RIYAD: Les pays aux économies sous-développées ne reçoivent pas le soutien promis dans le cadre de l’accord de Paris, car les pays les plus riches ne tiennent pas leurs promesses, déclare le président du Centre d’études et de recherches sur le pétrole du roi Abdallah (Kapsarc).
S’exprimant lors d’une discussion avec l'Institute of Energy Economics au Japon (IEEJ), en marge de la Conférence des nations unies sur les changements climatiques (COP27) à Charm el-Cheikh, en Égypte, Fahad Alajlan a insisté sur le besoin crucial de financement climatique pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris.
L’accord de Paris, un traité international juridiquement contraignant sur le changement climatique et les objectifs de zéro émission nette, signé lors de la COP21 en 2015, témoigne de l’engagement des pays aux économies développées de mobiliser 100 milliards de dollars (1 dollar = 0,96 euro) chaque année jusqu’en 2020 pour aider à la transition énergétique en vue d’atténuer le réchauffement climatique. Cet engagement, souligne M. Alajlan, n’a pas été tenu.
«Nous devons reconnaître que nous n’avons pas tenu nos engagements et qu’il faudrait fournir plus d’efforts dans le domaine du financement climatique. C’est vital», précise-t-il en faisant part de la position du Kapsarc en tant que groupe de réflexion consultatif dans le domaine de l’économie énergétique mondiale et de la durabilité, fournissant des services de conseil au secteur énergétique saoudien.
Mettant l’accent sur l’importance des capitaux privés, Fahad Alajlan affirme que les banques multilatérales de développement et les donateurs avaient un rôle essentiel à jouer en réduisant les risques des projets énergétiques et d’infrastructure par le biais de prises de participation pour attirer les investisseurs institutionnels.
M. Alajlan précise que la transformation énergétique offre des possibilités rapides d’investissement dans les infrastructures et l’énergie et que les cadres de l’économie circulaire à faible émission de carbone réduisent considérablement le besoin de nouveaux investissements et de nouvelles infrastructures.
L’économie circulaire à faible émission de carbone préconise la réduction, le recyclage et la réutilisation des émissions de carbone dans les processus industriels, qui sont des objectifs désormais familiers et acceptés dans le monde entier comme moyen d’atténuer les émissions nocives.
Lors de la COP27, le Kapsarc a lancé la deuxième édition de l’Indice de l’économie circulaire à faible émission de carbone, un outil permettant de comparer les diverses méthodes et technologies déployées par soixante-quatre pays pour réduire leurs émissions de CO2.
Cet indice couvre 90 % de l’économie mondiale et des émissions de carbone, selon un communiqué publié par le groupe de réflexion.
Dans l’édition de 2022, la Norvège, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suisse sont en tête de l’indice, alors qu’au bas de la liste figurent cinq pays d’Afrique subsaharienne.
L’écart entre les pays les plus performants et les moins performants est considérable, ce qui indique que les pays les moins performants auront besoin d’un soutien important pour pouvoir réussir la transition vers une économie circulaire à faible émission de carbone.
En ce qui concerne la performance, de nombreux pays n’ont toujours pas déployé certaines des technologies les plus importantes qui sont nécessaires afin de parvenir à une circularité complète du carbone.
Par rapport à l’indice de l’année dernière, cinquante-sept pays ont amélioré leurs scores totaux en 2022, tandis que sept autres ont vu leurs scores se détériorer.
Se joignant à la discussion entre le Kapsarc et l’IEEJ, qui visait à mettre en évidence le rôle de la finance dans la réalisation de la transition énergétique zéro émission du point de vue asiatique, le président de l’IEEJ, Tatsuya Terazawa, a déclaré que l’événement s’inscrivait dans le prolongement d’un protocole d’accord que son organisation a signé avec le Kapsarc en août pour promouvoir la coopération et les activités de recherche dans plusieurs domaines.
L’IEEJ est un groupe de réflexion qui se concentre sur les questions énergétiques, économiques et environnementales, ainsi que sur la géopolitique du Moyen-Orient.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com