PARIS: Des milliers de personnes, principalement des enseignants, ont défilé mardi à Paris et dans d'autres villes de France pour exiger le retrait du projet de réforme du lycée professionnel, à l'appel d'une large intersyndicale.
A Paris, le cortège, composé de 3.000 personnes selon les organisateurs, s'est élancé à 14H30 du métro Saint-François-Xavier (VIIe), en direction du métro Sèvres-Babylone, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Pour l'avenir des élèves de la voie pro, non à la casse des lycées pro", pouvait-on lire sur les banderoles, tandis que les manifestants chantaient "pas touche à nos LP, en grève jusqu'au retrait", ou "Retrait de la réforme Macron, ni amendable, ni négociable".
La plupart des syndicats d'enseignants du lycée professionnel ont appelé à une journée de grève et de manifestations pour exiger le retrait de cette réforme lancée par Emmanuel Macron dès sa campagne présidentielle. Ils dénoncent notamment l'augmentation prévue du temps de stages d'au moins 50%, qui réduirait les heures d'enseignement.
"Nous refusons que nos élèves soient de la chair à patrons", a expliqué à l'AFP Sigrid Gérardin, secrétaire-générale du syndicat Snuep-FSU, promettant une rentrée après les vacances de la Toussaint "sociale et chaude en lycée pro".
"C'est une manif comme on n'en a jamais vu. On ne va rien lâcher. On ne participera pas aux réunions de travail qui sont des bavardages", a renchéri Pascal Vivier, secrétaire-général du Snetaa-FO (majoritaire).
La ministre déléguée chargée de l'Enseignement et de la Formation professionnels Carole Grandjean a annoncé qu'elle allait installer vendredi des groupes de travail sur cette réforme.
A Marseille, des milliers de personnes, 2.200 selon la préfecture de police, se sont rassemblées mardi matin, essentiellement pour protester contre la réforme du lycée professionnel.
Des enseignants en bleu de travail ont accroché à leurs combinaisons ce message: "boulot, métro, dodo: à 14 ans c'est trop tôt", comme Guillaume Roquebernou, professeur d'électro-technique au lycée des métiers de l'Estaque. "C'est mieux qu'on leur donne des billes en classe pour préparer leur avenir", a-t-il expliqué à l'AFP.
Des manifestations ont également eu lieu à Bordeaux, Lyon, Montpellier, Reims, Rouen, Amiens, Lille, Poitiers, Orléans ou Strasbourg, a indiqué le Snetaa-FO.
Quelque 22,94% des personnels des lycées professionnels étaient en grève mardi dans toute la France, selon le ministère de l'Education. Selon le Snuep-FSU, 62% des enseignants du secteur avaient déposé "les cartables et les outils". Dans l'académie de Paris, 31,33% des enseignants étaient grévistes, selon le rectorat.
L'intersyndicale se réunira mercredi soir pour décider des suites du mouvement, ont indiqué les syndicats.