L'écosystème unique du désert d'Atacama menacé par les déchets du monde

L'avocate Paulina Silva montre des vêtements jetés dans le désert, dans le secteur La Pampa de l'Alto Hospicio, à environ 10 km à l'est de la ville d'Iquique, au Chili, le 11 novembre 2022. (Photo : Martin Bernetti / AFP)
L'avocate Paulina Silva montre des vêtements jetés dans le désert, dans le secteur La Pampa de l'Alto Hospicio, à environ 10 km à l'est de la ville d'Iquique, au Chili, le 11 novembre 2022. (Photo : Martin Bernetti / AFP)
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Publié le Vendredi 25 novembre 2022

L'écosystème unique du désert d'Atacama menacé par les déchets du monde

  • Des tonnes de vêtements jonchent les flancs des collines arides entourant la municipalité d'Alto Hospicio, dans la région de Tarapaca, à quelque 1.800 km au nord de Santiago
  • Selon les douanes chiliennes, en 2021, quelque 46.285 tonnes de vêtements usagés sont entrées au Chili

IQUIQUE : Le désert d'Atacama, dans le nord du Chili, est le réceptacle de tonnes de vêtements usagés, mais aussi de voitures et pneumatiques en fin de vie provenant du monde entier, une menace pour son écosystème unique.

Des tonnes de vêtements jonchent les flancs des collines arides entourant la municipalité d'Alto Hospicio, dans la région de Tarapaca, à quelque 1.800 km au nord de Santiago.

Dans la ville voisine d'Iquique, ce sont des milliers de voitures désossées provenant des Etats-Unis, du Japon ou de Corée qui s'entassent, tandis que dans d'autres zones de ce désert de plus de 100.000 km2, le paysage est défiguré par des centaines de pneus.

Le Chili s'est spécialisé depuis plus de quarante ans dans le commerce de vêtements d'occasion, entre habits jetés par les consommateurs, déstockages et bonnes oeuvres provenant du monde entier.

Selon les douanes chiliennes, en 2021, quelque 46.285 tonnes de vêtements usagés sont entrées dans le pays.

Les vêtements, tout comme les voitures, entrent par la zone franche du port d'Iquique. Ils sont destinés au marché de l'occasion chilien ou à celui d'autres pays latino-américains.

La plupart des voitures sont, elles, réexportées vers le Pérou, la Bolivie ou le Paraguay. Cependant, beaucoup terminent dans les rues d'Iquique ou sur les flancs des collines environnantes.

Plus de la moitié des vêtements et chaussures produits, à bas coûts et à la chaîne, en Asie pour l'essentiel, finissent eux éparpillés dans le désert du fait de l'engorgement du circuit.

Régulièrement, ces décharges sauvages sont incendiées afin d'en réduire les nuisances, provoquant cependant des épais nuages de fumées toxiques.

«Ces incendies sont très toxiques, car ce qui en émane est du plastique brulé», souligne auprès de l'AFP Paulín Silva, une avocate qui en mars a déposé une plainte contre l'Etat chilien auprès d'un tribunal dédié aux questions environnementales.

- «Risque environnemental» -

Originaire d'Iquique, Me Silva dénonce notamment la passivité de l'Etat face à ces décharges qui, assure-t-elle, constituent «un risque environnemental» et «un danger pour la santé humaine».

«Ce sont les gens sans scrupules du monde entier qui viennent déverser leurs déchets ici», peste auprès de l'AFP Patricio Ferreira, le maire d'Alto Hospicio, l'une des villes les plus pauvres du Chili.

«Nous avons nettoyé une fois et ils nous polluent dans un autre secteur», se plaint-il, se disant démuni face au problème. «Nous nous sentons abandonnés. Nous avons le sentiment que notre terre est sacrifiée», s'indigne-t-il.

Bien que considéré comme l'un des déserts les plus secs au monde --avec des précipitations qui n'atteignent pas les 20 millimètres par an dans certaines zones--, l'Atacama abrite un écosystème unique.

Dans sa partie la plus aride, près de la ville côtière d'Antofagasta, les scientifiques, dont la biologiste chilienne Cristina Dorador, ont découvert des formes de vie extrêmes: des micro-organismes capables de vivre quasiment sans eau ni nutriments malgré un rayonnement solaire extrême.

Ces micro-organismes pourraient détenir les secrets de l'évolution et de la survie sur terre, mais aussi sur d'autres planètes, estiment-ils.

- Un écosystème «très fragile» -

Dans certaines zones proches de la côte, la brume permet à la végétation et aux animaux vertébrés de se développer, explique Pablo Guerrero, professeur de botanique à l'université de Concepcion, et chercheur à l'Institut d'écologie et de biodiversité (IEB).

