Mondial: diminués et sans repères, les Bleus restent-ils favoris ?

N'Golo Kante et Paul Pogba lors des huitièmes de finale de l'UEFA EURO 2020 entre la France et la Suisse à l'Arena National de Bucarest le 28 juin 2021. (Photo, AFP)
N'Golo Kante et Paul Pogba lors des huitièmes de finale de l'UEFA EURO 2020 entre la France et la Suisse à l'Arena National de Bucarest le 28 juin 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 17 novembre 2022

Mondial: diminués et sans repères, les Bleus restent-ils favoris ?

  • Ces dernières semaines, la malédiction des blessures s'est abattue sur les Bleus, qui ont pris mercredi leurs quartiers à Doha
  • Cette situation redessine totalement l'effectif, composé d'uniquement 10 champions du monde en titre, aucun au milieu de terrain

DOHA: Membres du club des favoris, selon nombre d'observateurs et concurrents, les champions du monde français et leurs stars offensives abordent néanmoins le Mondial-2022 sans repères ni certitudes, minés par les blessés... De quoi redéfinir leur statut avant d'entrer en lice mardi contre l'Australie ?

L'hécatombe 

Paul Pogba et N'Golo Kanté absents de longue date, Presnel Kimpembe forfait de dernière minute comme Christopher Nkunku: ces dernières semaines, la malédiction des blessures s'est abattue sur les Bleus, qui ont pris mercredi leurs quartiers à Doha.

Cette situation redessine totalement l'effectif, composé d'uniquement 10 champions du monde en titre, aucun au milieu de terrain. Et la liste définitive présente une équipe rajeunie et en partie inexpérimentée au niveau internationale, avec 12 joueurs comptant chacun moins de 10 sélections.

L'absence de préparation en amont de la compétition n'arrange pas les affaires des jeunes pousses, contraints de s'adapter rapidement. "Il y a de jeunes joueurs qui émergent, s'ils sont là c'est parce qu'ils le méritent. Nul doute qu'ils seront prêts à répondre aux exigences", assure le capitaine Hugo Lloris dans un entretien à l'AFP. "Ils se connaissent tous très bien."

Les Bleus vont ainsi beaucoup compter au Qatar sur Aurélien Tchouaméni (22 ans) au milieu de terrain, tandis que Dayot Upamecano (24 ans) et Ibrahima Konaté (23 ans) ont été désignés comme titulaires potentiels en défense.

Mondial: Kolo Muani à Doha, les Bleus au complet

L'attaquant Randal Kolo Muani, appelé après le forfait de Christopher Nkunku, a rejoint les 25 autres Bleus jeudi à Doha, a indiqué la Fédération française de football, à cinq jours du premier match au Mondial contre l'Australie.

Le buteur de 23 ans est arrivé "ce matin à 5h30 (3h30 françaises, ndlr) en provenance de Tokyo", où il était en stage avec son club de Francfort, a fait savoir l'encadrement tricolore.

Appelé pour la première fois en septembre, l'ancien Nantais (deux sélections) remplace numériquement Nkunku, l'attaquant de Leipzig, victime d'une entorse au genou gauche mardi en fin d'entraînement à Clairefontaine.

L'équipe de France lance la défense de son titre contre l'Australie, mardi (20h00 françaises) au stade Al-Janoub d'Al-Wakrah, au sud de Doha, avant d'affronter le Danemark et la Tunisie dans le groupe D.

Les errances tactiques 

L'infirmerie n'est pas le seul motif d'inquiétude pour les champions du monde. Depuis l'Euro à l'été 2021, avec une élimination dès les 8es de finale, ils n'ont pas trouvé la bonne formule, avec des rassemblements en dents de scie et des revirements tactiques.

Le sélectionneur Didier Deschamps a tenté, jusqu'au mois de septembre, de mettre sur pied une défense à cinq avec des latéraux très offensifs, censés donner à son trio d'attaque (Griezmann, Benzema, Mbappé) une meilleure proximité. Mais malgré une victoire probante en Ligue des nations en octobre 2021, les Bleus se sont rarement montrés rassurants.

