L'Iran annonce une première condamnation à mort liée aux «émeutes»

Des manifestants tenant des pancartes et scandant des slogans lors d'une marche à Khash, dans la province du Sistan-Baloutchistan, dans le sud-est de l'Iran, le 11 novembre 2022. (Capture d'écran UGC/AFP)
Des manifestants tenant des pancartes et scandant des slogans lors d'une marche à Khash, dans la province du Sistan-Baloutchistan, dans le sud-est de l'Iran, le 11 novembre 2022. (Capture d'écran UGC/AFP)
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Publié le Lundi 14 novembre 2022

L'Iran annonce une première condamnation à mort liée aux «émeutes»

  • Aucune information n'a été donnée sur son identité ni sur son âge
  • Plus de 2 000 personnes ont été inculpées, dont la moitié à Téhéran, depuis le début des manifestations

PARIS: L'Iran a condamné à mort dimanche, pour la première fois, une personne accusée d'avoir participé aux "émeutes" qui secouent le pays depuis deux mois, a annoncé l'autorité judiciaire.

Aucune information n'a été donnée sur son identité ni sur son âge.

Selon le verdict rendu par un tribunal de Téhéran, cette personne est jugée coupable "d'avoir incendié un bâtiment gouvernemental, de trouble à l'ordre public, de rassemblement et conspiration en vue de commettre un crime contre la sécurité nationale, d'être un ennemi de Dieu et de corruption sur terre", a précisé Mizan online, l'agence de l'autorité judiciaire.

Un autre tribunal de la capitale a condamné cinq personnes à des peines de cinq à 10 ans de prison pour "rassemblement et conspiration en vue de commettre des crimes contre la sécurité nationale et trouble à l'ordre public".

Il s'agit de tribunaux de première instance et les condamnés peuvent donc faire appel, a indiqué Mizan online.

L'Iran connaît une vague de manifestations depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, arrêtée trois jours plus tôt par la police des mœurs pour avoir enfreint le strict code vestimentaire de la République islamique.

La justice iranienne a par ailleurs inculpé près de 800 personnes pour leur participation à de "récentes émeutes" dans les provinces d'Hormozgan, d'Ispahan et Markazi.

Plus de 2.000 personnes ont été inculpées, dont la moitié à Téhéran, depuis deux mois, selon les chiffres fournis par la justice iranienne.

Un détenu en grève de la faim hospitalisé, selon son frère

Les autorités iraniennes ont hospitalisé dimanche Hossein Ronaghi, un défenseur de la liberté d'expression détenu à Téhéran et en grève de la faim, dont l'état de santé s'est dégradé, a annoncé son frère.

"Hossein a été emmené dans l'un des services de l'hôpital Dey" de Téhéran, a précisé Hassan Ronaghi, affirmant que ses parents n'avaient pas pu le voir. "Sa vie est en danger", a-t-il ajouté.

Hossein Ronaghi figure parmi les dizaines de militants des droits humains, journalistes et avocats qui ont été arrêtés depuis que le pays est secoué par une vague de manifestations.

 

Selon Mahmood Amiry-Moghaddam, le directeur de l'ONG Iran Human Rights (IHR) basée en Norvège, au moins 20 personnes font maintenant face à des accusations passibles de la peine de mort.

"Nous sommes très préoccupés à l'idée que les exécutions puissent être menées à la hâte", a-t-il aussi déclaré à l’AFP.

Il a pressé "la communauté internationale d'avertir fermement les autorités iraniennes qu'appliquer la peine de mort à des manifestants n'était pas acceptable et aurait des conséquences".

Loi du talion

Récemment, une grande majorité des 290 députés iraniens avaient réclamé à la justice d'appliquer la loi du talion aux moharebs (ennemis de Dieu), en référence aux auteurs des "émeutes" qui secouent le pays.

L'Iran a par ailleurs fustigé dimanche la rencontre à Paris entre le président français et des opposantes, qualifiant de "regrettables et honteuses" ses déclarations à l'issue de cette réunion.

Emmanuel Macron avait reçu vendredi à Paris quatre militantes iraniennes et salué la "révolution qu'elles sont en train de conduire" dans leur pays.

"Il s'agit d'une violation flagrante des responsabilités internationales de la France dans la lutte contre le terrorisme et la violence et nous considérons qu'elle favorise ces sinistres phénomènes", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani.

L'Iran a en outre vivement réagi dimanche aux propos la veille du chancelier allemand Olaf Scholz sur son podcast vidéo hebdomadaire.

"Quel genre de gouvernement êtes-vous qui tire sur ses propres citoyens? Quiconque agit de cette manière doit s'attendre à notre opposition", avait dit le chancelier.

"La destruction des relations historiques entre l'Iran et l'Allemagne aura des conséquences à long terme et l'Iran possède une longue liste de revendications vis-à-vis de l'Allemagne en matière des droits de l'Homme", a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes, dénonçant la position "interventionniste" et "provocatrice" de l'Allemagne.

Selon IHR, au moins 326 personnes ont été tuées par les forces de sécurité lors de la répression des manifestations. Ce chiffre comprend au moins 123 personnes tuées depuis le 30 septembre dans la province du Sistan-Baloutchistan (sud-est), limitrophe du Pakistan.

Pour tenter d'apaiser la situation au Sistan-Baloutchistan, une délégation dépêchée par le guide suprême Ali Khamenei s'est rendue ce week-end dans cette province défavorisée, peuplée d'une importante minorité sunnite.

Arrivé samedi soir à Zahedan, la capitale provinciale, son représentant Mohammad-Javad Haj Ali Akbari a déclaré dimanche : "Nous sommes venus pour vous faire part du chagrin et de la tristesse qu'éprouve le guide suprême concernant les incidents qui se sont produits" au Sistan-Baloutchistan.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.