«L'existence de vie dans ces lieux est, en quelque sorte, un événement fortuit», indique-t-il, estimant qu'il s'agit d'une région où l'écosystème est «très fragile». «Toute modification ou diminution du régime des précipitations et de la brume a immédiatement des conséquences sur les espèces qui y vivent».

Des dizaines d'espèces de fleurs aux dominantes mauves fleurissent ainsi lorsque les précipitations sont supérieures à la moyenne. Leur graines, enfouies sous le sable, peuvent survivre pendant des décennies en attendant un minimum d'eau pour germer, puis fleurir.

En raison du changement climatique, mais aussi de la pollution et de l'avancée des villes, certaines espèces de cactus ont cependant disparu.

«Il y a des espèces de cactus qui sont considérées comme éteintes. Malheureusement, c'est un phénomène que l'on constate à grande échelle et avec une détérioration systématique ces dernières années», assure M. Guerrero.

La grande majorité des gens voient le désert d'Atacama comme de simples «collines dénudées» où le «lieu d'exploitations minières», regrette Carmen Serrano, présidente de l'organisation environnementale «Raices Endémicas».

Cette vaste étendue, tantôt rocailleuse, tantôt sablonneuse, abrite les plus grandes mines de cuivre au monde, ainsi que des mines de lithium, deux activités très gourmandes en eaux souterraines.


Meta accepte de payer 25 millions de dollars à Trump après sa plainte sur la suspension de ses comptes

Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
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  • Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram
  • Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021

WASHINGTON: Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram, a annoncé mercredi à l'AFP un porte-parole du groupe.

Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021, lors de son premier mandat, pour avoir encouragé ses partisans lors de l'assaut du Capitole à Washington la veille.

Le Wall Street Journal a été le premier à faire état de cet accord, dont un porte-parole de Meta a ensuite confirmé la teneur à l'AFP.

La décision sans précédent de Meta avait été imitée à l'époque par la plupart des réseaux sociaux grand public, dont Twitter.

Meta avait annoncé deux ans plus tard mettre fin à la suspension des comptes de Donald Trump.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, le républicain a beaucoup misé sur les magnats de la technologie, oubliant sa rancune à l'égard de Mark Zuckerberg, qui a assisté à sa cérémonie d'ouverture.

Le patron du groupe californien a multiplié les annonces ce mois-ci pour aligner sa société avec la nouvelle administration américaine.

Il a nommé plusieurs alliés du président à des postes clefs et mis fin à des programmes (anti-désinformation, pro-diversité, pro-modération des contenus) très critiqués par les conservateurs.


Suède: l'homme ayant brûlé des exemplaires du Coran en 2023 tué par balles

Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
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  • Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi
  • Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées

STOCKHOLM: Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi.

Un tribunal de Stockholm devait rendre son jugement jeudi sur les accusations d'incitation à la haine portées contre lui. Il a indiqué avoir reporté sa décision au 3 février "suite à la confirmation du décès de M. Momika".

La police a expliqué avoir été appelée pour des tirs mercredi soir dans un immeuble d'habitation à Sodertälje, à 40 km au sud-ouest de Stockholm, où vivait cet Irakien de confession chrétienne.

A son arrivée dans l'immeuble, elle a trouvé "un homme touché par balles qui a été emmené à l'hôpital", avant d'indiquer plus tard qu'il était mort, sans citer son nom.

Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées.

"Je peux confirmer que nous enquêtons sur le meurtre de Salwan Momika", a dit de son côté le procureur Rasmus Öman à l'AFP.

"Nous n'en sommes qu'au stade initial, cela ne fait même pas 24 heures. Il y a donc beaucoup d'informations à recueillir. Cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans cette affaire ont été arrêtées", a-t-il ajouté.

Selon plusieurs médias, Momika était en direct sur les réseaux sociaux et son meurtre a peut-être été filmé. Le quotidien Aftonbladet affirme que le meurtrier a pu s'infiltrer dans l'immeuble par le toit.

En août, Momika, ainsi qu'un autre homme, Salwan Najem, ont été renvoyés en jugement pour "agitation contre un groupe ethnique" à quatre reprises au cours de l'été 2023.

Selon l'acte d'accusation, le duo a profané le Coran, y compris en le brûlant tout en faisant des remarques désobligeantes sur les musulmans, notamment une fois à l'extérieur d'une mosquée de Stockholm.

"Je suis le prochain sur la liste", a dit Salwan Najem sur X après la mort de Momika.

-Permis de séjour révoqué-

En mars 2023, Momika s'était rendu en Norvège après la révocation de son permis de séjour suédois mais il avait été expulsé du pays et était revenu en Suède.

L'agence suédoise des Migrations avait révoqué le permis de séjour de Momika, disant qu'il leur avait fourni de fausses informations lors de sa demande d'asile. Un permis temporaire lui avait cependant été octroyé, faute de pouvoir le renvoyer en Irak.