"On a été en difficulté, très souvent en déséquilibre", a remarqué Deschamps, promettant un retour à une défense à quatre au Qatar, où ils débarquent après une série inquiétante d'une seule victoire en six matches, ponctuée d'une déroute 2-0 en septembre au Danemark.

La piqûre de rappel va-t-elle fonctionner ? "On n'a jamais été meilleurs que dans l'adversité. C'est le prétexte pour souder le groupe très rapidement", assure à l'AFP Youri Djorkaeff. "En 1998, notre jeu et le sélectionneur (Aimé Jacquet) étaient attaqués et ça nous a soudés".

Un statut lourd à porter 

L'histoire récente peut faire peur aux Bleus: les trois précédents champions en titre ont tous chuté au premier tour du Mondial suivant, que ce soit l'Italie en 2010, l'Espagne en 2014 et l'Allemagne en 2018.

"Ce n'est pas ça qui va me saper le moral, bien au contraire", a asséné Deschamps. "Gagner c'est très difficile, continuer de gagner ça l'est encore plus", a appuyé le capitaine des champions du monde 1998.

De l'eau coule sous les ponts en quatre ans, les joueurs changent mais pas le statut, qui fait des tenants du titre une cible à abattre. "Depuis ce sacre en Russie, on sent des adversaires encore plus motivés à l'idée d'affronter les champions du monde", a remarqué Lloris.

Débuter le tournoi avec l'étoile de 2018 n'offre donc aucune garantie, bien au contraire.

"En entrant sur le terrain et en montrant uniquement notre maillot, on ne va pas gagner des matches. Il va falloir tout donner, être très agressifs, ça va être des matches de foot mais aussi des combats", résume le défenseur Lucas Hernandez. "Mais le doublé reste possible", dit-il à l'AFP. "On a tout pour, c'est à nous de le montrer sur le terrain."

Mondial: Pogba, Salah, Haaland... Ceux qui sont absents au rendez-vous

Messi, Ronaldo, Mbappé, Benzema: le Mondial commence dimanche au Qatar et les stars sont là. Toutes ? Non, car entre blessures, choix des sélectionneurs et éliminations prématurées, quelques grands noms vont manquer à l'appel.

De Gianluigi Donnarumma à Erling Haaland en passant par Paul Pogba ou N'Golo Kanté, voici l'équipe-type des absents.

GARDIEN: Gianluigi Donnarumma (Italie/49 sélections)

Comme ses compatriotes Marco Verratti ou Jorginho, le gardien du Paris SG a sombré avec la Nazionale lors d'un barrage perdu face à la modeste Macédoine du Nord. Pour la deuxième fois d'affilée, l'Italie a raté la marche et va manquer la Coupe du Monde.

LATERAL DROIT: Reece James (Angleterre/15 sélections)

"Anéanti", a écrit le jeune défenseur de Chelsea le 9 novembre sur Twitter. C'est à cette date qu'il a officiellement renoncé à la Coupe du Monde à cause d'une blessure à un genou subie mi-octobre.

DEFENSEURS CENTRAUX: Sergio Ramos (Espagne/180 sélections) et Presnel Kimpembe (France/28 sélections)

Deux champions du monde dans la charnière des absents. L'Espagne a appris à faire sans Ramos, qui n'a plus porté le maillot de son pays depuis mars 2021. Kimpembe, en revanche, a espéré jusqu'au bout défendre le titre conquis par les Bleus en 2018. Il figurait même dans la liste initiale de Didier Deschamps. Mais, insuffisamment rétabli d'une blessure à un tendon d'Achille, il a dû rendre les armes et laisser sa place à Alex Disasi.

LATERAL GAUCHE: Ferland Mendy (France/9 sélections)

Titulaire au Real Madrid, mais trop juste pour les Bleus. A 27 ans, Ferland Mendy n'a jamais réussi à s'imposer pleinement en équipe de France. Cette fois, Deschamps lui a préféré les deux frères Lucas et Théo Hernandez. Lucas Digne (46 sélections) a connu le même sort.

