Que deviennent les Ouïghours oubliés en Thaïlande? le «dilemme» de Bangkok

Ils sont entre 52 et 59 Ouïghours oubliés dans des centres de rétention de Thaïlande (Photo, AFP).
Ils sont entre 52 et 59 Ouïghours oubliés dans des centres de rétention de Thaïlande (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 28 octobre 2022

Que deviennent les Ouïghours oubliés en Thaïlande? le «dilemme» de Bangkok

  • «C'est un dilemme pour les autorités» de Bangkok, prises en tenaille entre la Chine et les Etats-Unis, leurs partenaires en désaccord sur ce dossier, souligne Zakee Phithakkumpol, sénateur thaïlandais
  • Il exhorte la communauté internationale à «donner une impulsion»

BANGKOK: Ils sont entre 52 et 59 Ouïghours oubliés dans des centres de rétention de Thaïlande. Dans leur fuite de Chine où ils sont persécutés, ils ont échoué en cellule, certains depuis près d'une décennie, où "personne ne fait attention à eux".

"C'est un dilemme pour les autorités" de Bangkok, prises en tenaille entre la Chine et les Etats-Unis, leurs partenaires en désaccord sur ce dossier, souligne Zakee Phithakkumpol, sénateur thaïlandais. Il exhorte la communauté internationale à "donner une impulsion."

Car 52 Ouïghours, selon des ONG, 59, selon le sénateur, arrêtés en Thaïlande pour la plupart en 2013 et 2014, vivent depuis plusieurs années dans des centres destinés aux migrants illégaux en attente d'expulsion.

Ils font partie de la minorité musulmane des Ouïghours, cible en Chine d'un "génocide" selon les Etats-Unis -- une accusation que conteste Pékin, soupçonné d'interner dans des "camps" au moins un million de personnes.

En Thaïlande, ni leur nombre, ni l'endroit où ils sont détenus ne sont clairs, le service thaïlandais de l'immigration n'ayant pas donné suite aux demandes de l'AFP.

"Ils sont considérés comme une menace pour la sécurité du pays. Personne n'a de réponse sur le temps qu'ils vont rester là-bas", estime Chalida Tajaroensuk, à la tête d'une association de défense de droits humains (PEF).

«Rien pour eux»

L'une des dernières communications officielles remonte à juillet 2015 quand le gouvernement thaïlandais a confirmé avoir renvoyé en Chine "une centaine" de réfugiés ouïghours arrêtés un an auparavant.

Un mois plus tard, une bombe explosait dans le centre de Bangkok, tuant 20 personnes, un attentat attribué à un groupe pro-ouïghour en guise de représailles - le procès des deux principaux suspects doit reprendre mardi à Bangkok.

Environ 170 Ouïghours, peuple turcophone, ont aussi été redirigés à la même période vers la Turquie, l'un des principaux défenseurs de leur cause face à Pékin.

Mais d'autres sont restés.

En juillet, trois d'entre eux se sont évadés d'un centre de rétention de la province de Prachuap Khiri Khan (sud). Deux ont été retrouvés, selon Mme Tajoaroensuk.

"C'est quoi une vie dans ce genre de cellule de prison pendant presque dix ans ?", s'interroge le sénateur Zakee Phithakkumpol, l'un des responsables du Conseil central islamique, représente les 7 à 8 millions de musulmans de Thaïlande.

"Il y a des gens malades, des personnes âgées et des très jeunes. Ils sont battus par la police, ou par d'autres détenus, parce que personne ne fait attention à eux", assure Abdullah Sami, qui était en contact avec eux jusqu'à ces derniers mois.

Ce Ouïghour de 35 ans, qui a fui la Chine en 2013, a vécu deux ans et demi en Thaïlande, avant de trouver refuge en Autriche, où il travaille désormais dans un restaurant.

"Ils attendent de bonnes nouvelles, des Nations unies, de la Turquie ou d'autres grands pays. Je leur disais avec tristesse qu'il n'y avait rien pour eux", explique-t-il.

La Thaïlande, qui n'a pas signé la Convention de 1951 relative aux réfugiés et est régulièrement pointé du doigt pour sa politique de renvoi quasi systématique des réfugiés ou demandeurs d'asile, leur a fermé la porte.

