BERLIN: La cheffe de la diplomatie allemande a mis en garde samedi contre la guerre hybride livrée par la Russie qui pourrait chercher à diviser l'Europe en favorisant aussi un afflux de réfugiés sur son territoire.
"Il ne s'agit pas seulement d'une guerre menée avec des armes, elle est menée aussi (sur le front de) l'énergie et pour cela nous avons trouvé une réponse", a déclaré Annalena Baerbock au congrès de son parti écologiste qui se déroule à Bonn, dans l'ouest de l'Allemagne.
Mais elle s'attend à ce que la guerre soit aussi de plus en plus "menée avec la peur et la division et c'est justement ce que nous devons éviter".
La ministre redoute en particulier un afflux de réfugiés en provenance de pays autres que l'Ukraine, "car cette guerre est hybride et d'autres pays y participent", accusant la Serbie de contribuer à une forte hausse des arrivées de migrants en Europe.
Les Etats membres de l'UE dans leur ensemble reprochent à ce pays des Balkans d'être une porte d'entrée vers l'Union pour des migrants turcs, indiens, tunisiens, cubains et burundais, qui n'ont pas besoin de visa pour se s'y rendre.
Refusant une situation "où des gens sont utilisés comme une arme", l'Allemagne est en contact notamment avec la République tchèque et la Slovaquie pour trouver des solutions contre cette réactivation de facto de la "route des Balkans".
Pologne : Un référendum fictif sur l'«annexion» de l'ambassade de Russie
Plusieurs ONG ont organisé samedi un référendum fictif sur l'"annexion" de l'ambassade de Russie à Varsovie pour protester sur un mode humoristique contre les actions de ce pays en Ukraine.
"Les annexions sont à la mode en cette saison. Les Russes ont 'annexé' des territoires occupés en Ukraine", ont expliqué les organisateurs de cette "consultation" dans un communiqué.
"Nous avons décidé de suivre cette voie et d'organiser un référendum sur l'annexion de l'ambassade de Russie... à Varsovie", ont-ils poursuivi.
Ces ONG ont également fait référence à une plaisanterie virale sur les médias sociaux dans laquelle il est proposé aux Tchèques de s'emparer de l'enclave russe de Kaliningrad.
La blague tchèque et l'initiative polonaise ont toutes deux été inspirées par la récente annonce par Moscou de l'annexion de quatre régions ukrainiennes à la suite de référendums qualifiés de "simulacres" par les Occidentaux.
La Serbie, candidate à une adhésion à l'UE depuis 2012 mais également proche de la Russie, se trouve sur cet itinéraire qui va de la Grèce à la Hongrie ou à la Croatie en passant par la Macédoine du Nord ou l'Albanie.
Des centaines de milliers de Syriens fuyant la guerre, d'Afghans ou d'Irakiens l'avaient empruntée pendant la grande crise migratoire de 2015.
Depuis 2016 et la fermeture des frontières, le nombre des passages avait considérablement baissé, mais ils sont à nouveau en forte hausse cette année.
L'Allemagne avait accueilli à elle seule près d'un million de réfugiés en 2015, un afflux massif qui a aussi contribué à l'essor du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne .
Depuis l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février, ce pays a déjà recensé l'entrée sur son territoire de plus d'un million de réfugiés, dans une écrasante majorité des femmes et des enfants de nationalité ukrainienne.