SYDNEY: La Première ministre finlandaise Sanna Marin a dressé vendredi un bilan "très honnête" des capacités de l'Europe à l'aune de la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine, déclarant sans ambages qu'elle n'est "pas assez forte" pour tenir seule tête à Moscou.
En visite en Australie, la dirigeante du pays candidat à l'adhésion à l'Otan a souligné que l'invasion et l'occupation de l'Ukraine voisine par la Russie ont révélé les faiblesses et les erreurs stratégiques de l'Europe face Moscou.
"Je dois être très honnête (....) avec vous, l'Europe n'est pas assez forte en ce moment, nous serions en difficulté sans les Etats-Unis", a-t-elle pointé auprès du Lowy Institute, un groupe de réflexion basé à Sydney.
L'Italie va continuer de fournir des armes à l'Ukraine en 2023
Le nouveau gouvernement italien d'extrême droite a émis jeudi un décret qui entérine la poursuite de la fourniture d'armes à l'Ukraine en 2023, dans la continuité de la politique de la précédente administration.
Le décret prolonge jusqu'au 31 décembre 2023 l'autorisation de "transfert de moyens, matériels et équipements militaires aux autorités gouvernementales de l'Ukraine", selon un communiqué.
Depuis qu'elle a pris ses fonctions en octobre, la Première ministre Giorgia Meloni, dirigeante du parti post-fasciste Fratelli d'Italia, a réitéré son soutien à Kiev et l'importance de l'Alliance atlantique.
Dans son premier discours devant le Parlement, elle a promis de "continuer à être un partenaire fiable de l'Otan dans le soutien à l'Ukraine".
Son prédécesseur Mario Draghi était un soutien déterminé de l'Ukraine, mais la question des livraisons d'armes à Kiev a divisé le Mouvement 5 étoiles membre de la coalition au pouvoir, provoquant sa chute et de nouvelles élections qui ont amené Mme Meloni au gouvernement.
Le Parlement italien a désormais 60 jours pour transformer le décret en loi.
En dépit des efforts de Mme Meloni pour rassurer les alliés occidentaux sur le soutien de l'Italie à la politique de l'UE et de l'Otan sur l'Ukraine, notamment concernant les sanctions, les liens étroits de deux de ses partenaires de coalition avec Moscou ont suscité des interrogations.
Matteo Salvini, et son parti La Ligue, tout comme l'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi, chef de Forza Italia, ont affiché de longue date de bonnes relations avec le Kremlin.
Mme Marin a insisté sur le fait que l'Ukraine devait être aidée par "tous les moyens", ajoutant que les Etats-Unis ont joué un rôle central dans l'approvisionnement de Kiev en armes, en moyens financiers et en aide humanitaire nécessaires pour freiner l'avancée de la Russie.
"Nous devons nous assurer que nous renforçons également ces capacités en matière de défense européenne, d'industrie de défense européenne et que nous pouvons faire face à différents types de situations", a-t-elle préconisé.
La Finlande a obtenu son indépendance de la Russie il y a près de 105 ans et, bien que largement sous-armée, a infligé de lourdes pertes à l'armée soviétique qui l'envahissait peu de temps après.
La cheffe du gouvernement finlandais a critiqué les politiques de l'Union européenne qui mettent l'accent sur l'importance de l'engagement avec Vladimir Poutine et a déclaré que le bloc aurait dû écouter les Etats membres qui faisaient partie de l'Union soviétique jusqu'à son effondrement.
Depuis leur adhésion à l'Union européenne en 2004, des nations comme l'Estonie et la Pologne ont exhorté les autres membres de l'UE à adopter une ligne plus dure à l'égard de M. Poutine, une position tempérée par la France, l'Allemagne, l'Italie et la Grèce, qui sont favorables à des liens économiques plus étroits avec Moscou.
"Pendant longtemps, l'Europe a construit une stratégie vis-à-vis de la Russie pour resserrer nos liens économiques, pour acheter de l'énergie à la Russie... nous pensions que cela empêcherait une guerre", mais cette approche s'est révélée "totalement mauvaise", a critiqué Mme Marin.
"Ils ne se soucient pas des liens économiques, ils ne se soucient pas des sanctions. Ils ne se soucient de rien de tout cela".