"L'inhumanité de la Thaïlande (...) est absolument choquante. S'il y a un enfer sur terre, la Thaïlande l'a créé pour ces détenus ouïghours", a réagi Phil Robertson, directeur adjoint pour l'Asie pour l'ONG Human Rights Watch.

Bangkok inflexible 

Où alors les renvoyer ?

Bangkok, hôte du prochain sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) en novembre, est face à un "dilemme", selon M. Phithakkumpol.

La Chine demande le retour de ses ressortissants. Mais lui répondre favorablement reviendrait à se mettre à dos les Etats-Unis.

La Thaïlande a l'habitude de naviguer dans des courants contraires, assure Thitinan Pongsudhirak, professeur de sciences politiques à l'Université Chulalongkorn de Bangkok.

"Ces derniers temps, Bangkok a rééquilibré ses relations entre Washington et Pékin, plutôt en se rapprochant des Etats-Unis. Il y a moins de pression qu'avant pour les renvoyer en Chine", analyse-t-il.

Le royaume a rejoint le nouveau partenariat en Asie-Pacifique (IPEF) lancé par le président américain Joe Biden pour faire contrepoids à la Chine, qui a "perdu du terrain en raison de sa politique du zéro Covid", note-t-il.

Cet été, huit organisations thaïlandaises de défense des droits humains ont demandé à Bangkok de ne pas renvoyer ces réfugiés en Chine.

Contacté par l'AFP, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué que la position du royaume "restait la même", sans autres précisions.


Les dernières heures du pape racontées par le média officiel du Vatican

Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Short Url
  • "Il n'a pas souffert, tout est arrivé très vite", ont raconté les personnes présentes à Vatican News
  • "Une mort discrète, presque à l'improviste, sans longues attentes et trop de bruit pour un pape qui a toujours fait preuve d'une grande réserve sur ses conditions de santé", a commenté le média du Saint-Siège

CITE DU VATICAN: "Merci de m'avoir fait retourner sur la place" Saint-Pierre: ces mots, adressés par François à son infirmier pour l'avoir encouragé à un ultime tour en papamobile le dimanche de Pâques, sont parmi les derniers du pape avant sa mort.

Ces propos adressés à son fidèle infirmier personnel, Massimiliano Strappetti, ont été rapportés mardi par Vatican News, le média officiel du Saint-Siège.

Après la traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, le pape François s'était offert dimanche un bain de foule surprise à bord de sa papamobile place Saint-Pierre au milieu des milliers de fidèles réunis pour célébrer Pâques.

Avant de se lancer, il avait demandé à son infirmier: "Tu crois que je peux le faire?" Et Massimiliano Strappetti l'avait rassuré. Il avait alors parcouru pendant près de quinze minutes les allées de la place et béni des nourrissons dans une ambiance survoltée, encadré par de nombreux gardes du corps.

Selon Vatican News, le pape s'était ensuite reposé l'après-midi dans son appartement de la résidence Sainte-Marthe au Vatican, puis avait dîné.

Lundi, aux environs de 05H30 (03H30 GMT), les premiers signes d'un malaise sont apparus. Plus d'une heure plus tard, après avoir fait un salut de la main à son infirmier, il est tombé dans le coma, et est finalement mort à 07H35 locales.

"Il n'a pas souffert, tout est arrivé très vite", ont raconté les personnes présentes à Vatican News. "Une mort discrète, presque à l'improviste, sans longues attentes et trop de bruit pour un pape qui a toujours fait preuve d'une grande réserve sur ses conditions de santé", a commenté le média du Saint-Siège.

Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur.


Le Vatican diffuse les premières images du pape dans son cercueil

Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Short Url
  • Le Vatican a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la Résidence Sainte-Marthe où il vivait
  • Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet

CITE DU VATICAN: Le Vatican a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la Résidence Sainte-Marthe où il vivait.

Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet.

 


Le Vatican prépare les obsèques du pape, où sont attendus Trump et Macron

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité. (AFP)
Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité. (AFP)
Short Url
  • A l'issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté exprimée dans son testament
  • Le Saint-Siège a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où il vivait

CITE DU VATICAN: Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin sur la place Saint-Pierre au Vatican, où sont attendus des centaines de milliers de fidèles mais aussi des dirigeants étrangers comme les présidents américain Donald Trump, français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky.

