COLOMBO: Le Parlement sri-lankais a approuvé mardi une loi autorisant l'ouverture à la concurrence étrangère du marché local des carburants, mettant fin à un duopole de 19 ans au moment où l'île, frappée par une grave crise économique, peine à importer du pétrole.
Cette décision ouvre la voie à un retour des multinationales pétrolières sur le marché Sri-lankais, une première depuis la nationalisation des compagnies pétrolières au début des années 1960, à l'exception de la compagnie nationale indienne Indian Oil Corporation, présente localement depuis 2003.
"Cela permettra aux fournisseurs mondiaux d'accéder au marché en tant que détaillants" et "cela va libéraliser le secteur de l'énergie", a déclaré le ministre de l’Énergie sri-lankais, Kanchana Wijesekera.
Les entreprises privées devront financer l'importation de pétrole à partir de leurs propres réserves de change et accepter de conserver leurs bénéfices au Sri Lanka pendant au moins un an, ont précisé les autorités sri-lankaises.
La nouvelle loi a été adoptée à la hâte, car le gouvernement manque de devises pour importer du carburant, ce qui a entraîné de graves pénuries et conduit à un rationnement strict.
Cette situation a déclenché d'importantes manifestations qui ont renversé le président Gotabaya Rajapaksa en juillet.
Le Sri Lanka avait nationalisé les entreprises pétrolières étrangères au début des années 1960, accordant un monopole à la société publique Ceylon Petroleum Corporation (CPC).
Le monopole de CPC avait pris fin en 2003 quand Colombo a introduit une concurrence limitée en permettant à Indian Oil Corporation, propriété de l'État indien, d'exercer sur le marché de détail local.
La branche sri-lankaise de cette société indienne contrôle désormais environ un tiers du marché national du carburant, tandis que le reste est détenu par CPC, qui subit d'énormes pertes et manque de dollars pour financer de nouvelles importations.
Le pays de 22 millions d'habitants est confronté à une crise économique profonde, subissant depuis des mois des pénuries de nourriture, de carburant, de matières premières et de médicaments.
L'île d'Asie du Sud, qui a fait défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars à la mi-avril, espère un renflouement du FMI de 2,9 milliards de dollars, subordonné à la restructuration de sa dette et à l'approbation finale du conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI).