PARIS : Dans une tribune au Journal du Dimanche, 53 députés LR et apparentés confirment qu'ils ne voteront pas les motions de censure de la Nupes et du RN sur le budget lundi à l'Assemblée, mais demandent au gouvernement "d'apprendre à entendre" les propositions de la droite.
"Parce que nous respectons le vote des Français du 19 juin, et que la nouvelle Assemblée nationale a siégé huit semaines, nous ne déposerons pas et nous ne voterons pas de censure", soulignent ces 53 parlementaires, sur les 62 que compte le groupe LR.
"Nous vivons une crise économique et énergétique depuis quelques mois, l'inflation réactive la crise sociale. Ajouter une crise politique et institutionnelle serait irresponsable", insistent-ils, dans ce texte initié par le député des Ardennes Pierre Cordier et publié sur le site du JDD samedi soir.
"Nous n'avons rien à voir avec les députés RN ou LFI. Nous combattons avec nos convictions et nous continuerons à mettre nos propositions sur la table, sur le pouvoir d'achat, sur le coût de l'énergie pour les entreprises, sur un bouclier tarifaire pour les ménages", poursuivent ces élus.
"Le gouvernement va devoir apprendre à les entendre. S'il n'a pas de majorité, ce n'est pas parce que les Français se seraient trompés en votant, c'est parce qu'ils lui demandent d'apprendre à écouter", selon eux.
Ces parlementaires reprochent au gouvernement un budget globalement "extrêmement décevant": "le président Macron et le gouvernement d'Élisabeth Borne se contrefichent du redressement de nos finances publiques. Cette attitude est d'autant plus irresponsable que la remontée des taux d'intérêt fait courir un risque considérable sur la soutenabilité de notre dette", mettent-ils en garde.
Véran accuse les oppositions d'avoir choisi «les intérêts partisans»
Les oppositions ont "privilégié les intérêts partisans" dans la discussion du budget 2023, aboutissant à une impasse, accuse le porte-parole du gouvernement Olivier Véran dans un entretien au Journal du Dimanche.
"Avec les dialogues de Bercy, menés avec les oppositions, avec des débats plus longs en commission et en séance publique, avec une centaine d’amendements de la majorité et des oppositions retenus pour le projet de loi de finances, nous avons fait notre partie du chemin", assure M. Véran, alors que le gouvernement a activé l'article 49.3 pour faire passer sans vote la partie recettes du budget de l'Etat l'Assemblée.
"En expliquant qu’elles ne voteraient pas le budget de la France même si leurs amendements étaient adoptés, les oppositions ont balayé la main tendue, et privilégié les intérêts partisans à l’intérêt général", poursuit-il.
La première ministre Élisabeth Borne va faire face lundi après-midi à l'Assemblée aux motions de censure de la Nupes et du RN sur le budget 2023. Elles n'ont quasiment aucune chance d'être adoptées.
Ces motions répondent au 49.3 utilisé mercredi par la cheffe du gouvernement pour faire passer sans vote le premier volet du budget de l'État, en l'absence de majorité absolue pour les macronistes à l'Assemblée.
"Si un jour on doit voter une motion de censure, c'est celle que nous aurons choisi de déposer. Et on ne s'interdit pas de le faire", a commenté dimanche sur Radio J Olivier Marleix, le chef de file des députés LR. "J'ai un peu le sentiment que la motion de censure qui aurait une chance d'être votée, c'est la nôtre. Cela veut dire que c’est nous qui choisirions le moment de la dissolution".