Mark Esper, le chef du Pentagone limogé qui n'a jamais su gérer Trump

 Le ministre américain de la Défense Mark Esper.(AFP)
Le ministre américain de la Défense Mark Esper.(AFP)
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Publié le Mardi 10 novembre 2020

Mark Esper, le chef du Pentagone limogé qui n'a jamais su gérer Trump

  • « Mark Esper est limogé. Je le remercie pour son travail », a tweeté le président américain, deux jours après l'annonce par les médias de sa défaite face à Joe Biden à la présidentielle américaine
  • Ancien camarade de classe à l'académie militaire de West Point du très influent chef de la diplomatie Mike Pompeo, Mark Esper, 56 ans, n'était pas le premier choix du président américain après la démission fracassante de Jim Mattis fin 2018

WASHINGTON : Le ministre américain de la Défense Mark Esper, limogé sans cérémonie lundi après 16 mois à la tête du Pentagone, n'a jamais réussi à gérer l'irascible Donald Trump, à qui il a pourtant donné de nombreux gages.

« Mark Esper est limogé. Je le remercie pour son travail », a tweeté le président américain, deux jours après l'annonce par les médias de sa défaite face à Joe Biden à la présidentielle américaine.

Ancien camarade de classe à l'académie militaire de West Point du très influent chef de la diplomatie Mike Pompeo, Mark Esper, 56 ans, n'était pas le premier choix du président américain après la démission fracassante de Jim Mattis fin 2018.

C'est vers un ancien de Boeing, Patrick Shanahan, que le président se tourne pour diriger la première armée du monde. Mais un scandale familial le fait renoncer au poste et le président Trump choisit alors le secrétaire à l'armée de terre pour lui succéder en juillet 2019.

Mais ce gestionnaire a du mal à résister au bouillant Donald Trump, au point que des élus du Congrès finiront par l'affubler du surnom « Yesper » (Oui-sper).

Quand le président américain sape l'autorité de la justice militaire en novembre 2019 en exigeant d'exonérer de crimes de guerre un soldat, Edward Gallagher, dont le cas était défendu par la chaîne conservatrice Fox New, le ministre de la Défense s'incline.

Quand M. Trump ponctionne le budget militaire pour le mur qu'il fait ériger à la frontière avec le Mexique, M. Esper annule début 2020 l'achat de plusieurs avions furtifs F-35 et de drones pour débloquer 3,8 milliards de dollars.

Alors que Jim Mattis avait démissionné pour protester contre le retrait de Syrie, Mark Esper obtempère lorsque Donald Trump rappelle en octobre 2019 les forces américaines déployées dans le nord-est syrien.

Pourtant, ce retrait ouvre la voie à une offensive militaire turque visant les forces kurdes, alliées de la Coalition internationale dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique. M. Trump finira par ordonner aux forces américaines de rester pour « protéger le pétrole ».

Ce sont les manifestations monstres du printemps, après la mort fin mai d'un Afro-Américain, George Floyd, tué par policier blanc lors de son arrestation, qui vont précipiter la perte de Mark Esper.

Il donne d'abord des gages au président républicain en pré-positionnant près de Washington des renforts militaires. Il parle des rues de la capitale fédérale comme d'un « champ de bataille » et s'affiche auprès de M. Trump lorsque celui-ci se fait photographier devant une église après la dispersion brutale d'une manifestation près de la Maison Blanche.

Divorce

Mais au sein de l'armée américaine, considérée comme un ascenseur social et où les minorités sont largement représentées, l'incident provoque le malaise. Plusieurs officiers noirs de haut rang expriment publiquement leur soutien aux manifestants.

Deux jours plus tard, le chef du Pentagone désamorce la crise en s'opposant publiquement au déploiement de l'armée pour réprimer les manifestations.

« Je ne suis pas favorable à décréter l'état d'insurrection », déclare-t-il, en référence au seul décret qui permettrait légalement au président de déployer des soldats d'active face à des citoyens américains, et non plus des réservistes de la Garde nationale.

Le divorce avec Donald Trump est consommé.

En août, le président américain commence à évoquer publiquement son possible limogeage.

Sa perte d'influence devient palpable. C'est le chef de la diplomatie, Mike Pompeo, qui inaugure une base navale. Donald Trump adopte l'idée de l'ancien ambassadeur des Etats-Unis à Berlin, Richard Grenell, de réduire la présence militaire américaine en Allemagne et M. Esper n'a plus qu'à s'exécuter.

C'est le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Robert O'Brien, qui annonce en octobre le projet de ramener à 2.500 le nombre de soldats en Afghanistan début 2021, contredisant le chef d'état-major, le général Mark Milley.

Le chef du Pentagone devient ultra-prudent, presque effacé. Il ne donne plus de conférence de presse, n'accorde plus d'interview. Il ne prononce que des discours préparés à l'avance, ne parle aux journalistes que sous le couvert de l'anonymat. 

Mark Esper est remplacé par le directeur du centre national de contre-terrorisme, Christopher Miller, qui devient ministre par intérim jusqu'au 20 janvier 2021.

 


Une guerre commerciale avec les États-Unis est « très probable » selon un responsable de la BCE

Banque centrale européenne, Francfort-sur-le-Main, Allemagne (Photo iStock)
Banque centrale européenne, Francfort-sur-le-Main, Allemagne (Photo iStock)
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  • Une guerre commerciale avec les États-Unis « est très probable » sous la présidence de Donald Trump, avec des conséquences négatives pour l'activité et les prix, a averti dimanche une haute responsable de la Banque centrale européenne.
  • La zone euro est aussi dans son viseur, notamment l'Allemagne qui détient l'excédent commercial le plus élevé avec les États-Unis.

