PARIS: Rétablir le dialogue avec les supporters, établir des "contrats" avec eux: l'universitaire Alain Bauer a rendu mercredi à la Ligue de football professionnel (LFP) son rapport concernant la sécurité dans les stades de Ligue 1 et Ligue 2.
Professeur au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), Alain Bauer avait été chargé de cette mission au terme de la saison 2021-2022 de football, particulièrement tumultueuse en tribunes entre jets de projectiles, craquages de fumigènes ou envahissements de terrain, jusqu'aux ratés organisationnels de la finale de la Ligue des champions le 28 mai au Stade de France.
Comme dévoilé à l'AFP en septembre, et après avoir consulté les "clubs, des autorités publiques, des commissions de la LFP et des acteurs du football", il préconise d'établir des "contrats" avec les supporters, mais aussi d'instaurer un dialogue avec eux "en responsabilisant les animateurs" concernant l'usage des fumigènes par exemple.
Selon lui, "les supporters ne sont pas des adversaires. Ils doivent devenir de véritables partenaires".
Son travail porte également sur les risques qui entourent chaque rencontre de football. À ce sujet, il préconise "une hiérarchisation des mesures locales selon des analyses de risques partagées".
En outre, dans l'équilibre entre sanctions collectives (huis clos, retraits de points, etc.) et sanctions individuelles, l'universitaire recommande de "rompre l'anonymat des voyous pour permettre aux supporters de jouer pleinement leur rôle de supporters".
"L'objectif partagé notamment par les clubs doit être de rééquilibrer les sanctions individuelles et les sanctions collectives, écrit-il. Afin de garantir l'application ciblée des sanctions individuelles, il n'y a pas d'autre solution que de travailler à résoudre l'anonymat des hooligans et des voyous. L'exigence portant sur l'organisateur et le propriétaire du stade sera qu'il maîtrise qui participe à l'événement dans le stade."
Vincent Labrune, président de la LFP, a approuvé cette proposition, soulignant "l'absolue nécessité de renforcer le travail d'identification des délinquants".
"Il faut rompre l'anonymat des voyous, a-t-il abondé. C'est la seule voie possible pour se tourner vers des sanctions individuelles plutôt que des sanctions collectives."
La LFP ajoute qu'"il appartiendra désormais aux parties prenantes d'étudier la mise en œuvre de ces propositions".