Bangladesh: les Rohingyas souffrent d'une hostilité accrue en terre d'accueil

Sur cette photo prise le 29 septembre 2022, des réfugiés Rohingya recueillent de l'eau potable dans le camp de réfugiés de Kutupalong à Ukhia.  (AFP).
Sur cette photo prise le 29 septembre 2022, des réfugiés Rohingya recueillent de l'eau potable dans le camp de réfugiés de Kutupalong à Ukhia. (AFP).
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Publié le Jeudi 20 octobre 2022

Bangladesh: les Rohingyas souffrent d'une hostilité accrue en terre d'accueil

  • En 2017, des milliers de Bangladais, indignés par la violence anti-musulmane de l'autre côté de la frontière, étaient venus de tout le pays distribuer de la nourriture et des médicaments aux Rohingyas en état de choc
  • Depuis, les réfugiés survivent entassés dans des camps insalubres mais refusent de retourner en Birmanie tant qu'ils n'auront pas obtenu des droits de citoyenneté et des garanties de sécurité

KUTUPALONG: Khin Zaw, réfugié rohingya, se souvient d'un accueil chaleureux à son arrivée au Bangladesh après avoir fui les exactions commises par l'armée dans son village, en Birmanie. Cinq ans plus tard, l'hostilité dont lui et sa communauté sont victimes est telle qu'il envisage un dangereux retour dans son pays.

En 2017, il était parmi les quelque 750 000 Rohingyas à fuir au Bangladesh, où se trouvaient déjà plus de 100 000 réfugiés de cette minorité musulmane, victimes comme eux de précédentes violences de l'armée birmane.

À l'époque, des milliers de Bangladais, indignés par la violence anti-musulmane de l'autre côté de la frontière, étaient venus de tout le pays distribuer de la nourriture et des médicaments aux Rohingyas en état de choc.

Depuis, les réfugiés survivent entassés dans des camps insalubres mais refusent de retourner en Birmanie tant qu'ils n'auront pas obtenu des droits de citoyenneté et des garanties de sécurité.

Le coup d'État militaire de février 2021 en Birmanie a éloigné toute perspective d'un accord pour leur retour au pays natal.

«Tellement de haine»

Le Bangladesh s'efforce de subvenir aux besoins de l'immense population de réfugiés traumatisés. Mais ces derniers sont de plus en plus victimes d'hostilités aussi sur cette terre d'accueil.

"Il y a tellement de haine parmi la population locale et la presse ici que je crains que cela ne déclenche des violences à tout moment", confie Khin Zaw à l'AFP dans sa baraque au sein du vaste camp de réfugiés à la frontière avec la Birmanie.

"Il vaut mieux que nous rentrions chez nous, même si cela signifie que nous devons y affronter des balles", poursuit-il, "si nous mourons, au moins nous serons enterrés dans notre patrie".

En mars, les Etats-Unis ont pour la première fois déclaré officiellement que la minorité des Rohingyas avait été victime d'un génocide perpétré par l'armée birmane en 2016 et 2017.

Et en juillet, la Cour internationale de justice, plus haute instance juridique de l'ONU, s'est estimée compétente pour juger une accusation de génocide des Rohingyas contre la Birmanie.

En visite au Bangladesh en août, à la fin de son mandat, l'ex Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de humains, Michelle Bachelet, s'est dite préoccupée par "la rhétorique anti-Rohingya croissante" et que la communauté puisse servir de "bouc-émissaire".

La Première ministre Sheikh Hasina évoquant avec elle le "fardeau" que représentent les camps de Rohingyas pour l'économie fragilisée de son pays, a dit craindre pour "la sécurité et la stabilité de toute la région".

Les Bangladais vivant près des camps dans le district de Cox's Bazar, dans le sud du pays, "souffrent aussi" et "sont mal à l'aise", a-t-elle déclaré à l'AFP, le mois dernier à New York.

Un portail d'information en ligne populaire posait récemment cette question: "combien de temps le Bangladesh sera-t-il puni pour sa bienveillance?".

«Tumeur cancéreuse»

Un autre titre de la presse locale comparait la présence des Rohingyas à une "tumeur cancéreuse".

"Ils volent nos emplois (...) et font honte au Bangladesh", accuse Ayasur Rahman, porte-parole d'une organisation locale en campagne contre la présence des Rohingyas.

"Ils devraient être envoyés Birmanie sur le champ", ajoute-t-il.

Les réfugiés reconnaissent la hausse de la criminalité et de la violence dans les camps, avec des dizaines de meurtres, d'enlèvements mais aussi de rafles policières visant les réseaux de trafic de drogue. Mais ils en sont les premières victimes.

"Sur un million de personnes, il y a une poignée de moutons noirs. Cela ne justifie pas de traiter toute la communauté de réfugiés en criminelle", rappelle auprès de l'AFP le réfugié Abdul Mannan.

Et de souligner: "c'est très humiliant la façon dont on nous dépeint".

Les difficultés économiques du Bangladesh contribuent à éroder les sentiments charitables.

"La compassion dont on a fait preuve en 2017 et les années suivantes s'est amenuisée. Elle a été remplacée par une rhétorique xénophobe", estime Ali Riaz, professeur de sciences politiques de l'Illinois State University, qui a beaucoup écrit sur la crise des Rohingyas.

"La peur et la haine sont les caractéristiques principales", dit-il à l'AFP, "et malheureusement, elles ne manquent jamais".


