ATHENES: Le gouvernement grec a présenté lundi au Parlement un projet de budget "historique" pour 2023 puisqu'il sera le premier sans la tutelle des créanciers du pays depuis 12 ans, s'est félicité le ministre des Finances.
La Grèce, qui est sortie des plans d'aide financière en 2018, restait toujours sous une surveillance renforcée de ses créanciers, l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI), qui suivaient de près la mise en place des réformes promises et les finances du pays.
Cette surveillance a pris officiellement fin en août.
"C'est un budget historique", qui "marque le retour du pays à la normalité européenne", a déclaré le ministre Christos Staïkouras dimanche à l'agence de presse grecque, Ana.
Ce projet de budget est toutefois marqué par les fortes turbulences qui secouent l'économie mondiale, en raison notamment de la guerre en Ukraine et de la flambée des prix de l'énergie.
La croissance grecque doit ainsi atteindre 1,8% du PIB l'an prochain, une révision à la baisse par rapport à l'avant projet du budget publié début octobre qui misait sur 2,1%.
"Il est clair que les risques concernant les prévisions macroéconomiques à la fois au niveau national et mondial pour 2023, sont élevés et sont principalement liés aux défis géopolitiques", a indiqué Christos Staïkouras au Parlement, mettant en avant "l'évolution de la guerre en Ukraine", "les conditions d'approvisionnement en gaz de l'Europe" ou encore "la politique monétaire européenne".
Le gouvernement table néanmoins sur un ralentissement de l'inflation à 5% en 2023 contre environ 10% prévu par la Commission européenne pour 2022.
Le chômage, l'un des plus élevés de la zone euro, devrait atteindre 12,6% l'an prochain, en très légère baisse par rapport à 2022 (12,7%).
Le déficit public devrait s'élever à 1,6% du PIB en 2022 alors qu'en 2023, le pays prévoit un excédent de 0,7%.
Quant à la dette publique, le fardeau du pays après les prêts internationaux successifs de la dernière décennie, elle devrait reculer considérablement passant de 194,5% du PIB l'année dernière à 168,9% en 2022, et 159,3% en 2023.
En revanche, le projet de budget révise à la hausse le PIB pour 2022, à +5,6% (contre 5,3% initialement) tiré par l'industrie du tourisme après la stagnation des deux dernières années due à la pandémie du coronavirus.