BERLIN: Les ministres des Affaires étrangères de l'UE discuteront lundi de l'imposition de nouvelles sanctions contre l'Iran en réponse à la répression de la contestation engendrée par la mort de Mahsa Amini, a déclaré vendredi le chef de la diplomatie lituanienne.
"Nous allons suggérer des listes supplémentaires qui pourraient être ajoutées (...) à la liste des sanctions", a indiqué Gabrielius Landsbergis lors d'une visite à Berlin.
Ces nouvelles sanctions "comporteraient deux parties -- pour la participation iranienne à la guerre aux côtés de la Russie en Ukraine, mais aussi pour les violations des droits de l'homme qui se produisent dans les villes iraniennes", a-t-il ajouté.
Les ministres européens des Affaires étrangères se réunissent lundi à Bruxelles.
Selon un diplomate européen à Bruxelles, le nouveau volet de sanctions vise à ajouter "une trentaine de noms" aux personnes ou entités déjà ciblées par l'UE qui a imposé des sanctions mi-octobre contre la "police des moeurs" iranienne et 11 hauts fonctionnaires.
L'Iran est secoué par des manifestations depuis la mort de Mahsa Amini, une Iranienne de 22 ans d'origine kurde décédée après son arrestation à Téhéran parce qu'elle enfreignait le très strict code vestimentaire s'appliquant aux femmes.
Lors de la réunion, le sujet des livraisons de drones de l'Iran à la Russie sera également discuté par les ministres, a précisé un haut fonctionnaire européen sous couvert d'anonymat.
Téhéran a finalement reconnu avoir fourni des drones à la Russie, avant l'invasion de l'Ukraine fin février, après avoir dans un premier temps nié les accusations répétées de Kiev et de ses alliés occidentaux.
L'UE cherche également à vérifier des informations selon lesquelles l'Iran aurait transféré des missiles à la Russie pour les utiliser en Ukraine, a déclaré le haut fonctionnaire. Téhéran a jugé ces accusations "complètement fausses".
"Si cela s'avère vrai (...) nous prendrons des mesures sous forme de sanctions", a ajouté cette source.
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, avait déjà indiqué en début de semaine que les 27 membres de l'UE étaient sur le point d'adopter de nouvelles sanctions, entraînant une vive réponse de Téhéran qui a reproché à la ministre d'être "provocatrice" et "non diplomatique".
"Notre conception européenne est que le respect des droits de l'homme universels n'est pas une question nationale, mais une question universelle", a rétorqué la ministre allemande vendredi, en conférence de presse avec son homologue lituanien.