Une vague de désinformation attendue avec les résultats des élections américaines de mi-mandat

Le département des élections de la ville de Detroit effectue un test d'exactitude publique de son équipement, qui est effectué par Dominion Voting Systems, avant la primaire du 2 août, à son bureau de Detroit, Michigan, le 28 juillet 2022. (Photo de JEFF KOWALSKY /AFP)
Le département des élections de la ville de Detroit effectue un test d'exactitude publique de son équipement, qui est effectué par Dominion Voting Systems, avant la primaire du 2 août, à son bureau de Detroit, Michigan, le 28 juillet 2022. (Photo de JEFF KOWALSKY /AFP)
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Publié le Jeudi 27 octobre 2022

Une vague de désinformation attendue avec les résultats des élections américaines de mi-mandat

  • Les accusations de tricherie datant de l'élection présidentielle de 2020 -- bien qu'infondées -- n'ont pas quitté l'esprit des électeurs
  • «Les efforts fournis pour miner la confiance dans le processus (électoral) seront accentués», alerte Larry Norden, chargé des élections et du programme gouvernemental pour le Brennan Center for Justice

WASHINGTON: A moins de deux semaines des élections de mi-mandat, les Américains pourraient faire face à une avalanche de désinformation une fois les résultats annoncés, avec en premier lieu les accusations de fraudes électorales, révèlent de récentes tendances.

Les accusations de tricherie datant de l'élection présidentielle de 2020 -- bien qu'infondées -- n'ont pas quitté l'esprit des électeurs, si bien qu'environ 40% des républicains et un quart des démocrates pourraient qualifier les élections législatives de frauduleuses si leur parti ne venait pas à prendre le contrôle du Congrès, selon un récent sondage d'Axios-Ipsos.

Une telle perspective, associée à l'utilisation des réseaux sociaux en tant qu'arme par les représentants politiques et potentiellement les dirigeants d'autres pays, représente une menace existentielle pour la démocratie aux Etats-Unis.

"Les efforts fournis pour miner la confiance dans le processus (électoral) seront accentués", alerte Larry Norden, chargé des élections et du programme gouvernemental pour le Brennan Center for Justice, un institut de recherche de l'université de New York.

Les déclarations fausses et trompeuses fleurissent, avec un exemple flagrant dans l'Etat du Colorado où une erreur dans une base de données a été interprétée par plusieurs sites militants comme une opération du camp démocrate visant à permettre aux ressortissants étrangers de voter.

En Alaska et en Ohio, les publications sur les réseaux sociaux ont aussi induit en erreur certains électeurs en affirmant que les bulletins de vote envoyés par la poste ne seraient pas comptabilisés s'ils n'étaient pas correctement affranchis.

Déluge 

Par conséquent, des responsables électoraux à travers le pays ont créé des sites internet spécifiques pour affronter le déluge de désinformation.

"Une partie des Américains ne reconnaît pas la légitimité (du résultat) de l'élection présidentielle de 2020, malgré toutes les preuves existantes", a affirmé Jen Easterly, directrice de l'Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA), lors d'une conférence de presse en octobre.

Pourtant, l'élection présidentielle de 2020 fait partie des élections les plus sûres de l'histoire américaine, estime la CISA - une affirmation corroborée par les audits et les recours en justice intentés après l'élection.

"Aucune des accusations de fraude généralisée n'a été avérée", déclare Charles Stewart, directeur du laboratoire des élections du prestigieux Institut de technologie du Massachusetts (MIT), tout en notant que "cela n'était pas pareil que de dire qu'il n'y avait pas eu de fraude".

Des cas isolés ont en effet été détectés lors des élections en 2020, mais sur les 65 millions de bulletins de vote par correspondance enregistrés en 2020, seules 12 condamnations pour des faits de fraude criminelle ont été recensés, selon une base de données entretenue par l'Heritage Foundation, un cercle de réflexion à l'orientation conservatrice.

Plusieurs études collectées par le Brennan Center, qui analyse les affaires de fraudes d'avant 2020, rapportent que les actes répréhensibles étaient peu communs.

Garde-fous 

Une étude publiée en 2007 par l'organisation avance ainsi que les Américains étaient plus susceptibles d'être frappés par la foudre que de se faire passer pour quelqu'un d'autre aux urnes.

"Lorsqu'il y a fraude à des élections, elle a surtout lieu à une petite échelle, lors d'élections locales quand peu de personnes y prêtent attention", indique M. Stewart.

Les Américains qui commettent de tels crimes s'exposent à de lourdes peines, les personnes reconnues coupables de fraudes aux élections de 2020 ayant été condamnées à des milliers de dollars d'amende et encourant pour certaines une peine de prison.

Les allégations de vote de personnes décédées et les vidéos censées montrer des agissements frauduleux dans les bureaux de vote ont atteint un large public en 2020, malgré l'existence de nombreux garde-fous pour empêcher la falsification des bulletins, au bureau de vote et par correspondance.

Les agents électoraux vérifient l'éligibilité et l'identité des électeurs qui demandent un bulletin de vote par correspondance en utilisant des techniques telles que la comparaison des signatures mais aussi en déployant des mesures de sécurité comme des verrous et des sceaux inviolables, pour protéger les boîtes de dépôt.

Lorsque les bulletins sont déposés, "des protocoles existent pour assurer la chaîne de contrôle", explique M.Stewart, avant d'ajouter "qu'à chaque étape, les agents électoraux enregistrent combien de bulletins ils détiennent, qui les transporte".


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.