Ukraine: nouvelles frappes russes à Kiev et ailleurs, Moscou évacue les civils de Kherson

Dans cette photo d'archive prise le 20 mai 2022, un militaire russe patrouille au bord d'une rivière à Kherson, au milieu de l'action militaire russe en cours en Ukraine. (AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 20 mai 2022, un militaire russe patrouille au bord d'une rivière à Kherson, au milieu de l'action militaire russe en cours en Ukraine. (AFP)
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Publié le Mercredi 19 octobre 2022

Ukraine: nouvelles frappes russes à Kiev et ailleurs, Moscou évacue les civils de Kherson

  • «Il est prévu d'évacuer de 50 000 à 60 000 personnes vers la rive gauche du Dniepr», le fleuve qui borde la ville de Kherson, a indiqué le chef de l'administration d'occupation locale
  • Cette évacuation, à raison de 10 000 personnes par jour, devrait prendre six jours, a-t-il ajouté, sur la chaîne Telegram pro-Kremlin «Soloviov Live»

KIEV : La Russie a commencé mercredi à évacuer la population de Kherson, ville du sud de l'Ukraine où ses troupes sont confrontées à une situation particulièrement "tendue", alors que des frappes russes visaient à nouveau différentes régions du pays, dont Kiev.

Les batteries ukrainiennes de défense anti-aérienne ont abattu "plusieurs missiles russes" au-dessus de la capitale ukrainienne, a déclaré son maire, Vitaly Klitschko. Plusieurs explosions avaient été entendues par des journalistes de l'AFP en début d'après-midi dans la ville, peu après que la sirène antiaérienne a retenti.

"Restez aux abris. La défense anti-aérienne est toujours en action", a précisé M. Klitschko sur Telegram.

Depuis lundi, Kiev a été attaquée à plusieurs reprises par des drones kamikazes russes. Ces frappes ont visé notamment des infrastructures énergétiques et fait au moins cinq morts.

Dans le sud-ouest, le gouverneur de la région de Vinnytsia a affirmé sur Telegram que son territoire était visé par des missiles russes et appelé à rester aux abris.

Dans le nord, l'armée ukrainienne a annoncé avoir abattu deux missiles russes dans la région de Tcherniguiv. Un drone de fabrication iranienne a explosé à Tcherniguiv, capitale de la région éponyme, selon son gouverneur.

L'armée de l'air ukrainienne a affirmé mercredi avoir détruit 223 drones iraniens depuis mi-septembre.

Téhéran a nié à plusieurs reprises ces derniers jours fournir des armes et des drones à la Russie pour son invasion de l'Ukraine.

Mais l'Union européenne a annoncé avoir rassemblé des "preuves" démontrant l'origine iranienne des drones russes et préparer des sanctions contre Téhéran.

Cet "appel à l'aide" à l'Iran est "la reconnaissance par le Kremlin de sa faillite militaire et politique", avait raillé mardi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait assuré que "de la technologie russe est utilisée, avec des noms russes".

Washington a menacé de sanctionner les entreprises ou les Etats collaborant au programme iranien de drones.

«Jusqu'à la mort»

Dans le sud de l'Ukraine, les autorités d'occupation russes de la région de Kherson ont indiqué mercredi que les évacuations de civils avaient débuté. Elles prévoient d'en déplacer "50 000 à 60 000" en quelques jours sur l'autre rive du fleuve Dniepr.

L'administration prorusse va également évacuer la ville face à l'avancée des troupes ukrainiennes, a indiqué son chef Vladimir Saldo sur la chaîne de télévision Rossiya 24, assurant que l'armée russe allait résister "jusqu'à la mort".

Capitale de la région du même nom occupée par la Russie depuis le printemps, Kherson est actuellement visée par des frappes ukrainiennes sur ses "infrastructures sociales, économiques et industrielles", avait relevé mardi le général russe Sergueï Sourovikine, récemment nommé chef des opérations en Ukraine. Il a admis une situation "très difficile" à Kherson, et "tendue" dans l'ensemble du pays pour les forces russes.

"Les actions ultérieures concernant la ville de Kherson elle-même vont dépendre de la situation militaire", a-t-il poursuivi, ajoutant sans autre précision "ne pas exclure une prise de décision très difficile".

"Les Russes essaient de faire peur aux habitants de Kherson avec de fausses newsletters sur le bombardement de la ville par notre armée", a dénoncé sur Telegram le chef de cabinet de la présidence ukrainienne, Andriï Iermak.

L'armée russe, qui a envahi l'Ukraine le 24 février, est sur la défensive sur l'essentiel du front en Ukraine, reculant depuis septembre aussi bien dans le nord que l'est et le sud. Le seul tronçon où elle avance encore est près de la ville de Bakhmout (est), qu'elle tente de prendre depuis l'été.

Vladimir Poutine a ordonné mercredi l'instauration de la loi martiale dans les quatre territoires ukrainiens de Donetsk (est), Lougansk (est), Kherson (sud) et Zaporijjia (sud) annexés en septembre par Moscou.

Et la Russie a de nouveau bombardé mardi "le commandement militaire et les systèmes énergétiques de l'Ukraine" dans différents endroits du pays, selon le ministère russe de la Défense.

Situation «critique»

Selon le président ukrainien, "depuis le 10 octobre, 30% des centrales électriques ukrainiennes ont été détruites, provoquant des pannes massives dans tout le pays" à l'approche de l'hiver.

"La situation est maintenant critique", a expliqué un conseiller de la présidence, demandant que l'Ukraine "se prépare" à de possibles "pannes d'électricité, d'eau et de chauffage".

Toujours sur le plan énergétique, l'opérateur ukrainien Energoatom a affirmé qu'une cinquantaine d'employés de la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée militairement dans le sud de l'Ukraine par les troupes de Moscou depuis mars, sont "toujours prisonniers" des Russes. Depuis le début de la guerre, d'autres travailleurs de ce site hautement stratégique "ont été tués" et d'autres "torturés", selon Energoatom.

Le lieu est régulièrement visé par des bombardements, dont Kiev et Moscou se rejettent la responsabilité, faisant craindre une catastrophe nucléaire.

Le 10 octobre, des bombardements russes d'une ampleur inégalée depuis des mois, également sur des infrastructures énergétiques ukrainiennes, avaient déjà fait au moins 19 morts et 105 blessés.

Les alliés occidentaux de Kiev avaient alors promis davantage de systèmes de défense antiaérienne, dont certains ont déjà été livrés.

En revanche, Israël ne fournira pas d'armes à Kiev, a indiqué son ministre de la Défense. "Notre politique à l'égard de l'Ukraine ne changera pas. Nous continuerons à soutenir l'Occident et à nous tenir à ses côtés, nous ne fournirons pas de système d'armement à l'Ukraine", selon Benny Gantz.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.