Nucléaire: l'Iran cible d'une nouvelle résolution à l'AIEA

Faute d'avancées ces derniers mois, les Etats-Unis et l'E3 (Royaume-Uni, France et Allemagne) ont décidé d'accentuer la pression. (Photo, AFP)
Faute d'avancées ces derniers mois, les Etats-Unis et l'E3 (Royaume-Uni, France et Allemagne) ont décidé d'accentuer la pression. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 17 novembre 2022

Nucléaire: l'Iran cible d'une nouvelle résolution à l'AIEA

Faute d'avancées ces derniers mois, les Etats-Unis et l'E3 (Royaume-Uni, France et Allemagne) ont décidé d'accentuer la pression. (Photo, AFP)
  • Le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a adopté une résolution critique à l'égard de Téhéran avec 26 voix sur 35, selon plusieurs diplomates
  • Le Conseil «exprime sa profonde inquiétude» face à ce problème qui reste non résolu «du fait d'une coopération insuffisante de l'Iran»

VIENNE: L'Iran a fait l'objet mercredi d'un nouveau rappel à l'ordre pour son manque de coopération dans le dossier nucléaire, sur fond d'impasse des pourparlers pour relancer l'accord de 2015 visant à l'empêcher de se doter de la bombe atomique.

Le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a adopté une résolution critique à l'égard de Téhéran avec 26 voix sur 35, selon plusieurs diplomates interrogés par l'AFP.

Seules la Russie et la Chine ont voté contre, tandis que cinq pays se sont abstenus. Deux étaient absents.

C'est la deuxième résolution cette année, après celle de juin. Le motif de discorde est le même: l'absence de réponses "techniquement crédibles" concernant des traces d'uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés.

Faute d'avancées ces derniers mois, les Etats-Unis et l'E3 (Royaume-Uni, France et Allemagne) ont décidé d'accentuer la pression.

Selon le texte consulté par l'AFP, le Conseil "exprime sa profonde inquiétude" face à ce problème qui reste non résolu "du fait d'une coopération insuffisante de l'Iran".

Il "juge essentiel et urgent" que Téhéran fournisse sans délai "des explications" sur la présence des particules d'uranium, ainsi que "l'accès aux sites et au matériel", pour "permettre la collecte d'échantillons".

«Action contre-productive»

D'une portée symbolique à ce stade, la résolution peut être le prélude à une transmission du contentieux au Conseil de sécurité de l'ONU, habilité à prendre des sanctions.

Une option évoquée pendant la réunion par l'ambassadrice américaine Laura S.H. Holgate. "L'Iran doit savoir que s'il échoue à coopérer pour résoudre ces questions, le Conseil devra prendre d'autres actions", a-t-elle dit.

Téhéran a aussitôt dénoncé la résolution, estimant qu'elle "n'aura aucun résultat" et pourrait "affecter la coopération" du pays avec l'AIEA.

"Nous attendons de l'Agence qu'elle adopte une approche indépendante, impartiale et professionnelle, sans se laisser influencée par les objectifs politiques de certains pays", a réagi Mohsen Naziri-Asl, représentant permanent de l'Iran auprès de l'instance onusienne, cité par l'agence officielle Irna.

La Russie, par la voix de son ambassadeur Mikhaïl Oulianov, s'est félicitée sur Twitter d'un soutien moindre que pour la précédente résolution "qui avait recueilli 30 votes". Moscou avait fustigé auparavant "une action contre-productive" qui, si elle aboutit, "aura des conséquences irréversibles".

La République islamique va-t-elle riposter? En juin, elle avait débranché 27 caméras de surveillance de ses activités nucléaires, et continue à développer son programme nucléaire tout en niant vouloir se doter de la bombe atomique.

Echanges quasi-inexistants

Devant le Conseil, les pays de l'E3 ont évoqué une "situation très dangereuse", qui "soulève de sérieux doutes sur la nature du programme nucléaire iranien".

"Aujourd'hui, l'Iran est en mesure de produire la matière fissile nécessaire à une arme nucléaire plus rapidement qu'à aucun autre point de son histoire", explique à l'AFP Henry Rome, chercheur du Washington Institute for Near East Policy.

Selon un récent rapport de l'association américaine Arms Control, il lui faudrait "moins d'une semaine", sachant que d'autres étapes sur un ou deux ans sont ensuite nécessaires pour se doter de la bombe.

La République islamique a toujours nié avoir de telles intentions.

Parallèlement aux infructueuses discussions avec l'AIEA, les négociations entre les grandes puissances et Téhéran pour redonner une vie à l'accord de 2015 limitant le programme nucléaire iranien sont au point mort.

A la suite du retrait des Etats-Unis de l'accord en 2018 et du rétablissement des sanctions américaines qui étouffent son économie, l'Iran s'est progressivement affranchi des restrictions qu'il avait acceptées.

L'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche a permis de relancer le processus, et les espoirs d'un accord avaient été ravivés en août.

Mais depuis, les échanges sont quasi inexistants.

Et les Etats-Unis ont désormais les yeux rivés sur "ce qui se passe en Iran: le mouvement populaire, la répression brutale du régime, les ventes de drones armés à la Russie - une ingérence extraordinairement grave" et la question de "la libération de nos otages", soulignait lundi l'émissaire américain Robert Malley, lors d'une rencontre avec des journalistes à Paris.


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.