Albiceleste défiera vendredi prochain les Pays-Bas, victorieux des États-Unis (3-1).

Les buts et les matches s'enchaînent à Doha, mais le monde du ballon rond a pris le temps de soutenir sa plus illustre légende vivante, le "Roi" Pelé, malade et hospitalisé depuis plusieurs jours, avec la diffusion à Doha de nombreux vœux de rétablissement.

"Priez pour le Roi", a tweeté la star française Kylian Mbappé, tandis que les mots "Pelé, récupère vite" ont été affichés sur les façades de plusieurs bâtiments emblématiques du Qatar, comme la célèbre Tour Aspire, avant la diffusion d'un communiqué médical rassurant évoquant un état "stable" pour Pelé.

"Je veux rassurer tout le monde. Je suis fort, et plein d'espoir et je continue mon traitement comme toujours", a déclaré l'icône de 82 ans dans un message sur Instagram.

Au même moment, au stade Ahmed Ben Ali, un petit événement s'est produit: à sa cinquième Coupe du monde, et pour le millième match de sa carrière, Messi a enfin marqué pendant la phase à élimination directe d'un Mondial, c'est-à-dire à partir des huitièmes!

789 buts en 1.000 matches
Cette anomalie ne l'avait pas empêché d'atteindre la finale du Mondial-2014 mais le petit lutin argentin y a remédié avec la manière, ouvrant le score d'un tir rasant comme il en a tant marqué dans sa longue carrière (35e minute). Soit son 789e but en professionnel, club et sélection confondus !

Mondial: Messi dans le mille

Mille matches, ça se fête... avec un but, forcément ! Le capitaine argentin, qui n'avait jusque-là jamais marqué en match à élimination directe d'une Coupe du monde, a conjuré le sort en propulsant l'Albiceleste vers les quarts. Elle y retrouvera vendredi les Pays-Bas, vainqueurs des Etats-Unis 3-1 en début de soirée.

Peu après la demi-heure de jeu (35e), Messi a tiré un coup franc latéral qui a été renvoyé par la défense australienne. Le ballon lui est ensuite revenu par les airs, il l'a contrôlé du gauche avec classe, puis s'est faufilé jusque dans la surface, profitant d'un échange entre Alexis Mac Allister et Nicolas Otamendi pour chiper le ballon et l'envoyer du pied gauche à ras de terre, direction les filets.

C'est que le septuple Ballon d'Or n'a plus de temps à perdre: à 35 ans, le génie argentin dispute "sûrement" sa dernière Coupe du monde, dernière opportunité de sa riche carrière de décrocher l'unique trophée qui lui manque et ferait de lui l'égal de son compatriote Diego Maradona, sacré en 1986.

Au passage, Messi a rejoint notamment Mbappé, son partenaire du Paris SG, au sommet du classement des buteurs du Mondial-2022 avec trois buts.

Julian Alvarez a ensuite doublé la mise (57e) mais l'Albiceleste aurait pu s'éviter une fin de match aussi fébrile après la réduction du score australienne sur un but contre son camp d'Enzo Fernandez (77e). Tout le peuple argentin massé dans les gradins a tremblé, notamment sur une ultime tentative brûlante de l'Australien Garang Kuol (90e+7) sauvée par le gardien.

"Ça a été un match très physique. Très heureux de cette victoire. C'est un pas de plus", a savouré Messi au micro de la télévision argentine.

Quatre ans après avoir chuté dès les huitièmes contre la France (4-3), future championne du monde, ce succès propulse l'Argentine vers la suite du tournoi, où elle retrouvera les Pays-Bas vendredi prochain: c'est la première affiche connue des quarts et c'est une revanche de la demi-finale 2014 remportée aux tirs au but par Messi et consorts (0-0 a.p., 4-2 t.a.b.).

«Un pas de plus franchi», savoure Messi

"Ça a été un match contrôlé, on aurait pu le sceller. Hormis leur dernière frappe, que détourne +Dibu+ (Martinez, le gardien argentin, NDLR), on n'a pas trop souffert", a estimé Messi à la télévision argentine, après le 1.000e match de sa carrière professionnelle.

"Ça a été un match très physique. Très heureux de cette victoire. C'est un pas de plus", a savouré la "Pulga" (Puce, en espagnol).

