MEXICO : Les émissaires du président vénézuélien Nicolas Maduro veulent "signer un large accord social" avec l'opposition, ont-ils déclaré vendredi à leur arrivée à Mexico pour la reprise samedi du dialogue inter-vénézuélien, suivi de près par les Etats-Unis, la France, la Norvège et la Colombie.
La délégation du pouvoir en place à Caracas veut "remplir son rôle dans la défense de la paix", a déclaré son négociateur en chef Jorge Rodriguez, président de l'Assemblée nationale.
Suspendues depuis 15 mois, les négociations doivent avoir lieu samedi dans un hôtel de Mexico. La presse a été invitée à 7h30 (12h30 GMT), a indiqué le gouvernement mexicain, rappelant que le dialogue est facilité par la Norvège.
Du côté des Etats-Unis, le secrétaire d'Etat adjoint chargé de l'hémisphère ouest, Brian Nichols, a souhaité que le pouvoir et l'opposition s'entendent pour remédier aux "défis humanitaires" et garantir des "élections libres et justes".
Le président français Emmanuel Macron, qui s'est impliqué dans la reprise des pourparlers, a salué une "excellente nouvelle", offrant son soutien pour obtenir des "résultats concrets".
La reprise du dialogue a été annoncée par le président de gauche colombien Gustavo Petro, qui a renoué avec Caracas après son arrivée au pouvoir cette année.
Des négociations ont aussi repris lundi dans la capitale vénézuélienne entre le gouvernement colombien et la guérilla de l'Armée de libération nationale (ELN). Les Etats-Unis ont été invités à se joindre à ces négociations par Bogota et l'ELN, et Mexico a annoncé sa participation en tant que "pays garant".
Au Venezuela, le président Maduro exige la levée des sanctions économiques américaines qui frappent son pays, notamment de l'embargo sur les exportations de pétrole.
En mai, Washington avait allégé certaines mesures prises contre Caracas, après l'invasion russe en Ukraine et des sanctions pour isoler Moscou.
Pour sa part, l'opposition vénézuélienne réclame des solutions à la "crise humanitaire", "le respect des droits humains", et des garanties pour des "élections libres et observables", a indiqué jeudi un communiqué de la Plateforme unitaire.
Il n'y a pas de consensus sur ces élections qui devraient avoir lieu en 2024, d'après une source proche du dossier consultée par l'AFP.
L'opposition accuse M. Maduro d'avoir été réélu en 2018 de manière frauduleuse.
Sept millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays en raison de la crise politique et économique, notamment depuis la mort de Hugo Chavez en 2013.
La pauvreté touche huit personnes sur dix au Venezuela, d'après l'enquête nationale Encovi sur les conditions de vie publiée au début du mois.
Le dialogue s'est ouvert en août 2021 à Mexico, après des tentatives qui ont tourné court en 2018 et 2019.
Nicolas Maduro a suspendu les pourparlers deux mois plus tard, après l'extradition aux Etats-Unis d'Alex Saab, un homme d'affaires vénézuélien proche du pouvoir poursuivi pour blanchiment de capitaux.