MILIEU DEFENSIF: N'Golo Kanté (France/53 sélections)

"Ne pas avoir +NG+, c'est une force en moins, de par son énergie, son expérience. Humainement, c'est un petit bonhomme tellement attachant, qui a toujours le sourire. Il va nous manquer", a résumé Deschamps. Champion du monde en 2018, Kanté vit une saison galère avec Chelsea. Il n'a joué que les deux premiers matches de la saison à cause d'une blessure aux ischio-jambiers et ne reviendra qu'en 2023.

MILIEUX RELAYEURS: Thiago Alcantara (Espagne/46 sélections) et Paul Pogba (France/91 sélections)

Deux des milieux de terrain les plus doués du monde manquent à l'appel. Souvent brillant avec Liverpool, Thiago Alcantara n'a pas convaincu Luis Enrique de lui faire une place au sein d'un secteur traditionnellement très dense en sélection espagnole. Quant à Pogba, ce sont des blessures au genou droit puis à une cuisse qui vont le priver du tournoi. Et sans lui ni Kanté, le milieu de terrain des champions du monde en titre est à reconstruire.

ATTAQUANTS: Mohammed Salah (Egypte/83 sélections), Erling Haaland (Norvège/23 sélections) et Roberto Firmino (Brésil/55 sélections)

L'Egypte a manqué la qualification pour le Qatar au bout d'un terrible barrage face au Sénégal, qui l'avait déjà battue en finale de la dernière CAN. Salah ne sera donc pas au Mondial, alors que le Sénégalais Mané est du voyage, même si une blessure récente avec le Bayern Munich laisse planer un très gros doute sur sa participation.

Firmino de son côté paye une influence légèrement en baisse avec Liverpool et, surtout, l'incroyable richesse offensive du Brésil. Haaland n'est quant à lui pas parvenu à qualifier la Norvège, qui n'a plus participé à la Coupe du Monde depuis 1998.

REMPLACANTS:

Gardiens: David De Gea (Espagne/Non sélectionné); Mike Maignan France/Blessure)

Défenseurs: Ben Chilwell (Angleterre/Blessure); Jonathan Clauss (France/Non sélectionné); Gabriel (Brésil/Non sélectionné); Fikayo Tomori (Angleterre/Non sélectionné).

Milieux: Philippe Coutinho (Brésil/Blessure); Giovani Lo Celso (Argentine/Blessure); Renato Sanches (Portugal/Non sélectionné); Marco Verratti (Italie/Non qualifié); Georginio Wijnaldum (Pays-Bas/Blessure).

Attaquants: Tammy Abraham (Angleterre/Non sélectionné); Luis Diaz (Colombie/Blessure); Riyad Mahrez (Algérie/Non qualifié); Timo Werner (Allemagne/Blessure).

Des individualités fortes 

Les planètes ne sont pas alignées pour les Bleus, mais leur effectif comprend encore une kyrielle de stars capable d'aller décrocher la lune.

De Lionel Messi à Erling Haaland, de nombreuses figures du football placent la France sur le podium des favoris à la victoire finale, le 18 décembre à Doha, souvent en compagnie du Brésil ou de l'Argentine.

La ligne d'attaque donne surtout des frissons autour de Karim Benzema, tout frais Ballon d'Or, avec le phénomène Kylian Mbappé, l'indéboulonnable Antoine Griezmann, les jokers de luxe Ousmane Dembélé et Kingsley Coman, ou encore l'éternel Olivier Giroud.

Les Bleus ne manquent pas d'étincelles, à eux de maintenir la mèche allumée le plus longtemps possible.


« Attentat terroriste » en France : un mort, le ministre de l'Intérieur blâme l'Algérie sur l'immigration

La police scientifique française travaille sur le site d'une attaque au couteau où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux policiers à Mulhouse, dans l'est de la France, le 22 février 2025. (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
La police scientifique française travaille sur le site d'une attaque au couteau où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux policiers à Mulhouse, dans l'est de la France, le 22 février 2025. (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • dans l'est de la France, un homme de 37 ans, fiché pour risque de « terrorisme », a tué une personne et blessé au moins trois policiers à l'arme blanche.
  • Selon le président Emmanuel Macron, il s'agit d'un « acte de terrorisme », tandis que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a mis en cause la non-coopération de l'Algérie sur l'immigration.