A l'issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté exprimée dans son testament.

Le Saint-Siège a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où il vivait.

Sa dépouille sera transférée à la basilique Saint-Pierre mercredi matin à 07H00 GMT afin d'être exposée aux fidèles, sans catafalque, une demande du souverain pontife argentin qui a souhaité introduire plus de simplicité et de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Sur des photos et une vidéo réalisées lundi soir après la mise en bière, le pape, qui a succombé lundi matin à un accident vasculaire cérébral (AVC) à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, tandis que ses mains ensèrent un chapelet.

Soeur Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Synode des évêques, qui s'est recueillie lundi soir devant le cerceuil, a confié à des journalistes avoir vécu un moment "très émouvant, très touchant", éprouvant "à la fois de la tristesse et de l'action de grâce pour tout ce qu'il a donné jusqu'au bout".

"Pour nous, c'est le temps du deuil. L'Eglise c'est comme une grande famille et dans un moment comme ça, pour ceux qui ont côtoyé le pape de près, qui l'ont servi, on perd quelqu'un d'assez proche", a-t-elle ajouté.

Pour la première fois depuis le décès du pape, les cardinaux sont réunis à huis clos depuis 09H00 (07H00 GMT), notamment pour décider des modalités des funérailles papales. Les 135 cardinaux électeurs, ceux âgés de moins de 80 ans, auront aussi la lourde tâche d'élire son successeur lors du conclave, qui devrait débuter début mai.

"Révolutionnaire" 

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Donald Trump a annoncé qu'il viendrait avec sa femme Melania, malgré les critiques dures et répétées du pape contre sa politique anti-migrants. "Nous sommes impatients d'y être!" a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Emmanuel Macron sera présent lui aussi: "Nous serons aux obsèques du pape, comme il se doit", a-t-il déclaré depuis l'île de La Réunion, où il est en déplacement.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a remercié lundi celui qui "a prié pour la paix en Ukraine et pour les Ukrainiens", prévoit également d'assister à la cérémonie en la basilique Saint-Pierre.

Le décès du chef des 1,4 milliard de catholiques fait mardi la une de toute la presse internationale: plusieurs journaux italiens mentionnent le "pape des laissés pour compte". "Perdimus Papam", titre Libération, tandis que le quotidien britannique The Guardian évoque la mort d'un pape "révolutionnaire".

Au Vatican mardi matin, des centaines de journalistes des quatre coins du monde affluent tandis que la police italienne a bouclé les accès à la place Saint-Pierre pour encadrer l'entrée des touristes et fidèles.

Hommages unanimes 

De l'Iran à l'Allemagne en passant par les Etats-Unis, l'UE, l'ONU, le Liban, Israël ou l'Autorité palestinienne, les dirigeants du monde entier ont rendu un hommage unanime à François.

Pékin a présenté mardi ses "condoléances" et dit vouloir continuer à développer ses relations avec le Vatican.

Son compatriote, la star du football Lionel Messi qu'il avait rencontré, a évoqué "un pape différent, proche, argentin... Repose en paix, pape François", a-t-il écrit sur Instagram.

Déjà affaibli par une sévère pneumonie, le premier pape sud-américain et jésuite de l'Histoire, sorti de l'hôpital le 23 mars, avait multiplié les apparitions publiques ces derniers jours en dépit de l'avis des médecins lui ayant prescrit un strict repos de deux mois.

Apparu épuisé dimanche, à l'occasion des célébrations de Pâques, il s'était tout de même offert un bain de foule en "papamobile" sur la place Saint-Pierre.

En 12 ans de règne, "Papa Francesco" s'est engagé sans relâche pour la défense des migrants, l'environnement et la justice sociale, sans remettre en cause les positions de l'Eglise sur l'avortement ou le célibat des prêtres.

Opposant acharné au commerce des armes, l'ancien archevêque de Buenos Aires est toutefois resté impuissant face aux conflits en Ukraine ou au Proche-Orient, malgré d'innombrables appels à la paix.

Face au drame de la pédocriminalité dans l'Eglise, il a levé le secret pontifical et obligé religieux et laïcs à signaler les cas à leur hiérarchie. Sans convaincre les associations de victimes, qui lui ont reproché de ne pas être allé assez loin.