DUBAÏ: Une vidéo montrant des policiers iraniens en train d'agresser sexuellement une manifestante au moment où ils essayaient de l'arrêter a suscité l'indignation sur les réseaux sociaux.
Cette vidéo, dont l'authenticité a été vérifiée par la BBC, montre des agents vêtus de tenues de protection et portant des casques, entourant une femme sur une route très fréquentée. L'un d'entre eux la saisit par le cou et l'entraîne vers un groupe d'autres agents.
Alors qu'elle est entraînée de force vers un agent sur sa moto, un autre s'approche d'elle par derrière et la touche de façon inappropriée. La femme s'accroupit alors et on entend une voix féminine derrière la caméra dire : « Ils lui tirent les cheveux.»
La manifestante, dont la tête ne semblait pas couverte d'un voile, se lève alors et fuit la police. « Regardez-le (le policier), il rit », lance la même voix féminine.
Selon la BBC, l'incident a eu lieu mercredi sur la place Argentina à Téhéran. Alors que la vidéo circule sur les réseaux sociaux, les utilisateurs ont réclamé la démission du chef de la police responsable des agents en question.
D'après l'Agence de presse de la République islamique d'Iran (IRNA), le Bureau des relations publiques de la police de Téhéran a affirmé que l'incident faisait l'objet d'une enquête. Dans son communiqué, la police n'a pas commenté les scènes montrées dans la vidéo, mais a déclaré que les ennemis « avaient recours à la guerre psychologique » pour provoquer « une inquiétude publique et inciter à la violence».
Dans une entrevue accordée à l'agence de presse Fars, dirigée par le Corps des Gardiens de la révolution islamique d'Iran, un responsable de la police a nié que la jeune fille avait été agressée. « De telles confrontations sont inévitables dans les scènes d'émeute », a-t-il indiqué, selon la chaîne de télévision Iran International, basée à Londres.
Le mois dernier, les États-Unis ont imposé des sanctions à la soi-disant police des mœurs iranienne et aux hauts responsables de la sécurité « qui se sont livrés à de graves violations des droits de l'homme ». Cette décision a fait suite à la mort en garde à vue, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Iranienne de 22 ans qui avait été arrêtée le 13 septembre parce qu'elle n'avait pas respecté les strictes règles relatives au port du voile.
Sa mort a déclenché des protestations continues dans tout le pays. Par ailleurs, des attaques brutales de femmes menées par les forces de sécurité lors de la répression des manifestants ont été signalées. De nombreuses personnes se sont exprimées sur les réseaux sociaux pour partager leurs expériences et exprimer leur colère, leur peur et leur chagrin.
À titre d'exemple, la vidéo ci-dessous, obtenue par Iran International, montre des policiers traînant une femme qui crie dans une camionnette de police.
L'ONU a appelé les autorités iraniennes à « respecter pleinement les droits à la liberté d'opinion, d'expression, de réunion pacifique et d'association, en tant qu'État membre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ». Elle a condamné la mort d'Amini et a insisté sur le fait que « l'Iran devait abolir toute législation et politique discriminatoire fondée sur le sexe et le genre, conformément aux normes internationales des droits de l'homme ».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com