Détente sur les prix des céréales après le retour de la Russie dans l'accord sur le « corridor»

L'Asl Tia, un cargo transportant des céréales ukrainiennes, navigue du Bosphore à la mer de Marmara, à Istanbul, le 2 novembre 2022. (AFP)
L'Asl Tia, un cargo transportant des céréales ukrainiennes, navigue du Bosphore à la mer de Marmara, à Istanbul, le 2 novembre 2022. (AFP)
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Publié le Jeudi 03 novembre 2022

Détente sur les prix des céréales après le retour de la Russie dans l'accord sur le « corridor»

  • Après plusieurs jours de tensions, la Russie a dit avoir reçu des « garanties écrites» de la part de l'Ukraine sur la démilitarisation du couloir utilisé pour le transport de céréales et a ainsi accepté de revenir dans l'accord
  • Le blé était retombé à 340,50 euros la tonne vers 13H30 GMT sur Euronext, en recul de 4,8% par rapport à la clôture mardi

PARIS: Les cours mondiaux des céréales, qui s'étaient envolés en début de semaine, ont entamé un repli mercredi après l'annonce du retour de la Russie dans l'accord sur le corridor en mer Noire, malgré des doutes sur la tenue des engagements pris par Moscou.

Après plusieurs jours de tensions, la Russie a dit avoir reçu des "garanties écrites" de la part de l'Ukraine sur la démilitarisation du couloir utilisé pour le transport de céréales et a ainsi accepté de revenir dans l'accord.

Quelques heures plus tard, Vladimir Poutine a toutefois affirmé dans une allocution diffusée en direct à la télévision russe que Moscou "se réserve le droit de se retirer de cet accord en cas de violation de ces garanties par l'Ukraine".

En dépit de ce sérieux bémol, le blé était retombé à 340,50 euros la tonne vers 13H30 GMT sur Euronext, en recul de 4,8% par rapport à la clôture mardi. Le colza avait chuté de 2% à 657 euros la tonne, et le maïs, très volatil, baissait d'1,5% à 332,75 euros la tonne.

Peu après l'ouverture à la Bourse de Chicago, le prix du blé de variété SRW cotait 8,43 dollars le boisseau, en baisse de 6,59%. Le maïs à 6,835 dollars perdait 2,04% et le soja cédait 0,54% à 14,28 dollars.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est garant de cet accord crucial pour l'approvisionnement alimentaire mondial, a confirmé mercredi dans la foulée que les exportations reprendraient à la mi-journée via ce couloir sécurisé.

"Les pays acheteurs comme la Turquie ont tout fait pour renouveler cet accord", explique Dewey Strickler, consultant d'Ag Watch market Advisors. Un appel téléphonique mardi entre M. Erdogan et le président Vladimir Poutine, et l'intercession de l'ONU, autre garant de l'accord, semblent notamment avoir convaincu Moscou de revoir sa position.

La Russie avait suspendu samedi sa participation à l'accord céréalier après une attaque aux drones sur sa flotte en baie de Sébastopol, en Crimée annexée. L'armée russe a imputé cette opération à l'Ukraine avec l'aide "d'experts britanniques" et assuré qu'elle avait été menée notamment depuis le couloir maritime.

Ces développements ont entraîné "de nombreux achats paniques" de la part des opérateurs en début de semaine, explique Damien Vercambre, courtier chez Inter-Courtage, faisant rebondir le cours du blé autour de 357 euros la tonne à la clôture mardi.

Le blé cristallise les tensions

Le corridor, ouvert mi-juillet, a permis l'exportation de près de 10 millions de tonnes de céréales ukrainiennes coincées dans les ports de la mer Noire depuis le début du conflit, selon le Centre de coordination conjointe à Istanbul.

A chaque secousse géopolitique, c'est sur le blé que s'expriment toutes les inquiétudes, même si le maïs représente près de la  moitié des grains exportés par bateaux. "Son prix monte plus haut car il sert à l'alimentation humaine" et non pas animale, explique Sébastien Poncelet du cabinet Agritel.

