Washington sanctionne la fondation iranienne qui a appelé à tuer Rushdie

L'écrivain Salman Rushdie a été interviewé lors du Heartland Festival à Kvaerndrup, au Danemark, le 2 juin 2018 (Photo, Reuters).
L'écrivain Salman Rushdie a été interviewé lors du Heartland Festival à Kvaerndrup, au Danemark, le 2 juin 2018 (Photo, Reuters).
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Publié le Samedi 29 octobre 2022

Washington sanctionne la fondation iranienne qui a appelé à tuer Rushdie

  • Ces sanctions prévoient notamment le gel de tous les actifs aux Etats-Unis de cette fondation religieuse
  • «Nous les visons aujourd'hui pour avoir fourni un soutien financier à un acte de terrorisme», a déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken

NEW YORK: Le département américain du Trésor a annoncé vendredi avoir pris des sanctions contre la Fondation du 15 Khordad, proche du régime iranien, qui offre depuis des années une récompense pour tuer l'écrivain Salman Rushdie, victime d'une violente attaque cet été dans l'Etat de New York.

Ces sanctions prévoient notamment le gel de tous les actifs aux Etats-Unis de cette fondation religieuse et l'interdiction de toute transaction avec cette entité depuis le sol américain.

"Nous les visons aujourd'hui pour avoir fourni un soutien financier à un acte de terrorisme", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

La Fondation du 15 Khordad avait mis à prix la tête de l'écrivain britannique dès 1989, après la "fatwa" (décret religieux) de feu l'ayatollah Khomeiny appelant tous les musulmans à tuer Salman Rushdie pour son livre "Les Versets Sataniques".

En 2012, la fondation proche du pouvoir iranien avait augmenté sa prime de 500.000 dollars, la portant à un total de 3,3 millions.

Salman Rushdie a été poignardé le 12 août alors qu'il s'apprêtait à s'exprimer lors d'une conférence dans le nord de l'Etat de New York, une agression qui a choqué dans le monde entier mais a aussi été saluée par des extrémistes en Iran ou au Pakistan.

Grièvement blessé, l'écrivain de 75 ans a perdu la vue d'un œil et l'usage d'une main, a récemment indiqué son agent.

Le principal suspect, Hadi Matar, Américain d'origine libanaise alors âgé de 24 ans, avait été arrêté immédiatement après les faits et a plaidé non-coupable lors de son procès qui s'est ouvert mi-août devant un tribunal de Mayville, dans l'Etat de New York.

L'Iran avait officiellement démenti tout rôle dans l'attaque, un porte-parole du pouvoir à Téhéran assurant que "seuls Salman Rushdie et ses partisans mériteraient d'être blâmés et même condamnés".

Le régime iranien a répondu par la force et la violence à un mouvement de protestation qui secoue le pays depuis la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs.

Selon le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'Homme en Iran, Javaid Rehman, la répression a fait "au moins 250" morts.


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.