Face à l'impasse politique, Londres va convoquer des élections en Irlande du Nord

Chris Heaton-Harris, le ministre britannique chargé de l'Irlande du Nord. (Photo, AFP)
Chris Heaton-Harris, le ministre britannique chargé de l'Irlande du Nord. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 28 octobre 2022

Face à l'impasse politique, Londres va convoquer des élections en Irlande du Nord

  • Le ministre britannique chargé de l'Irlande du Nord Chris Heaton-Harris devrait convoquer des élections d'ici la mi-décembre, six mois après le précédent scrutin
  • Des élections anticipées « auront définitivement lieu», a confirmé Therese Coffey, ministre britannique de l'Environnement et porte-voix du gouvernement vendredi sur la chaîne Sky News

BELFAST: Les Nord-Irlandais vont voter pour la deuxième fois cette année: le gouvernement britannique s'apprête vendredi à convoquer des élections anticipées pour tenter, sans garantie, de sortir du blocage politique causé par le statut post-Brexit de la province.

Après une réunion de la dernière chance des parlementaires nord-irlandais jeudi, la date-butoir fixée par Londres est passée sans que les unionistes, attachés à l'appartenance au Royaume-Uni, ne plient et n'acceptent de mettre fin à leur boycott des institutions locales.

Le ministre britannique chargé de l'Irlande du Nord Chris Heaton-Harris devrait convoquer des élections d'ici la mi-décembre, six mois après le précédent scrutin.

Des élections anticipées "auront définitivement lieu", a confirmé Therese Coffey, ministre britannique de l'Environnement et porte-voix du gouvernement vendredi sur la chaîne Sky News.

"Il est regrettable que les partis n'aient pas réussi à former ensemble un exécutif mais la loi est claire (...) et il n'y a pas eu assez d'entente pour éviter des élections", a-t-elle affirmé.

Le blocage politique est dû au fait que le parti unioniste DUP, opposé aux dispositions post-Brexit, refuse de participer à l'assemblée locale, empêchant la formation d'un exécutif. Ce dernier doit être partagé avec les républicains du Sinn Fein, partisan d'une réunification avec la République d'Irlande et victorieux des élections locales en mai, en vertu de l'accord de paix de 1998 qui a mis fin à trois décennies de conflit intercommunautaire (3 500 morts).

Frontière

Avant même le début de la réunion à l'assemblée locale jeudi à Belfast, le dirigeant du parti unioniste DUP Jeffrey Donaldson avait douché les espoirs déjà infimes d'un compromis, affirmant sans surprise que son parti "ne participerait pas à un exécutif tant qu'aucune action décisive n'ait été prise concernant le protocole".

Les unionistes (surtout protestants) réclament l'abrogation de cet accord négocié entre Londres et Bruxelles au moment du Brexit, qui instaure un statut douanier particulier à la province pour éviter le retour d'une frontière physique avec la République d'Irlande voisine.

Selon eux, le protocole crée une frontière douanière de fait entre l'Irlande du Nord et le reste du pays, atteinte inacceptable à l'intégrité du Royaume-Uni, et perturbe les approvisionnements de la province.

La dirigeante du Sinn Fein Michelle O'Neill a accusé les unionistes de "nier le résultats de l'élection de mai" et de paralyser le pouvoir en pleine crise du coût de la vie.

"Nous respectons le mandat qu'ont reçu les autres partis (...) nous demandons simplement que notre mandat soit respecté", s'est justifié vendredi M. Donaldson sur la BBC. "Nous ne pouvons pas en toute conscience nommer des ministres dans un exécutif auquel on demande d'imposer un protocole qui nuit à notre économie et qui nuit aux gens".

«Rien n'a avancé»

Faute de gouvernement, c'est Londres qui gère les affaires courantes mais de nombreux dossiers sont gelés.

Londres veut renégocier le protocole avec Bruxelles qui n'accepte que des aménagements mineurs. Si le Premier ministre britannique Rishi Sunak a souligné qu'il voulait trouver une "solution négociée" sur la question, aucune avancée concrète n'a été mise sur la table pour le moment.

"Ces six derniers mois, on a eu le chaos à Westminster, on a eu trois Premiers ministres (...) et pendant ce temps rien n'a avancé pour résoudre le problème du protocole", a déploré vendredi M. Donaldson.

Il a affirmé plus tôt cette semaine qu'il était "prêt à se lancer dans la bataille" électorale, moins de six mois après le dernier scrutin. Il a même averti que la propagande électorale du parti avait déjà été approuvée.

La défaite de son parti aux dernières élections reflète une tendance de fond dans la province britannique, créée au départ pour les protestants unionistes: les catholiques, qui représentent l'essentiel de la communauté républicaine, y sont désormais plus nombreux, selon un récent recensement, ce qui est de nature à encourager les partisans d'une réunification avec la République d'Irlande.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.