De nombreux pays européens comme l'Espagne ou l'Italie espèrent cependant s'approvisionner en maïs ukrainien, après une récolte déplorable à cause de la sécheresse.

La guerre continue aussi d'entraver les semis de blé en Ukraine: les surfaces semées devraient être environ 40% moins importantes que l'an dernier, explique Sébastien Poncelet, même si la saison n'est pas encore terminée.

A ces inquiétudes s'ajoutent d'autres problèmes liés notamment au climat, comme la dégradation de la récolte de blé en Argentine, qui pâtit à la fois de la sécheresse et de fortes gelées.

La Bourse de Rosario a encore révisé à la baisse son estimation de production annuelle de blé à 13,5 millions de tonnes contre 22 millions l'an dernier, ce qui marquerait un plus bas depuis sept ans.

Selon le cabinet Agritel, cette piètre quantité pousse le gouvernement argentin à vouloir "sécuriser son marché intérieur et à réfléchir à des mesures" pour éviter que tout le blé ne parte à l'export.

De plus, les premières estimations sur la qualité du blé d'hiver américain qui sera récolté en 2023 sont les plus mauvaises jamais enregistrées à cette date, explique Sébastien Poncelet. "La première note de la saison marque les esprits, même si ça peut encore largement s'améliorer", souligne l'analyste.


Jodi: les exportations saoudiennes de brut atteignent leur plus haut niveau en neuf mois

Le ministère de l’Énergie a indiqué que la production du Royaume sera d’environ neuf millions de b/j jusqu’à fin juin. (Shutterstock)
Le ministère de l’Énergie a indiqué que la production du Royaume sera d’environ neuf millions de b/j jusqu’à fin juin. (Shutterstock)
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  • Le ministère de l’Énergie vise à renforcer les contributions du gaz naturel et des sources renouvelables
  • L’objectif du Royaume est de parvenir à un mix énergétique optimal, hautement efficace et rentable

RIYAD: Les exportations de pétrole brut de l’Arabie saoudite ont atteint 6,41 millions de barils par jour en mars, selon une analyse de la Joint Organisations Data Initiative (Jodi).

Ce chiffre a augmenté de 96 000 b/j, soit 1,52%, par rapport au mois précédent – une envolée au sommet en neuf mois.

En outre, les données indiquent que la production de brut du Royaume est tombée à 8,97 millions de b/j, reflétant une baisse mensuelle de 0,42%.

Cela découle sans doute des réductions volontaires de la production pétrolière adoptées par les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés, connue sous le nom d’Opep+. L’Arabie saoudite a annoncé, en mars dernier, la prolongation de sa réduction d’un million de b/j, initialement mise en œuvre en juillet 2023, jusqu’à la fin du deuxième trimestre de 2024.

Le ministère de l’Énergie a indiqué que la production du Royaume sera d’environ neuf millions de b/j jusqu’à la fin du mois de juin.

Par ailleurs, la production de brut des raffineries, représentant le volume traité de pétrole brut produisant de l’essence, du diesel, du carburéacteur et du fioul, a chuté de 4% par rapport au mois précédent, atteignant 2,56 millions de b/j, selon les données de la Jodi.

La consommation directe de pétrole brut par l’Arabie saoudite, qui implique l’utilisation de pétrole sans processus de raffinage substantiel, a diminué de 53 000 b/j en mars, soit une baisse de 14,7% par rapport au mois précédent. La consommation directe totale pour le mois s’est élevée à 307 000 b/j.

Le ministère de l’Énergie a pour objectif de renforcer les contributions du gaz naturel et des sources renouvelables dans le cadre du projet du Royaume de parvenir à un mix énergétique optimal, hautement efficace et rentable.