MULHOUSE, FRANCE : Samedi, dans l'est de la France, un homme de 37 ans, fiché pour risque de « terrorisme », a tué une personne et blessé au moins trois policiers à l'arme blanche. Selon le président Emmanuel Macron, il s'agit d'un « acte de terrorisme », tandis que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a mis en cause la non-coopération de l'Algérie sur l'immigration.

Selon des témoignages concordants obtenus par l'AFP, l'assaillant a crié « Allah u Akbar » (« Dieu est le plus grand » en arabe) à plusieurs reprises samedi, lors de l'attaque menée dans la ville de Mulhouse, ainsi que lors de son interpellation par les forces de l'ordre.

Selon le parquet de Mulhouse, l'assaillant a agressé les victimes avec un couteau, blessant notamment un Portugais de 69 ans qui est décédé.

Deux policiers municipaux ont été grièvement blessés, l'un à la carotide et l'autre au thorax, a affirmé à l'AFP le procureur de Mulhouse Nicolas Heitz. Si le second a pu sortir de l'hôpital, le premier doit être transféré dimanche au centre hospitalier de Colmar, à environ 40 kilomètres de Mulhouse. Trois autres policiers municipaux auraient été plus légèrement atteints, a précisé le procureur.

En déplacement au Salon de l'agriculture à Paris, Emmanuel Macron a dénoncé un « acte de terrorisme islamiste » qui ne fait pas de doute.

Nicolas Heitz a déclaré que le suspect était inscrit au fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.

Interrogé sur la chaîne TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et accusé l'Algérie de l'avoir refusé à dix reprises.

« Une fois de plus, c'est le terrorisme islamiste qui a frappé. Et, une fois de plus, j'ajoute que ce sont les désordres migratoires qui sont aussi à l'origine de cet acte terroriste », a-t-il lancé.

Devant l'hôtel de police de Mulhouse, où il a rendu hommage au sang-froid des policiers, M. Retailleau a précisé que le suspect présentait également « un profil schizophrène » et que son acte présentait « une dimension psychiatrique ».

Selon des sources syndicales, le suspect était placé sous contrôle judiciaire avec assignation à résidence.

Les faits se sont déroulés à 15 h 40 (14 h 40 GMT), près d'un marché très animé du quartier populaire.

L'homme a d'abord blessé grièvement des agents de stationnement, puis un sexagénaire portugais, mortellement atteint d'un coup de couteau.

« Nous ne savons pas s'il s'est trouvé par hasard sur son chemin ou s'il a fait un acte de bravoure en s'interposant », a indiqué le ministre.

L'assaillant a ensuite été poursuivi par des policiers municipaux qui sont parvenus à le maîtriser sans faire usage d'armes à feu.

À la nuit tombée, plusieurs membres de la police scientifique s'affairaient encore à la lueur d'un projecteur sur la dalle située à l'extérieur du marché couvert. Le périmètre était gardé par des militaires.

« Le fanatisme a encore frappé et nous sommes en deuil », a réagi le Premier ministre centriste François Bayrou, qui a adressé ses « félicitations aux forces de l'ordre pour leur intervention rapide ».

« L'horreur vient de saisir notre ville », a déploré la maire de Mulhouse, Michèle Lutz, sur Facebook.

En janvier, un homme de 32 ans avait blessé une personne au couteau dans un supermarché d'Apt, dans le sud de la France, en criant « Allah Akbar ». Il a été inculpé et écroué pour tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste.

Fin janvier, le procureur antiterroriste, Olivier Christen, avait souligné que « l'absence d'actes terroristes mortels en France en 2024 ne reflète pas une diminution du risque terroriste », rappelant que neuf attentats ont été déjoués l'an dernier sur le territoire français.


Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lors d'un rassemblement antifasciste à Paris

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  • Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée.
  • « Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle.

