Au G20, la Russie sous pression pour mettre fin à la guerre

Un ouvrier est vu à travers un logo du G20 alors qu'il nettoie le centre des médias du sommet du G20 à Nusa Dua, Bali, Indonésie, samedi 12 novembre 2022. (AP)
Un ouvrier est vu à travers un logo du G20 alors qu'il nettoie le centre des médias du sommet du G20 à Nusa Dua, Bali, Indonésie, samedi 12 novembre 2022. (AP)
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Publié le Mardi 15 novembre 2022

Au G20, la Russie sous pression pour mettre fin à la guerre

  • L'invasion de l'Ukraine ne figure pas à l'agenda officiel du G20 mais domine la réunion et expose les divisions entre les Occidentaux soutenant Kiev et d'autres pays, Chine en tête, qui refusent de condamner Moscou
  • Pour autant, les 20 membres de ce club créé à l'origine pour gérer les questions économiques se sont mis d'accord sur un projet de communiqué

NUSA DUA : Malgré les divisions entre les pays face à l'invasion de l'Ukraine, la pression s'est accentuée sur la Russie mardi au sommet des grandes économies du G20 pour qu'elle mette fin à une guerre au coût considérable.

Le plus important rassemblement de dirigeants mondiaux depuis le début de la pandémie s'est ouvert sans Vladimir Poutine dans le cadre tropical de l'île indonésienne de Bali. Il se tient près de neuf mois après le début d'une guerre meurtrière qui a fait flamber les prix de l'énergie et de l'alimentation et a vu ressurgir la menace nucléaire.

L'invasion de l'Ukraine ne figure pas à l'agenda officiel du G20 mais domine la réunion et expose les divisions entre les Occidentaux soutenant Kiev et d'autres pays, Chine en tête, qui refusent de condamner Moscou.

Pour autant, les 20 membres de ce club créé à l'origine pour gérer les questions économiques se sont mis d'accord sur un projet de communiqué consulté par l'AFP, pourtant jugé peu probable ces derniers jours vu les lignes de fracture mais aussi l'accord nécessaire de Moscou.

Ce document, s'il est adopté par les dirigeants, constate les répercussions négatives de la "guerre en Ukraine" et reprend le terme de "guerre" rejeté pour l'instant par Moscou qui évoque une "opération militaire spéciale". Il précise que "la plupart des membres" "condamnent fermement" le conflit, juge "inadmissible" le recours ou la menace de recours à l'arme nucléaire, et appelle à prolonger l'accord sur les exportations de céréales.

L'accord négocié en juillet sous l'égide de la Turquie, qui a permis de livrer quelque 10 millions de tonnes de céréales ukrainiennes, arrive à échéance vendredi et Moscou laisse planer le doute sur ses intentions, faisant craindre des famines à l'ONU.

Zelensky en appelle au «G19»

De retour de Kherson, ville du sud de l'Ukraine tout juste reprise par son armée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a proposé de prolonger "indéfiniment" cet accord.

Il a été l'un des premiers à s'exprimer par visioconférence devant ce qu'il appelé le "G19", excluant la Russie. Dans la salle était pourtant présent le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, par lequel Vladimir Poutine s'est fait représenter.

"Je suis convaincu qu'il est temps à présent que la guerre destructrice de la Russie s'arrête", a déclaré le président ukrainien, dans son habituel t-shirt kaki. Elle "doit et peut être arrêtée", selon la traduction en anglais consultée par l'AFP.

Il a détaillé son plan pour ramener la paix et "sauver des milliers de vies": ne pas faire confiance à la Russie, ne tolérer "aucune excuse au chantage nucléaire" face aux "folles menaces" de Moscou et réaliser un échange total de prisonniers.

La Chine au centre du jeu

Hôte de l'événement, le président indonésien Joko Widodo avait aussi appelé dans son discours d'ouverture à "mettre fin à la guerre": "Nous ne devons pas diviser le monde en plusieurs camps. Nous ne devons pas laisser le monde basculer dans une nouvelle Guerre froide".

Tous les regards sont tournés vers la Chine, grande puissance dont le président Xi Jinping s'est encore rapproché de Vladimir Poutine à la veille de la guerre, formant un front commun contre ce qu'ils décrivent comme les volontés hégémoniques occidentales.

Pékin a refusé de condamner l'invasion de l'Ukraine lancée le 24 février.

A la tribune du G20, Xi Jinping a appelé  à s'"opposer fermement" à une "instrumentalisation" des produits alimentaires et de l'énergie, dans une critique voilée à son allié russe. Il n'a cependant pas épargné les Occidentaux, réclamant la levée des sanctions, telles celles visant la Russie, ou leur demandant d'en faire plus pour limiter les effets des hausses des taux d'intérêt mises en oeuvre ces dernières semaines face à l'envolée des prix.

Lors d'une rencontre mardi matin avec le dirigeant chinois, le président français Emmanuel Macron lui a demandé a demander d'interférer auprès du maître du Kremlin pour le convaincre de revenir à la "table des négociations", selon l'Elysée.

Lundi, le président américain Joe Biden, lors de son premier face-à-face avec Xi Jinping depuis son élection, avait obtenu l'accord de son homologue chinois sur le rejet de tout recours à l'arme nucléaire en Ukraine, repris dans le projet de communiqué.

Face à la menace russe, nombre de pays veulent renforcer leurs capacités militaires et le Premier ministre Rishi Sunak est arrivé à Bali avec l'annonce d'une commande de cinq frégates de guerre, évoquant la "menace" russe.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.