PARIS: La mairie de Paris veut trouver 1 000 places d'hébergement d'urgence supplémentaires d'ici au printemps pour les mettre à disposition de l'Etat et des associations qu'il finance, dans un contexte de crise sociale et de recrudescence d'arrivée de migrants dans la capitale.
La "situation est dramatique dans notre ville" avec une "augmentation très importante du nombre de personnes à la rue", a déclaré à la presse la maire PS Anne Hidalgo, lors d'une visite d'un centre d'accueil de jour et d'hébergement d'urgence géré par Emmaüs Solidarité.
Situé en plein cœur de Paris, ce centre, qui accueille en moyenne une centaine de personnes par jour, a été racheté en 2019 à Enedis par la mairie, qui compte y installer des logements sociaux.
Les 1 000 places promises viendront s'ajouter aux 6 300 existantes dans le parc immobilier de la Ville, tandis que l'Etat offre 20 000 places, 30 000 si l'on inclut les hôtels sociaux, a indiqué l'entourage de l'édile.
Environ 600 places ont déjà été identifiées et ouvriront pendant l'hiver après des travaux d'aménagement, a précisé cette même source.
Parmi les 600 places déjà assurées, l'aménagement de l'ancien siège de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), avenue Victoria en face l'Hôtel de Ville, permettra de créer 270 lits, en attendant là aussi un programme de logements sociaux.
Anne Hidalgo, ex-candidate socialiste à la présidentielle, a fustigé l'action du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en réclamant des "régularisations plutôt que de la chasse aux personnes immigrées".
La mairie demande à l'Etat de mobiliser des sites, par exemple hospitaliers ou de la SNCF, pour faire face aux "flux quotidiens d'arrivée" de migrants dans le cadre d'une "répartition nationale".
Mi-novembre, un campement de près d'un millier d'exilés, essentiellement des Afghans, situé sous le métro aérien du nord de Paris avait été évacué. Mais il s'y trouve de nouveau "500 ou 600 personnes" et celles-ci "continuent d'arriver", selon l'entourage d'Anne Hidalgo.
Vendredi, plus de 200 adolescents à la rue et militants associatifs, selon l'association Utopia56, se sont installés dans des tentes face au Conseil d'Etat, sur la place située entre le Louvre et le Palais-Royal, pour réclamer des "solutions d'hébergement" à la "crise humanitaire" en périphérie de Paris.