Voies ferrées, villas, plages... En Californie, l'océan avale la côte

La défenseuse de l'environnement Stefanie Sekich-Quinn, de la Surfrider Foundation, marche parmi des paysages de plage et de parc détruits et des sacs de sable placés dans le but d'arrêter la perte de sable de plage due à l'érosion côtière, à Capistrano Beach, à Dana Point, en Californie, le 12 octobre 2022. (Photo de Robyn Beck / AFP)
La défenseuse de l'environnement Stefanie Sekich-Quinn, de la Surfrider Foundation, marche parmi des paysages de plage et de parc détruits et des sacs de sable placés dans le but d'arrêter la perte de sable de plage due à l'érosion côtière, à Capistrano Beach, à Dana Point, en Californie, le 12 octobre 2022. (Photo de Robyn Beck / AFP)
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Publié le Dimanche 16 octobre 2022

Voies ferrées, villas, plages... En Californie, l'océan avale la côte

  • Devant la digue ferrée où passe notamment le «Pacific Surfliner», ce train réputé pour son panorama exceptionnel, la plage qui s'étendait sur une centaine de mètres il y a encore quelques années s'est évaporée
  • En surplomb, l'inquiétude règne au sein de la résidence «Cyprus Shore», enclave sécurisée d'une centaine de villas cossues, où l’ex-président américain Richard Nixon a longtemps possédé un manoir

SAN CLEMENTE, États Unis : Le long d'une des plus belles lignes de chemins de fer au monde, Steve Lang regarde les vagues se fracasser inlassablement sur les rochers et déborder sur les rails. Un triste spectacle causé par l'érosion et la disparition de la plage juste en-dessous.

«Tous les jours, je viens ici et ça me donne envie de pleurer», confie à l'AFP ce surfeur de 68 ans, aux premières loges depuis sa luxueuse maison avec vue sur l'océan à San Clemente.

Dans cette ville du sud de la Californie, l'océan gagne inexorablement du terrain. Devant la digue ferrée où passe notamment le «Pacific Surfliner», ce train réputé pour son panorama exceptionnel, la plage qui s'étendait sur une centaine de mètres il y a encore quelques années s'est évaporée.

Sans ce tampon naturel, les vagues de la tempête tropicale Kay en septembre ont fait bouger le sol sous les rails. La voie, qui permet chaque année à 8,3 millions de passagers de circuler entre San Diego et San Luis Obispo, est désormais fermée pour des travaux d'urgence.

- Changement climatique -

En surplomb, l'inquiétude règne au sein de la résidence «Cyprus Shore», enclave sécurisée d'une centaine de villas cossues, où l’ex-président américain Richard Nixon a longtemps possédé un manoir. Car sans la plage pour soutenir le quartier, le glissement de terrain sur lequel il a été construit pousse lentement certaines maisons dans la mer.

Le parking en bord de falaise s'effondre et deux villas aux murs fissurés sont désormais officiellement inhabitables.

«Elles valaient au moins 10 millions chacune», soupire M. Lang. «Cela fait des années que nous sonnons l'alarme, en vain.»

La zone constitue un véritable «microcosme» des enjeux à venir le long des 2.000 kilomètres de côtes californiennes, résume le maire adjoint de San Clemente, Chris Duncan. «Toute la côte en Californie est menacée par le changement climatique et l'érosion.»

Ce phénomène naturel est aggravé par la montée des eaux, provoquée par la fonte des glaciers, et l'augmentation de la puissance des vagues due au réchauffement des océans.

- «Bataille perdue d'avance» -

D'ici 2050, entre 8 et 10 milliards de dollars d'infrastructures pourraient se retrouver sous l'eau en Californie, et d'autres constructions évaluées entre 6 et 10 milliards seront en zone de risque à marée haute, selon une étude publiée fin 2019 par le bureau de l'Assemblée de l'Etat.

A San Clemente, les autorités de transport locales tentent de stabiliser les rails. Chaque jour, des tonnes de rochers sont déversées pour renforcer la digue sous la voie ferrée. Ces travaux doivent durer 45 jours et coûter 12 millions de dollars.

Mais «c'est une bataille perdue d'avance», soupire M. Duncan. La ligne a déjà fermé en septembre 2021 pour ajouter 18.000 tonnes de rochers, sans résoudre le problème. «Ils aident à stabiliser la voie temporairement, mais provoquent une perte exponentielle de sable», selon lui, lorsque les vagues rebondissent violemment dessus.

L'élu démocrate réclame l'aide des autorités fédérales pour ravitailler massivement sa ville en sable.

«Nous avons besoin d'un réapprovisionnement en sable et de techniques de rétention du sable pour s'assurer de reconstruire nos plages», martèle-t-il. «Il nous faut des digues, des récifs vivants, des épis là où cela pourrait être approprié.»