Les relations entre la Suède et plusieurs pays du Moyen-Orient se sont déteriorées à l'été 2003 en raison des actes de profanation du Coran perpétrés par les deux hommes.

En juillet 2023, des manifestants irakiens ont pris d'assaut l'ambassade de Suède à Bagdad à deux reprises, déclenchant la seconde fois des incendies dans l'enceinte de la représentation diplomatique.

En août de la même année, le service de renseignement suédois Sapo avait relevé son niveau de menace à quatre sur une échelle de cinq, les profanations du Coran ayant fait du pays une "cible prioritaire".

Le gouvernement suédois a condamné ces profanations tout en rappelant que la liberté d'expression et de réunion était protégée par la Constitution.

En octobre 2023, un tribunal suédois a reconnu un homme coupable d'incitation à la haine pour avoir brûlé le Coran en 2020, première condamnation de ce type.

Auparavant, la justice estimait qu'un tel geste était protégé par la liberté d'expression mais depuis lors, il peut également être considéré comme une "agitation contre un groupe ethnique".

Le meurtre de Momika intervient en pleine vague de violence en Suède, marquée par une recrudescence d'attaques à l'explosif. Plus de 30 attaques à l'engin explosif ont été commises depuis le début de l'année, liées selon la police à des tentatives d'extorsion et d'intimidation.


Un avion avec 64 personnes et un hélicoptère s'écrasent dans un fleuve à Washington

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
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  • Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain
  • Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens

WASHINGTON: Un avion d'American Airlines avec 64 personnes à bord et un hélicoptère militaire se sont écrasés mercredi soir dans le fleuve Potomac après une collision au-dessus de Washington, déclenchant une opération de recherches "extrêmement difficiles".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain.

Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens, pour ne pas se trouver dans la "trajectoire d'approche parfaite" de l'avion.

La capitale fédérale est sans cesse survolée par des avions et hélicoptères à très basse altitude, avec son aéroport Ronald-Reagan au bord du Potomac, fleuve qui sépare la ville de l'Etat de Virginie à l'est.

"Profond chagrin" 

"Les deux appareils sont dans l'eau", a dit lors d'une conférence de presse depuis l'aéroport la maire de Washington Muriel Bowser.

Transportant 60 passagers et quatre membres d'équipage, l'avion appartient à la compagnie PSA, une filiale régionale d'American Airlines.

Son patron, Robert Isom, a exprimé dans une vidéo son "profond chagrin".

La police de Washington a souligné qu'il n'y avait "à ce stade aucune information confirmée sur des victimes".

Une très vaste opération de recherche et de secours avec policiers, pompiers, et garde-côtes est en cours sur les lieux de l'accident, dans les eaux glaciales et boueuses du Potomac, par une nuit noire.

"Les conditions sont extrêmement difficiles" pour les secouristes, dont des plongeurs, a reconnu John Donnelly, chef des pompiers de la ville.

Il a évoqué le "froid", un "vent fort" et de "la glace" sur le Potomac, les températures ayant chuté fin janvier jusqu'à -12°C.

Le Washington Post a évoqué plusieurs personnes sorties de l'eau sans que l'on sache si elles étaient vivantes ou décédées.

Depuis l'accident, des hélicoptères survolent le fleuve, balayant les eaux avec des faisceaux lumineux. Autour de l'aéroport, des dizaines de gyrophares sont visibles depuis les rives du Potomac, à Washington et en Virginie, selon des journalistes de l'AFP.

On voit aussi dans la nuit des dizaines de camions de pompiers dont certains avec des remorques tirant des canots pneumatiques à proximité de l'aéroport, dont les pistes sont au bord du fleuve.

"Lumière jaune très brillante" 

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie.

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a donné les premiers éléments sur les deux appareils impliqués dans l'accident: un avion du constructeur Bombardier exploité par PSA "entré en collision à altitude moyenne" avec un hélicoptère Sikorsky H-60 au moment de l'approche pour atterrir à l'aéroport Ronald-Reagan.

L'avion venait de Wichita, au Kansas, et devait atterrir à Washington à 21H00 (02H00 GMT jeudi).

Un responsable du Pentagone a précisé que trois militaires étaient à bord de l'hélicoptère et une porte-parole de l'armée a confirmé que l'appareil effectuait "un vol d'entraînement", selon un message relayé sur les réseaux sociaux par le nouveau ministre de la Défense Pete Hegseth.

Evoquant un "incident aérien" sur son compte X, l'aéroport Ronald-Reagan a annoncé avoir "suspendu" tous les décollages et atterrissages jusqu'au moins jeudi matin.

Tout près de l'accident de mercredi soir, un Boeing 737-222 d'Air Florida avait percuté un pont enjambant le Potomac pendant une tempête de neige et s'y était abîmé, le 13 janvier 1982. L'accident avait fait 78 morts, dont quatre automobilistes qui se trouvaient sur le pont.