Ce qui suppose de remplacer le combustible liquide par du gaz naturel et d’intégrer les énergies renouvelables pour constituer environ 50% du mix énergétique de production d’électricité d’ici à 2030.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Bouygues va construire un hôpital universitaire à Rabat pour près de 450 M EUR

La société Bymaro, filiale marocaine de Bouygues Construction, va construire un hôpital universitaire international à Rabat, qui sera livré en septembre 2025. (AFP).
La société Bymaro, filiale marocaine de Bouygues Construction, va construire un hôpital universitaire international à Rabat, qui sera livré en septembre 2025. (AFP).
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  • Situé au cœur de la capitale marocaine, l’hôpital universitaire international Mohammed VI "sera composé de quatre bâtiments de six étages et une tour de vingt-cinq étages
  • Il regroupera des infrastructures de soins et d’enseignement de premier plan sur une superficie totale de plus 275.000 m2", est-il précisé

PARIS: La société Bymaro, filiale marocaine de Bouygues Construction, va construire un hôpital universitaire international à Rabat, qui sera livré en septembre 2025, pour un montant de près de 450 millions d'euros, selon un communiqué publié mercredi.

Situé au cœur de la capitale marocaine, l’hôpital universitaire international Mohammed VI "sera composé de quatre bâtiments de six étages et une tour de vingt-cinq étages. Il regroupera des infrastructures de soins et d’enseignement de premier plan sur une superficie totale de plus 275.000 m2", est-il précisé.

Avec 553 lits et 20 salles d'opération, l'hôpital "a pour objectif de soutenir les politiques régionale et nationale en matière de santé" et "ambitionne de devenir une référence pour les CHU marocains de demain que ce soit en termes d’architecture, de qualité de soin ou d’enseignement".

"Le projet mobilisera 3.500 compagnons (sous-traitants compris) en période de pointe", détaille le communiqué.

L'hôpital universitaire international Mohammed VI de Rabat sera le troisième projet hospitalier réalisé par Bymaro au cours des cinq dernières années, après la livraison de l'hôpital universitaire Mohammed VI à Bouskoura en 2019 et à la construction en cours de Smart Health Care City à Benguérir, rappelle Bouygues Construction, filiale du groupe Bouygues, présente dans 60 pays.

 


Ludovic Pouille: «Plus de cent soixante entreprises françaises sont implantées en Arabie saoudite»

L'ambassadeur de France auprès du royaume d'Arabie saoudite, Ludovic Pouille (Photo, Ludovic Pouille).
L'ambassadeur de France auprès du royaume d'Arabie saoudite, Ludovic Pouille (Photo, Ludovic Pouille).
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  • L'ambassadeur a exprimé sa confiance dans l'augmentation exponentielle des investissements entre la France et l'Arabie saoudite
  • Il a également rappelé que la France «est le deuxième plus grand investisseur étranger dans plusieurs secteurs, notamment celui de l'énergie et de l'aéronautique» en Arabie saoudite

ALGER: L'ambassadeur de France auprès du royaume d'Arabie saoudite, Ludovic Pouille, a récemment participé au pavillon de Business France lors du salon Saudi Food Show, un événement majeur accueillant pour la première fois plus de vingt entreprises françaises.

Dans ses déclarations, le diplomate a souligné l'engagement croissant des entreprises françaises à rejoindre la Vision 2030, une initiative ambitieuse visant à diversifier l'économie saoudienne et à stimuler la croissance dans divers secteurs.

 

L'ambassadeur a exprimé sa confiance dans l'augmentation exponentielle des investissements entre la France et l'Arabie saoudite, soulignant que la présence croissante de sociétés françaises au salon Saudi Food Show en est un indicateur clair.

Deuxième investisseur étranger

Ajoutant qu’à l'heure actuelle, «près de cent soixante entreprises françaises sont implantées en Arabie saoudite», témoignant de la forte présence et de l'engagement continu des entreprises françaises sur ce marché dynamique.

Il a également rappelé que la France «est le deuxième plus grand investisseur étranger dans plusieurs secteurs, notamment celui de l'énergie et de l'aéronautique» en Arabie saoudite.

Le Saudi Food Show, qui se tient au Riyad Front jusqu'au 23 mai, offre une plate-forme unique pour les entreprises françaises et saoudiennes afin d'explorer de nouvelles opportunités de collaboration dans le secteur alimentaire et des boissons.