FRANCFORT, ALLEMAGNE : Une guerre commerciale avec les États-Unis « est très probable » sous la présidence de Donald Trump, avec des conséquences négatives pour l'activité et les prix, a averti dimanche une haute responsable de la Banque centrale européenne (BCE).

Donald Trump, qui sera investi président lundi, a fortement misé sur les droits de douane dans sa communication, « il est donc très probable qu'une guerre commerciale éclate », déclare Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, dans un entretien sur la chaîne YouTube du site allemand de conseil financier Finanztip.

Donald Trump prévoit d'imposer, dès le 20 janvier, des droits de douane de 25 % sur tous les produits en provenance du Mexique et du Canada, invoquant la lutte contre l'entrée de drogues et de migrants.

La Chine, déjà ciblée lors de son premier mandat, pourrait également voir ses taxes augmenter de 10 %.

La zone euro est aussi dans son viseur, notamment l'Allemagne qui détient l'excédent commercial le plus élevé avec les États-Unis.

Pour la zone euro, ces droits pourraient entraîner une hausse des prix, notamment si l'Europe répond par des mesures de rétorsion, ce qui conduirait à « une augmentation des prix à l'importation », explique Mme Schnabel.

Dans l'immédiat, l'incertitude actuelle est « un poison pour la conjoncture » en freinant la consommation et l'investissement, prévient-elle.

Selon la banquière centrale, les droits de douane entraînent généralement des pertes de prospérité à l'échelle mondiale : si la mondialisation a apporté des gains de richesse considérables à l'Europe, « il est possible que nous devions désormais nous préparer à voir au moins une partie de ces gains s'inverser ».

Malgré ce contexte menaçant, la BCE est « sur la bonne voie » pour atteindre son objectif d'inflation de 2 %, assure Mme Schnabel, ce qui devrait permettre à l'institut de continuer à baisser ses taux, la prochaine occasion étant donnée fin janvier.

Après les quatre baisses décidées depuis juin, pour ramener de 4 % à 3 % son principal taux directeur, la BCE se rapproche « du point où il faudra examiner attentivement jusqu'où nous pouvons aller », conclut la banquière centrale, adepte d'une politique monétaire rigoureuse.


Gaza : le pape François appelle au « respect immédiat » de la trêve

Le  pape François (Photo AFP)
Le  pape François (Photo AFP)
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  • « J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.
  • « Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : Le  pape François a appelé samedi au « respect immédiat » du cessez-le-feu à Gaza et a plaidé en faveur d'un renforcement de l'aide humanitaire ainsi que du retour des otages.

« J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.

« Merci à toutes les parties impliquées dans cet important résultat. J'espère que les parties respecteront immédiatement l'accord tel que convenu, et que tous les otages pourront enfin rentrer chez eux pour embrasser à nouveau leurs proches », a-t-il déclaré.

« Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

« Les Israéliens et les Palestiniens ont besoin de signes clairs d'espoir. J'espère que les autorités politiques des deux pays, avec l'aide de la communauté internationale, parviendront à une solution juste basée sur deux États », a-t-il encore déclaré. « Que chacun dise oui au dialogue, oui à la réconciliation, oui à la paix. »


La start-up Perplexity AI propose une fusion avec TikTok

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  • La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok,
  • Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA.

WASHINGTON : La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, alors que la plateforme est menacée de disparition dans quelques heures.

TikTok est sous le coup d'une loi qui prend effet dimanche et qui impose à sa maison mère, le groupe chinois ByteDance, de vendre le réseau social sous peine d'interdiction.

ByteDance a jusqu'ici refusé d'envisager une cession et, vendredi, TikTok a annoncé qu'il se préparait à débrancher l'application à l'expiration de la limite fixée par une loi votée au Congrès américain en avril 2024.

Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA, a précisé la source.

Les titres de cette holding seraient distribués en partie aux actionnaires existants de Perplexity AI et de ByteDance, le solde allant à de nouveaux investisseurs prêts à acquérir une participation dans le nouvel ensemble.

Les actionnaires de ByteDance qui ne souhaitent pas participer à cette nouvelle structure verront leurs titres rachetés.

Environ 60 % du capital de ByteDance sont détenus par des investisseurs institutionnels, 20 % par les fondateurs de l'entreprise et 20 % par ses salariés.

La transaction proposée par Perplexity AI ne donne pas de montant pour TikTok, « mais je ne vois pas un accord intervenir avec une valorisation inférieure à 50 milliards de dollars », a expliqué la source proche du dossier.

Compte tenu de la nature de l'opération, très peu d'argent changerait effectivement de mains, l'idée étant d'attribuer aux parties prenantes des actions du nouveau conglomérat.

Cette union permettrait à Perplexity AI d'enrichir les contenus proposés à ses utilisateurs, selon la même source.

Lancé fin 2022 et soutenu par Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, Perplexity AI combine un assistant IA et un moteur de recherche pour trouver des informations sur Internet.

Il se positionne comme un concurrent des grands moteurs de recherche, en premier lieu Google.

En décembre, la start-up a effectué une nouvelle levée de fonds qui a valorisé l'entreprise à 9 milliards de dollars.

D'autres investisseurs ont fait part de leur intérêt pour TikTok.

L'homme d'affaires Frank McCourt est ainsi prêt à mettre 20 milliards de dollars sur la table avec d'autres partenaires pour les activités américaines de l'application, en dehors de son puissant algorithme.

Samedi, Donald Trump a déclaré qu'il étudierait de près le dossier une fois investi à la présidence des États-Unis, et qu'un report de 90 jours de la mise en œuvre de la loi serait « probablement décidé ».