- Reculer, un défi immense -

A long terme, «la meilleure solution serait de reculer (les rails) loin de la côte», explique à l'AFP Joseph Street, géologue de la California Coastal Commission. «Mais cela représente évidemment un énorme effort, très cher», sans régler le sort des habitations.

«Beaucoup de nos décideurs ont traîné des pieds», déplore Stefanie Sekich-Quinn, de Surfrider Foundation. L'ONG de défense de l'environnement milite pour éloigner la ligne de la côte, une option préconisée dès 2009 dans un rapport fédéral.

Mais ce concept de «retraite supervisée» reste très polémique. «Les gens ne veulent pas en entendre parler», admet la militante. La Californie ne compte qu'une poignée d'initiatives de ce genre.

Sur la même voie ferrée que San Clemente, les autorités de San Diego, à une centaine de kilomètres au sud, viennent ainsi d'annoncer en juillet un vaste projet à 300 millions de dollars, pour relocaliser la portion des rails sous leur contrôle à l'intérieur des terres.

Mais à San Clemente, pas question d'en débattre.

«Cela ne peut être qu'une option de dernier recours»,  lance M. Duncan, le maire adjoint. «Les gens attendent des élus comme moi qu'ils travaillent pour sauver nos maisons et notre voie ferrée, pas qu'ils abandonnent.»


Meta accepte de payer 25 millions de dollars à Trump après sa plainte sur la suspension de ses comptes

Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
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  • Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram
  • Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021

WASHINGTON: Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram, a annoncé mercredi à l'AFP un porte-parole du groupe.

Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021, lors de son premier mandat, pour avoir encouragé ses partisans lors de l'assaut du Capitole à Washington la veille.

Le Wall Street Journal a été le premier à faire état de cet accord, dont un porte-parole de Meta a ensuite confirmé la teneur à l'AFP.

La décision sans précédent de Meta avait été imitée à l'époque par la plupart des réseaux sociaux grand public, dont Twitter.

Meta avait annoncé deux ans plus tard mettre fin à la suspension des comptes de Donald Trump.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, le républicain a beaucoup misé sur les magnats de la technologie, oubliant sa rancune à l'égard de Mark Zuckerberg, qui a assisté à sa cérémonie d'ouverture.

Le patron du groupe californien a multiplié les annonces ce mois-ci pour aligner sa société avec la nouvelle administration américaine.

Il a nommé plusieurs alliés du président à des postes clefs et mis fin à des programmes (anti-désinformation, pro-diversité, pro-modération des contenus) très critiqués par les conservateurs.


Suède: l'homme ayant brûlé des exemplaires du Coran en 2023 tué par balles

Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
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  • Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi
  • Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées

STOCKHOLM: Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi.

Un tribunal de Stockholm devait rendre son jugement jeudi sur les accusations d'incitation à la haine portées contre lui. Il a indiqué avoir reporté sa décision au 3 février "suite à la confirmation du décès de M. Momika".

La police a expliqué avoir été appelée pour des tirs mercredi soir dans un immeuble d'habitation à Sodertälje, à 40 km au sud-ouest de Stockholm, où vivait cet Irakien de confession chrétienne.

A son arrivée dans l'immeuble, elle a trouvé "un homme touché par balles qui a été emmené à l'hôpital", avant d'indiquer plus tard qu'il était mort, sans citer son nom.

Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées.

"Je peux confirmer que nous enquêtons sur le meurtre de Salwan Momika", a dit de son côté le procureur Rasmus Öman à l'AFP.

"Nous n'en sommes qu'au stade initial, cela ne fait même pas 24 heures. Il y a donc beaucoup d'informations à recueillir. Cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans cette affaire ont été arrêtées", a-t-il ajouté.

Selon plusieurs médias, Momika était en direct sur les réseaux sociaux et son meurtre a peut-être été filmé. Le quotidien Aftonbladet affirme que le meurtrier a pu s'infiltrer dans l'immeuble par le toit.

En août, Momika, ainsi qu'un autre homme, Salwan Najem, ont été renvoyés en jugement pour "agitation contre un groupe ethnique" à quatre reprises au cours de l'été 2023.

Selon l'acte d'accusation, le duo a profané le Coran, y compris en le brûlant tout en faisant des remarques désobligeantes sur les musulmans, notamment une fois à l'extérieur d'une mosquée de Stockholm.

"Je suis le prochain sur la liste", a dit Salwan Najem sur X après la mort de Momika.

-Permis de séjour révoqué-

En mars 2023, Momika s'était rendu en Norvège après la révocation de son permis de séjour suédois mais il avait été expulsé du pays et était revenu en Suède.

L'agence suédoise des Migrations avait révoqué le permis de séjour de Momika, disant qu'il leur avait fourni de fausses informations lors de sa demande d'asile. Un permis temporaire lui avait cependant été octroyé, faute de pouvoir le renvoyer en Irak.

