Amsterdam: la justice soutient les squatters occupant la propriété d'un magnat russe

Rue du centre d’Amsterdam (AFP)
Rue du centre d’Amsterdam (AFP)
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Publié le Dimanche 27 novembre 2022

Amsterdam: la justice soutient les squatters occupant la propriété d'un magnat russe

  • Sur une feuille de papier accrochée près de l'entrée, les squatters se présentent comme un groupe de jeunes affectés par la crise du logement aux Pays-Bas
  • Le tribunal a jugé peu plausible que le lieu soit occupé à terme par le Russe «dans un futur proche», et estimé crédible la défense des squatters

AMSTERDAM : L'élégante bâtisse surplombant l'emblématique Vondelpark d'Amsterdam détonne dans le quartier, avec ses immenses bannières anti-guerre: depuis le mois dernier, un groupe de squatters occupe le luxueux immeuble de cinq étages appartenant à Arkadi Voloj, le cofondateur sanctionné du «Google russe» Yandex.

Un tribunal les a autorisés la semaine dernière à y rester, après qu'ils aient fait valoir que la maison en rénovation était actuellement vide et destinée à la location ou à la vente, en violation des sanctions de l'UE.

«Sans les sanctions, les squatters auraient certainement perdu», a déclaré à l'AFP l'une de leurs avocates, Heleen over de Linden. «Donc, c'est un cas très spécial», mais qui pourrait faire jurisprudence ailleurs, ajoute-t-elle.

Les squatters ont fait passer leur message très clairement au reste du monde avec trois banderoles.

«Yandex + FSB = coeur», est-il écrit sur la première, faisant référence à la relation étroite entre la société de Voloj et le service de sécurité russe. Sur la deuxième et troisième banderoles, on lit: «contre la guerre», «et le capitalisme».

L'AFP s'est vu jeudi refuser l'accès au bâtiment par une jeune femme, qui a renvoyé à un communiqué publié mercredi sur le site web «Anarchist Federation».

«NOUS AVONS GAGNE [sic]», déclarent les squatters, saluant une victoire «pour l'ensemble du mouvement des squatters et pour tous ceux qui aiment voir les milliardaires (russes) se faire confisquer leurs biens».

- «Belle ville d'Amsterdam» -

Sur une feuille de papier accrochée près de l'entrée, les squatters se présentent comme un groupe de jeunes affectés par la crise du logement aux Pays-Bas.

La note explique qu'ils occupent la propriété d'Arkadi Voloj, Russe sanctionné et âgé de 58 ans, et que le bâtiment sera vide un certain temps.

M. Voloj a démissionné début juin de la direction de Yandex après avoir été sanctionné à titre individuel. L'UE a déclaré qu'il «soutenait, matériellement ou financièrement» le gouvernement russe dans sa guerre contre l'Ukraine.

Le squat est un crime selon la loi néerlandaise depuis 2010, mais «le droit au respect de son domicile est un droit de l'homme», «qui peut faire obstacle à l'expulsion», a expliqué Juanita van Lunen, qui a également défendu les squatters. Et en cas de demande d'expulsion, si une vacance injustifiée menace, l'intérêt des riverains est déterminant, a-t-elle ajouté à l'AFP.

L'avocat de Paraseven, société enregistrée dans les Îles Vierges britanniques et propriétaire officielle des lieux, a lancé une action en justice contre les squatters fin octobre, demandant à ce qu'ils soient expulsés.

Il a affirmé que le logement situé sur la Vossiusstraat, à proximité des musées les plus célèbres d'Amsterdam, devait être mis à disposition de M. Voloj ainsi que de sa femme, ses six enfants et deux petits-enfants.

Les sanctions de l'UE permettent aux personnes sous sanctions d'utiliser leurs biens à des fins personnelles, même si Voloj lui-même fait l'objet d'un gel des avoirs et d'une interdiction de voyager.

«Occasionnellement, ils resteront là-bas pour profiter de la belle ville d'Amsterdam», a déclaré l'avocat, selon le jugement.

- Six baignoires -

Les squatters ont affirmé que l'élégante habitation en rénovation s'élevant sur cinq étages a été divisée en trois appartements, probablement destinés à être vendus ou loués.

«Pourquoi y a-t-il SIX baignoires ? Pourquoi chaque étage a-t-il ses propres serrures ?», ont ajouté les squatters dans leur déclaration.

Le tribunal a jugé peu plausible que le lieu soit occupé à terme par le Russe «dans un futur proche», et estimé crédible la défense des squatters.

«La location ou la vente ne sont pas autorisées en vertu des sanctions», ajoute le tribunal, qui a jugé «probable» que «la rénovation entraînera une augmentation considérable de la valeur de l'habitation».

Le procès ira en appel, mais Heleen over de Linden «n'est pas inquiète», dit-elle.

Les squatters promettent quant à eux d'utiliser les lieux pour organiser des événements en faveur de ceux qui s'opposent à la guerre et des «laissés pour compte» - «que ce soit par le déplacement à cause de la guerre ou le capitalisme».


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.