PARIS : Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée, pour laquelle six membres de l'ultradroite ont été inculpés, a constaté un journaliste de l'AFP.

« Paris, Paris, Antifa ! », « Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers », « Nous sommes tous antifascistes », ont scandé les manifestants réunis place de la République. Un drapeau rouge « No pasaran » a été accroché sur un flanc de la statue, au centre de la place emblématique.

Ce rassemblement se tient six jours après l'agression à l'arme blanche d'un homme membre du collectif Young Struggle, qui se présente comme une « organisation de jeunesse socialiste » et adhérent au syndicat CGT. Il avait dû être hospitalisé quelques heures.

Dimanche dernier, « une vingtaine de personnes » appartenant à la mouvance d'ultradroite, « cagoulées et munies de tessons de bouteille » selon la préfecture de police, avaient pénétré dans la cour d'un immeuble où se situe une association culturelle de travailleurs immigrés de Turquie et agressé une personne avant de prendre la fuite.

Six jeunes hommes ont été inculpés pour violences volontaires aggravées. L'un d'eux, qui avait du sang sur ses vêtements et qui a reconnu sa participation, a été incarcéré.

« Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle, avant de faire siffler le nom de Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur et connu pour ses positions très conservatrices.

« Partout, l'extrême droite se répand, encouragée par les saluts nazis de Elon Musk et Steve Bannon », a déclaré à sa suite Mathilde Panot, cheffe des députés du parti de gauche radicale LFI (La France Insoumise).

Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, a récemment été sous le feu des projecteurs pour un geste qualifié de salut nazi lors de la convention CPAC, la grand-messe des conservateurs américains près de Washington.

Il a brièvement tendu sa main en l'air après avoir déclaré devant les supporters de Donald Trump : « Nous n'allons pas reculer, nous n'allons pas capituler, nous n'allons pas abandonner. Luttez, luttez, luttez ! »

En janvier, le milliardaire Elon Musk, conseiller de Donald Trump, avait lui-même été épinglé pour un geste ambigu analogue.


Macron dira à Trump qu'entre alliés on ne peut pas "faire souffrir l'autre" avec des droits de douane

Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
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  • "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris
  • Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques

PARIS: "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris alors que Donald Trump menace d'imposer des droits de douane sur de multiples produits européens.

"Je vais (lui) en parler parce qu'on a besoin d'apaiser tout ça", a relevé le président français qui doit rencontrer son homologue américain lundi à Washington.

"La filière agricole et agroalimentaire (française), c'est une grande filière d'exportation, donc il faut la défendre pour la rendre encore plus compétitive", a-t-il ajouté.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques, c'est-à-dire que les États-Unis appliqueront le même niveau de droits de douane sur les produits en provenance d'un pays que le niveau appliqué dans ce pays aux produits américains.

Il a également annoncé le retour de droits de douane sur l'acier et l'aluminium. Et, s'il a déjà visé le Canada, le Mexique et la Chine, il a régulièrement assuré que les pays européens étaient également menacés.

En France, les viticulteurs sont particulièrement inquiets d'un retour des droits de douane américains sur le cognac et le vin, qu'ils exportent en masse vers les États-Unis, d'autant que le cognac souffre déjà d'un différend commercial entre l'UE et la Chine, son premier marché en valeur.

"Je suis déterminé sur tous les sujets pour avoir un échange" avec Donald Trump, a encore dit Emmanuel Macron. "On partagera nos accords, nos désaccords et j'espère surtout qu'on trouvera des solutions sur la question de l'Ukraine".

Le président américain est reparti à la charge vendredi contre son homologue ukrainien. Tout en estimant que Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine allaient "devoir se parler", pour "mettre fin au massacre de millions de personnes", il a jugé que la présence de l'Ukrainien n'était "pas importante" dans des négociations avec la Russie.

Il a ciblé par ailleurs Emmanuel Macron, et Keir Starmer, qui n'ont selon lui "rien fait" pour mettre un terme à la guerre. Le Premier ministre britannique est attendu jeudi à Washington.