Les relations entre la Suède et plusieurs pays du Moyen-Orient se sont déteriorées à l'été 2003 en raison des actes de profanation du Coran perpétrés par les deux hommes.

En juillet 2023, des manifestants irakiens ont pris d'assaut l'ambassade de Suède à Bagdad à deux reprises, déclenchant la seconde fois des incendies dans l'enceinte de la représentation diplomatique.

En août de la même année, le service de renseignement suédois Sapo avait relevé son niveau de menace à quatre sur une échelle de cinq, les profanations du Coran ayant fait du pays une "cible prioritaire".

Le gouvernement suédois a condamné ces profanations tout en rappelant que la liberté d'expression et de réunion était protégée par la Constitution.

En octobre 2023, un tribunal suédois a reconnu un homme coupable d'incitation à la haine pour avoir brûlé le Coran en 2020, première condamnation de ce type.

Auparavant, la justice estimait qu'un tel geste était protégé par la liberté d'expression mais depuis lors, il peut également être considéré comme une "agitation contre un groupe ethnique".

Le meurtre de Momika intervient en pleine vague de violence en Suède, marquée par une recrudescence d'attaques à l'explosif. Plus de 30 attaques à l'engin explosif ont été commises depuis le début de l'année, liées selon la police à des tentatives d'extorsion et d'intimidation.


Un avion avec 64 personnes et un hélicoptère s'écrasent dans un fleuve à Washington

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
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  • Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain
  • Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens

WASHINGTON: Un avion d'American Airlines avec 64 personnes à bord et un hélicoptère militaire se sont écrasés mercredi soir dans le fleuve Potomac après une collision au-dessus de Washington, déclenchant une opération de recherches "extrêmement difficiles".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain.

Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens, pour ne pas se trouver dans la "trajectoire d'approche parfaite" de l'avion.

La capitale fédérale est sans cesse survolée par des avions et hélicoptères à très basse altitude, avec son aéroport Ronald-Reagan au bord du Potomac, fleuve qui sépare la ville de l'Etat de Virginie à l'est.

"Profond chagrin" 

"Les deux appareils sont dans l'eau", a dit lors d'une conférence de presse depuis l'aéroport la maire de Washington Muriel Bowser.

Transportant 60 passagers et quatre membres d'équipage, l'avion appartient à la compagnie PSA, une filiale régionale d'American Airlines.

Son patron, Robert Isom, a exprimé dans une vidéo son "profond chagrin".

La police de Washington a souligné qu'il n'y avait "à ce stade aucune information confirmée sur des victimes".

Une très vaste opération de recherche et de secours avec policiers, pompiers, et garde-côtes est en cours sur les lieux de l'accident, dans les eaux glaciales et boueuses du Potomac, par une nuit noire.

"Les conditions sont extrêmement difficiles" pour les secouristes, dont des plongeurs, a reconnu John Donnelly, chef des pompiers de la ville.

Il a évoqué le "froid", un "vent fort" et de "la glace" sur le Potomac, les températures ayant chuté fin janvier jusqu'à -12°C.

Le Washington Post a évoqué plusieurs personnes sorties de l'eau sans que l'on sache si elles étaient vivantes ou décédées.

Depuis l'accident, des hélicoptères survolent le fleuve, balayant les eaux avec des faisceaux lumineux. Autour de l'aéroport, des dizaines de gyrophares sont visibles depuis les rives du Potomac, à Washington et en Virginie, selon des journalistes de l'AFP.

On voit aussi dans la nuit des dizaines de camions de pompiers dont certains avec des remorques tirant des canots pneumatiques à proximité de l'aéroport, dont les pistes sont au bord du fleuve.

"Lumière jaune très brillante" 

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie.

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a donné les premiers éléments sur les deux appareils impliqués dans l'accident: un avion du constructeur Bombardier exploité par PSA "entré en collision à altitude moyenne" avec un hélicoptère Sikorsky H-60 au moment de l'approche pour atterrir à l'aéroport Ronald-Reagan.

L'avion venait de Wichita, au Kansas, et devait atterrir à Washington à 21H00 (02H00 GMT jeudi).

Un responsable du Pentagone a précisé que trois militaires étaient à bord de l'hélicoptère et une porte-parole de l'armée a confirmé que l'appareil effectuait "un vol d'entraînement", selon un message relayé sur les réseaux sociaux par le nouveau ministre de la Défense Pete Hegseth.

Evoquant un "incident aérien" sur son compte X, l'aéroport Ronald-Reagan a annoncé avoir "suspendu" tous les décollages et atterrissages jusqu'au moins jeudi matin.

Tout près de l'accident de mercredi soir, un Boeing 737-222 d'Air Florida avait percuté un pont enjambant le Potomac pendant une tempête de neige et s'y était abîmé, le 13 janvier 1982. L'accident avait fait 78 morts, dont quatre automobilistes qui se trouvaient sur le pont.