"C'est beaucoup de joie d'avoir passé ce cap et d'avoir fait un pas de plus vers l'objectif. Ça a été un match très dur, très physique. On le savait, parce qu'on a joué il y a peu, on a eu peu de temps de repos. On était préoccupé par ça. La fin a été compliquée parce qu'on a pris ce but et on a souffert un peu. Mais c'est le Mondial, c'est normal qu'il y ait des difficultés", a répété Messi, élu homme du match, en conférence de presse.

Renaissance néerlandaise
Côté néerlandais, ce retour en grande pompe dans le top 8 mondial concrétise la renaissance spectaculaire de la sélection Oranje, absente de l'Euro-2016 et du Mondial-2018 en Russie puis éliminée dès les huitièmes de l'Euro en 2021.

Mais cela récompense le travail du sélectionneur Louis van Gaal, technicien madré aux idées claires, qui avait déjà conduit les Pays-Bas jusqu'en demi-finale en 2014 au Brésil, avec les mêmes recettes, solidité défensive et réalisme offensif.

Au stade international Khalifa, trois buts signés Memphis Depay (10e) et Daley Blind (45e+1) et Denzel Dumfries (81e) ont suffi aux Néerlandais pour prendre l'ascendant, malgré la réduction du score de Haji Wright (76e).

C'est cruel pour la "Team USA", qui espérait atteindre les quarts de finale, comme en 2002, quatre ans avant d'accueillir sur son sol le Mondial-2026, coorganisé avec le Canada et le Mexique.

Argentins et Néerlandais vont désormais pouvoir souffler quelques jours d'ici leur quart de finale, programmé vendredi prochain (20h00) au stade de Lusail, et regarder les autres favoris à la victoire finale s'écharper jusqu'au terme des huitièmes de finale mardi.

Dimanche (16h00), la France de Mbappé se frotte à la Pologne de Robert Lewandowski et à la pression d'un premier match couperet au Qatar. Et le vainqueur de cette confrontation défiera le rescapé d'un duel inédit Angleterre-Sénégal en soirée (20h00).


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.


Les États-Unis proposent à l'ONU une résolution pour « une fin rapide » du conflit en Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine.  (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
  • Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE.

NATIONS-UNIES : Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale du pays, après une nouvelle attaque du président américain Donald Trump contre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Dans un communiqué, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a exhorté les pays membres de l'ONU à approuver cette nouvelle résolution « simple » et « historique », et « tous les États membres à la soutenir, afin de tracer un chemin vers la paix ».

« Cette résolution est une bonne idée », a rapidement commenté l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassili Nebenzia, déplorant toutefois l'absence de référence « aux racines » du conflit.

Les Européens, désarçonnés par l'ouverture du dialogue américano-russe sur l'Ukraine, n'avaient pas réagi samedi matin à la proposition américaine.

« Nous n'avons pas de commentaire pour l'instant », a simplement indiqué l'ambassadeur français à l'ONU Nicolas de Rivière, alors que l'Assemblée générale doit se réunir lundi.

Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE, mais aussi à un mépris pour les principes fondamentaux du droit international », a déclaré à l'AFP Richard Gowan, de l'International Crisis Group.

L'Assemblée générale de l'ONU se réunit lundi pour marquer le troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine.

À cette occasion, l'Ukraine et les Européens ont préparé un projet de résolution qui souligne la nécessité de « redoubler » d'efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre « cette année », et prend note des initiatives de plusieurs États membres ayant présenté « leur vision pour un accord de paix complet et durable ».

Le texte réitère également les précédentes demandes de l'Assemblée générale, appelant à un retrait immédiat et inconditionnel des troupes russes d'Ukraine ainsi qu'à la cessation des attaques de la Russie contre l'Ukraine.

Ces précédents votes avaient rassemblé plus de 140 voix sur les 193 États membres.

Les nouvelles salves de M. Trump contre M. Zelensky interviennent alors que la visite de l'émissaire du président américain, Keith Kellogg, semblait avoir apaisé la situation. Ces nouvelles attaques de M. Trump contre M. Zelensky font suite à des premières invectives virulentes plus tôt dans la semaine, qui avaient suscité une vive réaction de la part de Kiev et la stupéfaction de ses alliés européens.

M. Zelensky avait déclaré avoir eu des échanges « productifs » avec M. Kellogg, et ce dernier l'avait qualifié de « dirigeant courageux et assiégé d'une nation en guerre ».

Vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réaffirmé que le président Vladimir Poutine était « ouvert » à des pourparlers de paix.

La Russie exige notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions ukrainiennes, en plus de la Crimée qu'elle a annexée en 2014, et qu'elle n'adhère jamais à l'Otan. Des conditions jugées inacceptables par les autorités ukrainiennes qui demandent à leurs alliés des garanties de sécurité solides.

M. Trump et ses collaborateurs ont jugé « irréaliste » l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et son ambition de reprendre ses territoires perdus à la Russie.

Sur le terrain, la situation reste difficile pour les troupes ukrainiennes. L'armée russe a revendiqué vendredi la prise de deux localités dans l'est de l'Ukraine.


60 ans après, l'assassinat de Malcolm X continue de secouer l'Amérique

L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
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  • Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ».
  • « Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

NEW-YORK : Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ». C'est ce que rappelle le Shabazz Center, le mémorial et centre éducatif installé dans l'ancienne salle de bal de Harlem où il a été abattu à 39 ans, au faîte de son influence, et ce quelques mois seulement après l'abolition de la ségrégation raciale.

Qui a commandité le meurtre ? Comment le drame a-t-il pu survenir en pleine réunion publique, alors que les menaces pesant sur le militant, porte-voix de la « Nation of Islam » puis de l'abolition des discriminations, étaient connues des autorités ?

Pour obtenir des réponses, sa famille a engagé en novembre 2024 des poursuites au civil spectaculaires, réclamant 100 millions de dollars aux forces de l'ordre et aux agences fédérales qu'elle accuse, selon elle, d'avoir joué un rôle à divers degrés dans son assassinat.

Dans ce dossier qui doit entrer dans le vif du sujet début mars devant un tribunal de Manhattan, la famille assure disposer d'éléments nouveaux lui permettant d'assigner en justice la police de New York (NYPD), le FBI ou encore la CIA.

« Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

- « Qui a donné l'ordre ? » -

Selon l'assignation en justice, la famille du leader afro-américain, également connu sous le nom d'El-Hajj Malik El-Shabazz, estime que les forces de l'ordre et les services de renseignement américains ont sciemment désengagé les policiers dont la mission était de le protéger la nuit du drame.

Des agents en civil ne sont pas non plus intervenus au moment des faits et, depuis sa mort, les agences de renseignement s'emploieraient à dissimuler leurs agissements, selon la plainte.

Contactée par l'AFP, la police de New York n'a pas souhaité s'exprimer pour l'instant.

« Cette dissimulation a duré des décennies, privant la famille Shabazz de la vérité et de leur droit à obtenir justice », estime auprès de l'AFP Me Ben Crump, qui défend le dossier pour les filles de Malcolm X.

« Nous écrivons l'histoire en nous dressant ici face à ces torts et en demandant des comptes devant les tribunaux », se félicite le conseil, qui a demandé vendredi la « déclassification de documents » liés à ce dossier.

L'affaire avait déjà rebondi en 2021, lorsque deux des trois anciens hommes reconnus coupables de l'assassinat et ayant passé plus de vingt ans derrière les barreaux ont finalement été innocentés, ce qui constitue l'une des plus grandes erreurs judiciaires des États-Unis. En réparation, les deux Afro-Américains ont touché 36 millions de dollars de la part de la ville et de l'État de New York.

« On sait déjà assez précisément comment l'assassinat de Malcolm X s'est déroulé. On sait qui en est responsable : cinq membres de la Nation of Islam. La seule chose qu'on ignore, c'est qui a donné l'ordre », observe Abdur-Rahman Muhammad, historien et spécialiste reconnu du dossier, dont les travaux pendant des décennies ont contribué à disculper les deux accusés à tort.

Selon lui, les éléments mis en avant aujourd'hui par la famille de Malcolm X sont « peu crédibles ».

Il concède toutefois que « si la plainte permet de déterminer qui a donné l'ordre final, alors elle aura de la valeur ».

Cet énième rebondissement aura au moins permis de remettre en avant « l'héritage » de Malcolm X, plus important que jamais sous le second mandat de Donald Trump, « ennemi implacable » de la communauté noire, affirme l'historien.

« Cela va inciter les Afro-Américains à se serrer les coudes », anticipe Abdur-Rahman Muhammad. « En résumé, la communauté noire doit revenir au message de Malcolm : lutter. »