Une « puissante » explosion dans un port iranien fait plus de 400 blessés

Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
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  • Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.
  • « 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

TEHERAN : Une « puissante explosion » a fait  samedi plus de 400 blessés dans un important port du sud de l'Iran, ont rapporté les médias d'État, qui n'ont pas donné de précisions sur l'origine du sinistre dans l'immédiat.

« Une puissante explosion s'est produite sur un quai du port Shahid Rajaï », a déclaré à la télévision Esmaïl Malekizadeh, un responsable local de l'administration portuaire.

Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.

« 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

Selon l'agence de presse officielle Irna, Shahid Rajaï est le plus grand port commercial d'Iran. 

Plus de 70 % des marchandises iraniennes transitent par ce port qui borde le détroit d'Ormuz par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.

« L'incident est dû à l'explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï », a indiqué à la télévision d'État un responsable local des secours, Mehrdad Hassanzadeh.

Selon l'agence Isna, le premier vice-président, Mohammad Reza Aref, a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déterminer la cause exacte de l'incident et l'étendue des dégâts. 

La télévision d'État a diffusé des images d'un important panache de fumée noire s'élevant dans le ciel depuis le port.

Une autre vidéo, relayée par l'agence Mehr, montre une explosion dans un hangar qui provoque un épais nuage de fumée et de poussière, filmée par une caméra de surveillance.

Selon l'agence de presse Fars, la détonation a été entendue à une cinquantaine de kilomètres à la ronde.

« L'onde de choc a été si forte que la plupart des bâtiments du port ont été gravement endommagés », a indiqué de son côté l'agence de presse Tasnim. 

Le nombre d'employés présents au moment de l'explosion n'est pas connu pour l'instant.

Samedi est le premier jour ouvré de la semaine en Iran.

La compagnie nationale de distribution de pétrole a déclaré que les installations pétrolières n'avaient pas été endommagées et qu'elles « fonctionnaient actuellement normalement ».

Des explosions de cette magnitude sont rares en Iran, mais le pays a connu des incidents meurtriers ces derniers mois.

En septembre dernier, une explosion dans une mine de charbon avait ainsi fait plus de 50 morts.


Ukraine: Zelensky dit espérer "des résultats" après sa rencontre avec Trump

 Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
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  • « Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi espérer « des résultats » après sa rencontre « symbolique » avec son homologue américain, Donald Trump, qui pousse fortement pour une cessation des hostilités entre Ukrainiens et Russes, après plus de trois ans d'invasion russe de l'Ukraine.

« Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux, réitérant sa demande d'un cessez-le-feu total et inconditionnel. « Cette réunion était très symbolique et pourrait devenir historique si nous parvenons à des résultats communs », a ajouté M. Zelensky.  


Zelensky arrive à Rome, une rencontre avec Trump semble possible

Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François,
  • Donald Trump a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François, pourrait y rencontrer son homologue américain Donald Trump, a indiqué à l'AFP un haut responsable.

« Les deux présidents pourraient se rencontrer », a-t-il ajouté.

Donald Trump, qui était arrivé dans la capitale italienne vendredi soir, a affirmé peu après que Kiev et Moscou, qui a lancé une invasion de l'Ukraine il y a trois ans et occupe 20 % de son territoire, étaient « très proches d'un accord ».

Samedi soir, il a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

Le président américain a également assuré que la Russie conserverait la Crimée, une péninsule ukrainienne qu'elle a annexée en 2014.

Mais en dépit de ses pressions, Volodymyr Zelensky a réaffirmé vendredi soir que la Crimée appartenait à Kiev.

« Les États russe et ukrainien sont très proches d'un accord et les deux parties devraient maintenant se rencontrer, au plus haut niveau, pour le finaliser », a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social peu après son arrivée à Rome, où il doit assister samedi aux funérailles du pape François.

Depuis plusieurs semaines, les États-Unis mènent des discussions séparées avec Russes et Ukrainiens dans le but de trouver un accord sur un cessez-le-feu. 

Jeudi soir, aux États-Unis, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a assuré sur la chaîne CBS que son pays était prêt à un accord pour que les combats cessent.

Des déclarations sont faites au lendemain de frappes russes de missiles sur Kiev qui ont fait au moins 12 morts et des dizaines de blessés. D'après le président ukrainien, l'un des missiles a été produit en Corée du Nord à partir de « au moins 116 composants provenant d'autres pays, dont la plupart, malheureusement, ont été fabriqués par des entreprises américaines ». 

Donald Trump a également assuré que Washington exerçait « une forte pression » sur Moscou pour mettre fin au conflit, estimant que la Russie ferait « une assez grosse concession » en ne cherchant pas à s'emparer de toute l'Ukraine.

Kiev et ses alliés européens accusent la Russie de prolonger intentionnellement les pourparlers en présentant publiquement des exigences maximalistes : le contrôle des cinq régions ukrainiennes dont elle revendique l'annexion, le fait que l'Ukraine ne rejoigne pas l'Alliance atlantique et sa démilitarisation.

L'Ukraine veut quant à elle des garanties de sécurité militaires solides de la part de ses alliés occidentaux pour dissuader Moscou d'attaquer à nouveau après la conclusion d'un éventuel cessez-le-feu.

Le président Zelensky est arrivé à Rome samedi matin en compagnie de son épouse, a indiqué son porte-parole Serguiï Nykyforov. « Volodymyr Zelensky, la Première dame Olena Zelenska et la délégation ukrainienne prendront part à la cérémonie des funérailles », a-t-il ajouté.

Vendredi soir pourtant, le président ukrainien avait déclaré qu'il n'était plus certain d'avoir le temps de se rendre à Rome.