LONDRES: Le gouvernement jordanien s'est dit «étonné» par les propos de l'ambassadeur néerlandais à Amman sur le déclin de la liberté des médias dans le pays.
Le ministère des Affaires étrangères et des expatriés a reproché à Harry Verweij de se mêler des affaires intérieures de la Jordanie lors d'une réunion avec le ministre de l'Information.
Mardi, Verweij a publié sur Twitter une photo où il était assis avec le ministre des Médias, Faisal al-Chboul, affirmant qu'il avait fait part de ses préoccupations concernant «le déclin du classement international de la Jordanie en matière de liberté d'expression».
Ce commentaire, qui évoquait également l'amitié de longue date entre les deux pays, a suscité une réponse immédiate du ministère jordanien.
Le ministère jordanien a déclaré que l'ambassadeur avait fait des commentaires sur l'octroi d'une licence à une station de radio locale et à son propriétaire, qui n'était ni jordanien ni néerlandais.
Le ministère a indiqué qu'il jugeait ce commentaire «incompréhensible» et qu'un ambassadeur représentant un pays ami ne devait pas interférer dans une affaire régie par des lois et des règlements aussi transparents.
«La Jordanie est toujours ouverte à un dialogue franc qui aborde toutes les questions avec tous les partenaires et pays amis par le biais de canaux diplomatiques et de contacts directs, conformément aux normes diplomatiques, mais elle n'accepte pas l’interférence dans ses affaires intérieures», peut-on lire dans un communiqué de l'agence de presse Petra.
L'incident a incité les Émirats arabes unis à convoquer l'ambassadeur néerlandais à Abu Dhabi, Lody Embrechts.
Le ministère des Affaires étrangères des EAU a déclaré qu'il l'avait «informé de la forte protestation des EAU et de la dénonciation de l’interférence» dans les «affaires intérieures de la Jordanie».
«Le ministère a affirmé la solidarité des EAU avec le Royaume hachémite de Jordanie et a exprimé sa vive protestation contre cette déclaration irresponsable qui enfreint les normes diplomatiques.»
La Jordanie a été classée 120e sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de presse établi cette année par l'ONG Reporters sans frontières.
Bien que cela représente une progression de neuf places par rapport à l'année précédente, les perspectives globales du pays ont été rétrogradées de la catégorie «problématique» à la catégorie «difficile», ce qui reflète une tendance mondiale au déclin de la liberté des médias.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com